Communication publique en matière de lutte contre la consommation d’alcool en France en 2017 : multiplicité des locuteurs et reproduction des rapports sociaux de genre - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2017

Communication publique en matière de lutte contre la consommation d’alcool en France en 2017 : multiplicité des locuteurs et reproduction des rapports sociaux de genre

Résumé

Si la lutte contre le tabagisme semble faire l’objet d’un réel débat public, de nombreuses campagnes de communication publique et d’un arsenal de mesures gouvernementales (hausse du prix des paquets de cigarettes, interdiction de fumer dans les lieux publics, mise en place du « paquet neutre »...), la lutte contre l’alcoolisme semble, quant à elle, en comparaison, un peu délaissée par les pouvoirs publics : l’État produit une communication de prévention, qui contre toute logique sanitaire, reste limitée. Trois hypothèses sont alors émises pour tenter d’expliquer cette situation : du fait de l’importance de la culture du vin en France, les pouvoirs publics restreignent la communication publique et les mesures sanitaires contre la consommation d’alcool à certains cas particuliers de consommation (personnes mineures, femmes enceintes, alcool au volant par exemple) ; ensuite, les pouvoirs publics font le choix de « déléguer » à des associations leur mission de santé publique en matière de prévention contre la consommation d’alcool ; enfin la dimension genrée des représentations sociales de la consommation d’alcool : « le genre continue de structurer les rapports au boire et les manières de les penser restent souvent empreintes d’androcentrisme.»
La vérification de ces hypothèses impose la constitution d’un corpus. La campagne de communication choisie pour illustrer notre mémoire, Like my Addiction constituera notre corpus principal. Cette campagne, lancée par l’agence de publicité BETC pour le Fonds Actions Addictions en août 2016 sous la forme d’un compte Instagram, visait notamment à sensibiliser les jeunes femmes, à l’alcoolisme. Le 5 août 2016, une certaine Louise Delage, souriante parisienne de 25 ans apparaît sur le réseau social Instagram. Alimenté de façon quasi-quotidienne, son compte reçoit rapidement un vif succès puisque plus de 7500 personnes s’y sont en quelques jours abonné.e.s. Cette audience, qui a fini par aujourd’hui atteindre 110000 abonné.e.s, a pu pendant un mois suivre Louise dans son quotidien et surtout, dans son addiction. À cela s’ajoute, un entretien réalisé avec un.e membre du Fonds Actions Addictions pour comprendre et éclairer les choix éditoriaux et techniques de cette campagne.
Ce mémoire s’appuiera également sur un corpus complémentaire, constitué de la campagne Le vin. Je l’aime, je le respecte, lancée par l’organisation Vin et Société en décembre 2015 et sur une campagne de communication télévisuelle lancée par l’INPES en 2014.
Dans le premier chapitre de ce mémoire, nous reviendrons sur la construction de la consommation d’alcool des femmes comme problème public et montrer dans quelle mesure la consommation d’alcool des femmes est et reste stigmatisée. Des études de l’INPES ainsi qu’une bibliographie importante, issue du domaine des gender studies, nous permettront cette analyse. L’étude de deux spots télévisuels extraits d’une campagne de communication lancée par l’INPES en 2001 nous permettra d’illustrer les différences de discours selon le genre de l’ivresse. Notre deuxième chapitre se concentrera sur la production du discours contre la consommation d’alcool dans l’espace public. Nous nous attacherons alors particulièrement à analyser les termes de ce discours, à travers l’étude de la campagne Le vin. Je l’aime, je le respecte, produite par le lobby Vin et Société, mais également à travers des documents produits par l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA). Des articles de presse nous aideront par ailleurs à déterminer la nature des relations entre le lobby du vin et le monde politique. Enfin, notre dernier chapitre sera consacré à l’étude du rôle des associations comme productrices par défaut de discours contre l’alcoolisme. Cette étude se fera donc à travers l’analyse de la campagne Like my Addiction lancée par le Fonds Actions Addictions en août 2016.
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dumas-01723774 , version 1 (05-03-2018)

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  • HAL Id : dumas-01723774 , version 1

Citer

Camille Dely. Communication publique en matière de lutte contre la consommation d’alcool en France en 2017 : multiplicité des locuteurs et reproduction des rapports sociaux de genre. Sciences de l'information et de la communication. 2017. ⟨dumas-01723774⟩
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