À travers le cas d’un patient souffrant de schizophrénie, atteint d’un cancer et refusant les soins somatiques, nous avons été sensibilisés à la vulnérabilité médicale que présentent les patients souffrant de pathologie psychiatrique. Nous avons orienté notre réflexion selon deux axes principaux. Dans un premier temps, nous avons choisi d’évoquer la complexité de la prise en charge des pathologies somatiques chez les patients souffrant de pathologie psychiatrique, en nous focalisant sur la pathologie cancéreuse. Puis, nous nous sommes centrés sur les aspects médico-légaux du refus de soins pour une pathologie psychiatrique ou somatique. Il apparaît au terme de notre travail, que les patients souffrant de pathologie mentale sont moins susceptibles de bénéficier d’un traitement adéquat pour une pathologie somatique grave que les personnes de la population générale. Ce constat n’est pas seulement le reflet d’une réticence des patients à se soigner, mais traduit également la difficulté des équipes médicales et chirurgicales à prendre en charge les patients présentant des troubles psychiatriques. Il convient donc de promouvoir un travail collégial entre équipes psychiatriques et médicales ou chirurgicales. L’administration de traitements psychiatriques ou somatiques sans consentement est strictement encadrée par la loi. Cependant, les praticiens peuvent être confrontés à des situations où un refus de soin s’intègre dans le cadre d’un vécu délirant de la maladie. Médecins et juristes se retrouvent alors au cœur d’un véritable dilemme éthique. La problématique étant d’assurer des soins optimaux aux patients, tout en préservant le respect des libertés individuelles, il est donc essentiel de poursuivre les discussions éthiques actuellement engagées et de maintenir des liens étroits entre juristes, conseils d’éthiques et équipes soignantes.