Sur le « Pour nous » dans La phénoménologie de l'esprit. Étude de cas : la conscience de soi
Résumé
Ce travail jette une lumière sur l'emploi du « nous » dans la La phénoménologie de l'esprit en tant que clé de lecture de cette œuvre. En étudiant le cas de Maîtrise et servitude et de la Conscience malheureuse, nous faisons valoir l'importance pour le commentateur d'une attention prêtée à cet emploi, qui est le signe d'une distinction au sein de la Phénoménologie entre des textes qui sont « pour la conscience » et ceux qui sont « pour nous ». Nous dévoilons d'abord la justification philosophique de ce trait textuel par une interrogation sur la méthode et la conception éducative de l'idéalisme scientifique de Hegel. Cela pour insister ensuite sur cette distinction textuelle que les commentateurs avaient pour la plupart ignorée ou traitée hâtivement. Elle s'avère correspondre à la distinction entre le contenu spéculatif de chaque figure phénoménologique et son apparence ou fausse conscience. La dialectique « politique », par exemple, de Maîtrise et servitude s'avère ainsi n'être que l'apparence « pour la conscience » de la dialectique spéculative de la conscience de soi ; la dialectique « religieuse » de la Conscience malheureuse s'avère n'être que l'apparence ou fausse conscience de l'affrontement spéculatif de cette conscience avec sa scission.
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