Diagnostic patrimonial des captages en eau potable suivis par le syndicat mixte des eaux de la Dordogne : cas des périmètres de protection immédiate
Résumé
De tous temps, l'eau a hanté l'esprit des hommes : elle a une valeur irremplaçable pour le développement de la vie et dans l'évolution des sociétés. L'eau, c'est la vie, la vie de tous. C'est une source de vie que nul ne saurait confisquer à son seul profit. L'idée même d'appropriation s'y associe donc mal, même lorsqu'elle jaillit sur un fonds privé [1]. « Cinquante ans plus tôt, un estivant de Marseille avait légué à la commune un petit sac de pièces d'or, qui avait permis d'amener jusqu'à la placette l'eau scintillante de la seule source importante du pays. C'est alors que les petites fermes dispersées dans les vallons [...] avaient été peu à peu abandonnées, les familles s'étaient groupées autour de la fontaine, le hameau était devenu village » [2]. Convoitée par les particuliers, comme en témoignent avec saveur et truculence Marcel Pagnol dans les volets « Jean de Florette » ou « Manon des sources » de son célèbre diptyque l’Eau des Collines, l'eau constitue un souci pour les pouvoirs publics. La Charte européenne de l'eau du Conseil de l'Europe (6 mai 1968) et, en France, la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 « sur l'eau » le démontrent [3]. L'eau est une richesse collective. Les intérêts de toute la collectivité étant en cause, le droit positif doit parvenir à un équilibre entre la satisfaction des intérêts publics et des prérogatives individuelles des propriétaires.