, Jean avait « tenté le bac et un BEP en vente » mais il ne fut pas reçu à l'examen. Il intégra ensuite l'école de la deuxième chance pour préparer et passer le bac en candidat libre. Lors de cet enseignement il rencontra des difficultés intellectuelles et ses symptômes psychotiques, qui étaient jusque là équilibrés, se réactivèrent. Jean dut être hospitalisé pendant deux mois pour soigner cette décompensation. Ce fut suite à cet épisode qu'il fut adressé pour la deuxième fois à l'HDJ. Lors de l'entretien, il avait pour projet de travailler en espaces verts

. «-c'est-bien, . Ça-privilégie-le-travail-en-groupe.-c'est, and . Important, Pourquoi c'est important ? Pour apprendre à faire des concessions car chacun a son point de vue. ». Si on l'interrogeait sur ce que lui apportait l'atelier, il répondait : « Ça m'apprend à me concentrer. Comment ? Par l'entraide et l'écoute. ». Il faisait souvent référence à « l'esprit de groupe » et rappelait que c'était une valeur importante pour lui. Ce fut l

?. Qu'est-ce-que-jean-attendait-de-cet-atelier and . Créativité, De qui ? De tout le monde. Et vous, vous sentez-vous créatif ? À l'époque j'ai écrit. J'aimais bien écrire sur la psychologie, les choses de la vie. ». Jean faisait référence à son adolescence, moment où il ne souffrait pas encore de symptômes psychotiques francs

, il précisait : « L'ergothérapie tout seul je pense pas que je le ferais. ». Dans le groupe il se sentait à l'aise et développa le sentiment d'avoir trouvé une place parmi les autres participants. Il rapporta qu'il ne craignait pas d'exposer ce qu'il pensait, « si c'est une bonne idée », disait-il. Il pouvait défendre sa propre idée mais « s'ils ont mieux à proposer je peux passer à autre chose

, Riad était âgé de vingt-huit ans, il vivait chez ses parents aves ses deux frères. Il obtint un bac professionnel de comptabilité à l'âge de vingt ans, et rapportait n'avoir jamais exercé d'activité professionnelle

, Riad rapporta qu'il ne participait à aucune activité sociale en dehors de l'HDJ. Lorsqu'il était chez lui, il jouait aux jeux vidéo, écoutait de la musique Metal et regardait des films sur internet. Il appréciait surtout le genre fantastique et la science-fiction

, Avant de participer à l'atelier, Riad créait des objets en atelier individuel d'ergothérapie. « Qu'avez-vous fait en individuel ? J'ai fait deux cubes en bois, avec la machine à découper qu'il y a dans l'atelier. Ils sont dans ma chambre. Ils servent de rangement. Et une guitare décorative En quelle matière ? En bois aussi. Vous aimez le bois on dirait ? Non pas spécialement. ». Si on lui demandait, Riad répondait qu'il n'attendait « rien de spécial » de l'atelier de création collective, cet atelier lui permettait d'apporter ses idées et de « de travailler en équipe », ce qui n'était pas habituel pour lui

, Il rapportait s'être senti à l'aise avec les autres participants dès le début de l'atelier et avoir facilement trouvé une place au sein du groupe. Il dit qu'il n'avait pas ressenti de difficulté à proposer ses idées ou à les défendre. Il trouvait que ses idées étaient bien acceptées par les autres. Quant à accepter les idées des autres

, Lors de l'interview, il exprima ses envies pour la production en cours, ce qu'il eut aimé faire c'est « mélanger les couleurs n'importe comment » et il ajouta « J'aimerais qu'on se lâche sur une des époques

, Selon Riad, les animateurs servaient « À superviser, à la surveillance, à voir si on fait bien, comment on fait [?] Ils nous regardent et nous laissent faire la plupart du temps. ». Puis il poursuivit : « Ils nous espionnent? Nan je rigole ! Ils

. Riad, Jusqu'ici il appréciait les différentes activités de l'atelier et surtout faire « les coups de rouleau, le bleu et l'argenté mélangés » sur son brouillon. L'opération qu'il craignait le plus, fut la peinture des fonds sur le tableau final car « faut pas se tromper et faut pas que ça dépasse

, Riad regrettait que l'idée de créer des sons, proposée au début par Thomas, ait été abandonnée. Il aurait aimé réaliser un projet sonore avec le groupe, et il trancha : « mais c'est impossible à faire

, Riad discutait de sa participation à l'atelier avec sa famille : « Je leur dit : on fait un atelier à cinq. Je ne développe pas. Je prendrai une photo à la fin. Vous voulez leur montrer ?

