État des lieux du temps médical disponible sur Bordeaux dans une perspective d'augmentation rapide de la population, étude transversale de l’activité actuelle et future envisagée des médecins généralistes sur trois quartiers
Résumé
Introduction : Bordeaux connaît de nombreux projets urbains qui devraient porter sa population à 271570 habitants en 2025 (contre 239160 en 2010). La démographie médicale y est élevée. Néanmoins, les acteurs locaux en soins primaires s’inquiètent de l’augmentation de population importante dans certains quartiers. Cette étude avait pour but d’évaluer l’activité actuelle et future envisagée pour les médecins généralistes de trois quartiers de Bordeaux concernés par cette augmentation d’habitants. Matériels et méthodes : C’était une étude transversale avec un questionnaire soumis aux médecins généralistes des quartiers de Saint Jean / Belcier (quartier 1), Bordeaux Nord (quartier 2), et Chartrons / Grand Parc / Jardin Public (quartier 3). 48 des 86 médecins ciblés à partir du site de l’Assurance Maladie ont répondu. Les variables sociodémographiques, le type d’installation, l’activité actuelle et future envisagée, le délai de départ à la retraite ont été soumis à l’analyse statistique. Résultats : La moyenne d’âge était de 52,8 ans. Il n’existait pas de différence significative concernant l’activité et la capacité d’accueil de nouveaux patients entre les moins et les plus de 45 ans. Les médecins installés en cabinet de groupe faisaient significativement plus d’heures (p=0,03), de consultations (p<0,01) et voyaient plus de patients par heure (p<0,01) que ceux installés seuls. Les hommes faisaient significativement plus de demi-journées (p<0,01), d’heures (p<0,01), de consultations (p<0,01) et de visites (p<0,01) que les femmes. L’analyse en fonction des quartiers a montré que les médecins les quartiers 1 et 2 travaillaient significativement plus que ceux du quartier 3. Conclusion : Dans le contexte d’augmentation de la population, un déficit en médecins généralistes est à craindre du fait de nombreux départs à la retraite de médecins conservant une activité forte, avec une jeune génération plus féminisée n’ayant pas un temps médical disponible plus élevé que leurs ainés. Les maisons de santé pluridisciplinaires pourraient être une solution.
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