Évaluations psycho-sociales des suspicions de violences sur mineurs : étude prospective menée au Centre d’Accueil en Urgence des Victimes d’Agression du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2017

Psycho-social evaluations of suspicions of violence against minors : prospective study conducted at the Emergency Center for Victims of Aggression of the Bordeaux University hospital

Évaluations psycho-sociales des suspicions de violences sur mineurs : étude prospective menée au Centre d’Accueil en Urgence des Victimes d’Agression du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux

Résumé

Violence against minors is an underestimated phenomenon with multiple consequences. Following the publication of a Psycho-Social Evaluation (PSE) methodology in the cases of suspicions of violence against minors, the authors aimed at focusing on the characteristics of children and families. Materials and methods: this is a prospective, monocentric study carried out from December 19, 2016 to March 31, 2017, at the Centre d’Accueil en Urgence des Victimes d’Agression (emergency unit for victims of assault) of the Bordeaux University Hospital. Children and families who benefited from PSE prior to any legal proceedings were included to the study. Results: 33 minors, 70% (n=23) of girls and 30% (n=10) of boys, mean age 7.6 years were received. They revealed spontaneously (n=17) single (51.5% ; n=17), sexual (63.6% ; n=21), physical (12.1% ; n=4) and psychological (6.1% ; n=2) violence and 18.2% (n=6) of the associated violence. 15 subjects (47%) presented psychological instability. Besides, our results show that in most cases, the perpetrator was a boy (79%, n = 26), minor (52%, n=17) who acted alone (87.9% ; n=29). Parents (44% ; n=8) and siblings (33% ; n=6) were involved in the family sphere. Parents, for 51.5% (n=17) divorced or separated, reported a personal history of abuse in 33% of the cases (n=11). Families were referred by a medical professional in a case on two, 21% (n=7) by the general practitioner. Following our assessment, a legal proceeding was retained for 22 cases (69%), 14 by a filing of complaints and 8 by a report filed to the public prosecutor of the Republic. Conclusion: subject to the size of our population, there does not appear to be any "profiles" of children and families likely to face suspicions of violence. The general practitioner in the front line should not remain alone but should refer to a specialist structure so that a multidisciplinary assessment is carried out in order to guarantee a child protection adapted to the reality of the danger.
Les violences sur mineurs sont un phénomène sous-estimé aux conséquences multiples. Après la publication d’une méthodologie d’évaluation psycho-sociale (EPS) diligentée dans les cas de suspicions de violences sur mineurs, les auteurs ont souhaité s’intéresser aux caractéristiques des enfants et familles en bénéficiant. Matériels et méthodes : il s’agit d’une étude prospective monocentrique menée du 19 décembre 2016 au 31 mars 2017 au Centre d’Accueil en Urgence des Victimes d’Agression du CHU de Bordeaux. Ont été inclus les enfants et les familles ayant bénéficié d’une EPS en amont de toute judiciarisation. Résultats : 33 mineurs, 70% (n=23) de filles et 30% (n=10) de garçons, âgés en moyenne de 7.6 ans ont été accueillis. Ils révélaient spontanément (n=17) des violences uniques (51.5% ; n=17), sexuelles (63,6% ; n=21), physiques (12,1% ; n=4) et psychologiques (6,1% ; n=2) et dans 18,2% (n=6) des violences associées. 15 sujets (47%) présentaient une déstabilisation psychologique. Par ailleurs, l’auteur était dans la plupart des cas un garçon (79% ; n=26), mineur (52% ; n=17) qui agissait seul (87,9% ; n=29). Dans la sphère familiale, étaient mis en cause les parents (44%, n=8) et la fratrie (33% ; n=6). Les parents, pour 51.5% (n=17) divorcés ou séparés, rapportaient un antécédent personnel de violences dans 33% des cas (n=11). Les familles étaient adressées par un professionnel médical dans un cas sur deux dont 21% (n=7) par le médecin généraliste. A l’issue de l’EPS, l’indication d’une judiciarisation était retenue dans 22 dossiers (69%), 14 par dépôt de plainte et 8 par signalement au procureur de la République. Conclusion : sous réserves de la taille de notre population, il ne semble pas se dégager de « profils » d’enfants et de familles susceptibles d’être confrontés à des suspicions de violences. Le médecin généraliste, en première ligne, ne doit pas rester seul mais orienter vers une structure spécialisée, pour qu’une évaluation pluridisciplinaire soit réalisée afin de garantir une protection de l’enfant adaptée à la réalité du danger.
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Dates et versions

dumas-01719889 , version 1 (28-02-2018)

Identifiants

  • HAL Id : dumas-01719889 , version 1

Citer

Delphine Lucbert, Victor Trousset. Évaluations psycho-sociales des suspicions de violences sur mineurs : étude prospective menée au Centre d’Accueil en Urgence des Victimes d’Agression du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux. Médecine humaine et pathologie. 2017. ⟨dumas-01719889⟩
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