INTRODUCTION - Le virus du chikungunya a montré lors de récentes épidémies, une augmentation de son neurotropisme et de sa virulence. De nombreux enfants réunionnais ont présenté des formes neurologiques graves, et des séquelles ont perduré chez % d’entre eux. L’objectif de notre étude était de décrire le devenir neurodéveloppemental à long terme des enfants martiniquais ayant présenté une atteinte neurologique biologique (PCR LCR positive) et/ou clinique. PATIENTS ET MÉTHODE - Deux groupes ont été formés. Le Groupe A concernait les enfants ayant présenté nourrisson un syndrome septique, et dont la PCR dans le LCR était positive à CHIKV. Le Groupe B concernait les enfants ayant présenté des symptômes neurologiques associés à l’atteinte biologique. Ils ont été évalués de 3,5 à 4,5 ans après l’infection initiale, cliniquement et sur le plan développemental avec l’échelle Brunet Lézine complémentaire et l’IDE pour le Groupe A, et des tests neuropsychologiques pour le Groupe B. RÉSULTATS - Respectivement 27 enfants sur 55 (49%) et 18 enfants sur 32 (56%) ont pu être réévalués dans les Groupes A et B. De 1 à 5 enfants présentaient un retard de développement dans le Groupe A selon le test utilisé, et 3 enfants dans le Groupe B. Les symptômes neurologiques lors de la réévaluation étaient 6 fois plus importants en cas de sévérité initiale grave à intermédiaire. Le retard de développement tendait à être favorisé en cas de sévérité grave initiale. DISCUSSION - Les résultats que nous avons retrouvés semblent être concordants avec la littérature. Cependant, le petit nombre de patients, la faible puissance de l’étude et l’absence de groupe témoin ne nous permettent pas de conclure. Ces résultats permettent de soulever une problématique plus générale qu’est celle de l’évaluation du neurodéveloppement chez l’enfant antillais, compte tenu de nombreux facteurs influençants spécifiques.