, C16 : De toute façon quand j'étais là-bas, pour moi c'était la fin. (E2) 18 C17 : C'était un peu, disons

, Ils ont dit « c'est pour que vous réfléchissiez, que vos actes ne sont pas anodins, qu'il faut se calmer? ». En gros une punition. C'est ce qu'ils m'ont fait comprendre. / Et c'est ce qu'ils ont fait comprendre à ma mère aussi parce que ma mère elle m'a raconté des choses qu'elle leur a dit le docteur en entretien, qui faisaient que ça ressortait aussi comme une punition. Moi je l'ai vraiment vécu comme ça en fait, C18 : Bah ils l'ont fait comprendre. Ils l'ont pas dit directement, pp.20-39

, C20 : ça a été d'un côté « je ne mérite pas d'y aller

, C22 : d'un autre côté c'était « oui, vu ce que j'ai fait

, Ça m'arrangeait d'aller en isolement parce que j'aimais bien être làbas. (E3) agitation comportementale (C35 36 , C36 37 , C37 38 ). 2 sujets évoquent un vécu d'effondrement avec une tristesse intense et un sentiment de solitude profond (C38 39 , C39 40 ). La force des émotions ressenties initialement semble être en regard d'un vécu insupportable d'une sensation d'abandon et d'injustice, C23 : Ouai. Parce que moi en fait ça m'arrangeait

. Le-début-de-la-période-d, isolement constitue donc un moment particulièrement difficile selon les adolescents interrogés. La majorité d'entre eux est incapable, à ce moment-là, de se soumettre totalement à la mise en place des soins, tout en étant véritablement submergés par une concentration d'émotions négatives multiples et parfois mal identifiables. c. Un moment de

. Au, plusieurs sujets rapportent un véritable changement de leur état voire une décompensation psychique avec une aggravation des troubles antérieurs. Ils sont ainsi deux à rapporter une sensation de mal-être accentué (C42 43 , C43 44 ), tandis que deux d'entre eux évoquent l'apparition ou le maintien d'une activité délirante (C44 45 , 36 C35 : Bah au début j'ai chialé et j'ai tapé la porte

, En plus je me suis énervé parce que je m'étais fait mal au poing. Donc j'étais encore plus énervé. Donc après le lit, c'est pas vraiment un lit, c'est un truc de gymnastique. Je me suis énervé, je l'ai jeté, je l'ai mis contre le mur, C37 : Au début quand je suis rentré dans la chambre la première chose que j'ai fait c'est que j'ai frappé dans la porte

, C39 : Bah au début j'ai chialé et j'ai tapé la porte. (E2)

, Ils m'ont enfermé et ils m'ont donné des médocs. Moi je comprenais pas. (E2) 42 C41 : Après j'appelais les gens parce que je trouvais pas ça normal, C40 : Je gueulais, je comprenais pas

, C42 : Alors dans la chambre d'isolement c'

, C43 : Oui. Oui. C'est vrai que ça a été beaucoup plus accentué. (E1) 45 C44 : C'était? de la folie

, C60 : Cette « folie » dont vous parlez, est-ce que la CSI a permis de l'apaiser totalement, ou bien partiellement ? Pas totalement. Pas vraiment en laissant les émotions positives recouvrir le tout quoi

, C61 : Parce que je trouve que c'est une atteinte à la dignité de la personne, c'est inhumain, c'est monstrueux d'enfermer quelqu'un dans une salle pendant 3 jours, c'est? Encore pendant 1h je peux comprendre

C. 'est-quelque-chose-d'atroce, a aucun sens, et pour ça devrait être aboli ce genre de trucs. / Je sais pas pour moi c'est comparable à enfermer un animal en cage en fait. C'est la même chose en fait. C'est la personne elle fait trop peur, elle est trop dangereuse, alors on l'enferme comme un animal en cage en fait. C'est inhumain, c'est? C'est? Comparer une personne à un animal c

, C62 : La chambre d'isolement c

, C63 : A la fin je voulais crever et ils s'en foutaient. C'était horrible j'avais envie de sortir, j'aurais pu crever ça m

, C64 : A l'extérieur je suis moins violent mais dans ma tête combien de fois j'ai pensé à les buter ? (E3)

, C65 : J'avais tellement le seum d'être en isolement (E2)

, Parce que je me sentais très oppressée à l'intérieur. J'ai besoin de beaucoup d'espace et quand je suis dans un endroit clos comme ça, C66 : Oui des sensations négatives

, Je me sentais morte, C67 : J'étais vide

, En toute circonstance, le dialogue, outil le plus précieux de différenciation psychique

D. Dans-son-livre-sur-l'isolement-en-psychiatrie, . Le-rapprochement, L. Le-retranchement, . Dialogue, and . La-maîtrise, Friard résume ainsi la problématique de l'isolement : « L'isolement, fils de l'enfermement, repose sur un paradoxe qui lie autant qu'il les oppose la fonction thérapeutique et la fonction répressive, les attentes de l'individu et les enjeux de la société, 2002.

C. , tout notre travail que de permettre, à terme, une évolution positive de ce paradigme, dans un objectif qui restera toujours le même, celui d'être au service de nos patients, de les écouter pour mieux les comprendre

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B. Welniarz and H. Et-medjdoub, Faites-vous un lien entre cette expérience d'isolement et un souvenir particulier de votre enfance ou de votre adolescence ?Pensez-vous que la mise en chambre d'isolement aurait pu être évitée ? Si oui, pourquoi et comment ?-Proposition d'un temps de dessin, au choix parmi les propositions : o 1. Dessin représentant l'entrée dans la CSI o 2, L'hospitalisation temps plein en psychiatrie infantojuvénile : un état des lieux, vol.55, pp.401-407, 2007.

, Le vécu des adolescents en chambre de soins intensifs : une étude qualitative Résumé

, elles ne disent rien de ses spécificités chez l'adolescent. A cet égard, nous avons mené une étude qualitative portant sur le recueil du vécu des adolescents en chambre de soins intensifs (CSI). L'objectif principal de cette étude était d'approfondir nos connaissances sur le sujet. L'objectif secondaire était de réfléchir aux bases théoriques d'un protocole d'évaluation de la qualité des soins. Les participants de l'étude ont été inclus dans le service des « Lits Ados » du CHI Robert Ballanger. Un délai d'au moins 6 mois depuis leur sortie de CSI était nécessaire. Les témoignages ont été recueillis grâce à des entretiens semi-structurés enregistrés à l'aide d'une médiation par photo-élicitation, Alors que les dernières recommandations de l'HAS éditées en 2017 encadrent la pratique de l'isolement chez l'adulte

, Nos résultats montrent que le vécu des adolescents en CSI s'organise autour de trois axes : un vécu essentiellement négatif voire parfois traumatique ; l'instauration d'un face-à-face soignant/soigné à l'origine d'un vécu de passivité douloureux mais nécessaire à la reconstruction d'une enveloppe contenante, Au total, 4 patients sur les 21 contactés ont été inclus

, Au regard de ces résultats, nous concluons à la nécessité de mettre en place les conditions d'un dialogue basé sur les éléments du vécu des patients au cours d'entretiens ultérieurs à la période d'isolement, afin de soulager à la fois le patient et l'équipe de la tension générée par cette mesure

, Mots clés

, Chambre de soins intensifs