Conséquences d’une infection néonatale au virus du Chikungunya par transmission materno-fœtale. Évaluation neurocognitive à l’âge de 10 ans - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2019

Consequences of neonatal infection by Chikungunya virus through mother-to-child transmission. Neurocognitive assessment at the age of 10 years

Conséquences d’une infection néonatale au virus du Chikungunya par transmission materno-fœtale. Évaluation neurocognitive à l’âge de 10 ans

Raphaëlle Sarton
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1046256

Résumé

Introduction: Chikungunya is an arboviral infection transmitted by Aedes mosquitoes (commonly called Asian tiger mosquitoes) which has been expanding largely since its re-emergence in 2004. During an unprecedented outbreak on the Reunion Island between 2005 and 2006, paediatricians described for the first time a mother-to-child vertical transmission of the virus during childbirth. An assessment of the toddlers at the age of two years revealed that consequences were mainly neurological, suggesting a global retardation in psychomotor acquisitions subsequent to the neonatal infection. Objectives: The main objective of our study was to evaluate the neurocognitive performances of children infected by the chikungunya virus during delivery, by the age of 10 years. The secondary objectives were to identify associated neuro-sensory disorders, and to assess the children’s schooling and the use of specialized care such as speech therapy, orthoptics or psychomotor care. Methods: In 2015, we examined 21 children from the CHIMERE cohort, who got infected by chikungunya in the neonatal period, at the approximate age of 10 years. Based on EDA evaluation scale (assessing children’s cognitive and learning outcomes), children performed a variety of neurocognitive tests in comparison with a reference group of 626 children in order to track neurocognitive impairments. Results: The results showed lower performances in the infected group, inferior to -1DS on both verbal and non-verbal abilities and slightly superior to -1DS on learning skills on the EDA scale (p < 0.001). 4 children out of 21 (19%) were affected by severe encephalopathy with psychomotor retardation, and educate at special school. In addition, MR imaging performed on most affected children, allowed to localise cerebral hypo-metabolism in the frontal white matter where the coordination and language functions are regulated. Conclusion: Mother-to-child infection to the chikungunya virus has a major impact on children’s neurocognitive functions despite a great brain plasticity. Neonatologists, obstetricians and paediatricians should be on the frontline for prevention and surveillance of the arbovirus epidemics.
Introduction : Le chikungunya est une arbovirose transmise par les moustiques tigres qui connait actuellement une expansion pandémique depuis sa réémergence en 2004. Lors d’une épidémie sans précédent sur l’île de la Réunion entre 2005 et 2006, les pédiatres ont décrit pour la première fois une transmission verticale materno-fœtale de ce virus au moment de l’accouchement. Les principales conséquences pour le nouveau-né étaient d’ordre neurologique, avec une évaluation des enfants à l’âge de deux ans qui suggérait un retard global des acquisitions psychomotrices secondaire à cette infection néonatale. Objectifs : L’objectif principal de notre étude était d’évaluer vers l’âge de 10 ans les performances neurocognitives des enfants infectés au virus du chikungunya par transmission materno-fœtale. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer la présence de séquelles neurosensorielles associées, d’évaluer le parcours scolaire de l’enfant et le recours ou non à des soins spécialisés tels que l’orthophonie, l’orthoptie ou la psychomotricité. Méthodes : Nous avons revu en 2015, 21 enfants de la cohorte CHIMERE alors âgés de 10 ans, infectés par le virus du chikungunya en période néonatale. À partir de l’échelle d’évaluation EDA (Évaluation des fonctions cognitives et Apprentissages de l’enfant), nous leurs avons fait passer une batterie de tests neurocognitifs en comparaison d’une population de référence de 626 enfants, afin de dépister une déficience neurocognitive. Résultats : Les résultats montraient une performance moindre des enfants infectés, inférieure à -1DS sur les fonctions verbales et non verbales et une performance légèrement supérieure à -1DS sur les fonctions d’apprentissage de l’EDA (p < 0,001). 4 enfants sur 21 (soit 19 %) avaient une encéphalopathie sévère avec un retard psychomoteur et une scolarisation en centre adapté au handicap. Les IRM réalisées chez les enfants les plus atteints, montraient un hypo-métabolisme de la substance blanche frontale où se situent les aires cérébrales qui contrôlent la coordination et le langage. Conclusion : L’infection materno-foetale au virus du chikungunya a des conséquences majeures sur les fonctions neurocognitives de l’enfant malgré une grande plasticité cérébrale. Les obstétriciens, les néonatologues et les neuro-pédiatres doivent être en première ligne pour la prévention et la surveillance de ces épidémies d’arboviroses.
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Citer

Raphaëlle Sarton. Conséquences d’une infection néonatale au virus du Chikungunya par transmission materno-fœtale. Évaluation neurocognitive à l’âge de 10 ans. Sciences du Vivant [q-bio]. 2019. ⟨dumas-02112103⟩
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