Objectif : L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’association entre l’accouchement prématuré avant 37 semaines d’aménorrhée (SA) et la présence d’un utérus myomateux ou d’un antécédent de myomectomie. L’objectif secondaire de l’étude était d’évaluer l’association entre ces mêmes caractéristiques et des issues obstétricales, maternelles et fœtales défavorables. Méthodes : Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective unicentrique, incluant toutes les femmes ayant accouché de singletons après 22 SA à la maternité de l’hôpital Cochin‐Port Royal entre janvier 2011 et septembre 2015. Les femmes exposées ‐ définies comme les femmes présentant des fibromes pendant la grossesse ou ayant un antécédent de myomectomie ‐ étaient comparées aux femmes non exposées. Les odds ratios bruts et ajustés traduisant l’association entre la prématurité ou les critères de jugement secondaires et l’exposition étaient obtenus par régression logistique univariée puis multivariée. Résultats : Parmi les 20436 femmes de la cohorte, 317 présentaient un utérus myomateux (156 femmes avec fibromes opérés, 161 femmes avec fibromes non opérés), et 20119 femmes n’en présentaient pas. L’exposition était significativement associée au risque de prématurité (respectivement pour les fibromes opérés et non opérés ORa=2,9 IC95%[1,8‐4,6] et ORa=3,2 IC95%[2,0‐5,1]) et aux critères de jugement secondaires. Conclusion : Les femmes porteuses d’un utérus myomateux ou ayant un antécédent de myomectomie sont plus à risque d’accouchement prématuré avant 37 SA, et d’autres issues obstétricales défavorables. Les mécanismes physiopathologiques entraînant ces effets délétères restent encore à éclaircir.