Bien que le carcinome épidermoïde soit le deuxième cancer buccal le plus fréquent chez les chiens, il occupe la première place parmi les tumeurs malignes orales chez les chats. Outre les carcinomes épidermoïdes buccaux rostraux de petite taille, qui peuvent bénéficier d’une approche thérapeutique combinée incluant la chirurgie, la radiothérapie et/ou la chimiothérapie, la plupart des carcinomes épidermoïdes buccaux sont non résécables et sont souvent associés à un pronostic sombre, avec des survies médianes courtes. À ce jour, aucune thérapie n'a permis d'améliorer de manière significative la survie globale, principalement en raison du taux élevé de repopulation tumorale et de la présence de cellules hypoxiques résistantes à la radiothérapie. L'approche privilégiée demeure donc palliative, visant à améliorer la qualité de vie sans contrôle tumoral à long terme. Toutefois, l'ajout de chimiothérapie concomitante émerge comme une stratégie thérapeutique prometteuse pour surmonter ces résistances et accroître la sensibilité des cellules tumorales aux radiations ionisantes. Dans ce contexte, une étude rétrospective a été menée sur 38 animaux atteints d'un carcinome épidermoïde de la cavité buccale, traités par orthovoltage à la clinique d'oncologie vétérinaire EIFFELVET entre janvier 2018 et novembre 2023. Cette étude visait à comparer le temps de survie médian de l’échantillon en fonction des protocoles, tout en identifiant des variables d'intérêt pouvant influencer significativement cette durée. Après une analyse de survie de Kaplan-Meier, le temps médian de survie dans notre échantillon s'est établi à 86,6 jours pour l'ensemble des traitements, 95,3 jours pour la radiothérapie exclusive, et 85,4 jours avec l’ajout de chimiothérapie radio-sensibilisante. Cependant, aucune corrélation statistiquement significative n'a été mise en évidence entre la survie des animaux et les variables examinées dans notre étude. Cette constatation met en évidence la nécessité de futures recherches avec un échantillonnage plus important et des données cliniques plus étendues.