Le sujet de la thèse consiste à développer une nouvelle vision de la 3D pour le patrimoine monumental. Il s’agit à la fois de répondre aux questionnements en histoire des arts par l’incorporation d’une information visuelle enrichie, et aux nécessités de validation scientifique. Pour cela, elle s’appuie sur la structuration spatiale qu’offre la 3D pour les restitutions, pour être un support d’agrégation des données historiques mobilisées. La base de l’expérimentation proposée est un grand décor néo-islamique étudié par Mercedes Volait dans Maisons de France au Caire : le remploi de grands décors mamelouks et ottomans dans une architecture moderne. Son intérêt est d’illustrer un dispositif décoratif complexe soulignant le réemploi islamique dans le Caire moderne du XIXe siècle. Réalisé au Caire (Égypte) entre 1875-1879 pour servir à l’aristocrate Gaston de Saint-Maurice (1831-1905), cette résidence n’a pas survécu dans sa forme initiale, il a été partiellement déplacé et remonté en 1937 dans une nouvelle localisation au sein de la capitale égyptienne. La recherche doctorale proposée dans cette thèse est de nature interdisciplinaire et se situe à la croisée des domaines scientifiques suivants : histoire de l’art de l’Islam, archéologie historique, visualisation 3D et archéométrie. Elle consiste plus précisement à développer des méthodes d’acquisition de données visuelles variées sur site, de façon non invasive, et appliqué au patrimoine monumental. Ces méthodes se concentrent sur trois axes : la capture d’information de forme, de couleur, et des propriétés de reflexion des matériaux. Enfin, l’aspect visuel est acquis sur place au Caire.