L’objet choisi pour ce mémoire de fin d’études est le cyclotourisme, une pratique hybride, qui échappe en grande partie aux logiques associatives et à l’encadrement d’une fédération et qui, en plein essor actuellement en France, représente un enjeu non négligeable dans les perspectives de l’économie touristique, dans l’organisation et la qualité de l’offre des services, et dans les pratiques de mobilité, y compris dans le cadre des politiques d’aménagement du territoire. Aux précautions critiques et méthodologiques que la nature polymorphe du sujet requiert, s’ajoutent les cautèles exigées par la perspective du genre que j’ai choisie pour l’observer, afin de défricher la question d’une éventuelle spécificité féminine de l’expérience du voyage à vélo. Car la constatation toute simple que, sur les routes du monde et dans les lieux, réels ou virtuels, où l’on parle de cyclotourisme, on a beaucoup plus de chance de croiser un homme cyclotouriste qu’une femme cyclotouriste, surtout lorsqu’ils voyagent seuls, laisse penser qu’il pourrait exister un ou plusieurs facteurs discriminants, capables de sélectionner les pratiquants sur la base de leur genre. Il est également légitime de se demander si ces mêmes facteurs ou d’autres éléments agissent ensuite sur la qualité de l’expérience du voyage des femmes qui finissent quand même par partir.