. Oui, Pour Riad, un résumé de l'atelier aurait été « On montre diverses époques sur du bois. ». Il ne savait pas quoi formuler comme conseils à de futurs participants à un tel projet

D. Le, Lors des recherches informatiques en groupe sur un seul ordinateur, spontanément il s'installa au clavier et à la souris. Il prit cette place à chaque fois que le groupe eu recourt à l'outil informatique. Rapidement, les autres participants le désignèrent comme le meneur de recherches sur internet. Il était à la fois aux commandes, et à l'écoute des autres participants qui orientaient les recherches. Il servait d'interface entre le groupe et le système informatique. À chaque fois qu'il fallait effectuer un choix

, Riad et son binôme Thomas s'égarèrent. Tandis qu'ils avaient pour mission de trouver des informations en rapports avec certains sons, ils finirent par extraire d'internet des images d'armes en tous genres. Sans le soutien du groupe qui le guidait, Riad avait tendance à mener des recherches désorganisées, qui parfois menaient à un certain décalage par rapport à l'objectif de départ, Lors des recherches sur internet à deux, sur un thème ciblé

, À la fin de chaque découpage, il interpellait tout le monde, participants comme animateurs, pour savoir si « c'est bon ? ». Riad s'attachait autant qu'il le pouvait à maitriser sa maladresse en oeuvrant de manière très contrôlée. Il était animé d'une envie de bien faire, Malgré ses difficultés praxiques, il s'engagea dans le découpage précis des contours des images récoltées

. Souvent, Gwenaëlle notait de vive voix ses progrès nettement perceptibles, et l'encourageait. Initialement, lors des séances, il présentait des signes d'anxiétés visibles tels qu'un tremblement des mains, ou des auto-stimulations tactiles répétitives du visage, ressemblant à des tics. Peu à peu, ces signes témoins d'un inconfort anxieux s'estompèrent, par annoncer qu'il était maladroit

, Au sein d'une telle dynamique groupale, Riad se mis en action malgré son manque de confiance en ses capacités manuelles qui avaient tendance à le freiner. Les autres participants attendaient quelque chose de lui et c'est probablement ce qui le poussa à agir. La diversité des propositions de chacun formait pour Riad quelques occasions de ne pas être d'accord, Ce groupe de participants décida collectivement que tout le monde devait intervenir dans toutes les tâches

G. , Les intérêts de l'atelier de création collective pour les cinq participants D'après ce qu'ils déclarèrent à plusieurs reprises, les participants étaient animés par deux envies : parvenir à travailler en groupe et faire une belle oeuvre. Ils souhaitaient exposer une production qui reflèterait ces deux ambitions. Qu'a apporté au groupe des cinq participants l'expérience de l'atelier de création collective ? Comme nous l'avons remarqué plus avant, chaque participant s'est saisi de l'atelier de création collective à sa manière. Ici, nous nous placerons peu l'échelle individuelle, les observations et remarques qui suivent, exprimeront davantage la tendance d'évolution du groupe dans son entier. Le propos résulte d'une composition réflexive entre les notes de fin de séance, Ces situations le firent réagir et lui permirent de prendre position quant aux décisions pour la production. 9.5

, Chaque participant était tenu de respecter le cadre. Ensuite, les animateurs accompagnaient les participants dans l'accomplissement de la création, à leur écoute, sans intervenir ni sur leurs choix, ni sur leurs actions. Les participants rapportaient d'ailleurs avoir repéré ce positionnement particulier. Les animateurs assuraient le déroulement de la séance en sécurité, en veillant notamment à l'usage prudent de certains instruments L'ouverture à soi, au monde et à l'autre en atelier, peut favoriser la socialisation, voire l'autonomisation des personnes, et en complémentarité avec les soins psychiatriques habituels, la présence des animateurs figurait un rappel aux règles et aux objectifs de l'atelier

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