Impact du tabagisme dans les cancers de l’oropharynx HPV-induits
Résumé
Introduction : les patients atteints d'un cancer de l'oropharynx (COP) HPV-induits ont un meilleur pronostic que leurs homologues HPV-négatifs. Plusieurs études ont suggéré que parmi les patients HPV-positifs, ceux qui ont un antécédent de tabagisme ont des résultats oncologiques moins favorables. Le but de notre étude est de confirmer l’impact négatif du tabagisme sur le pronostic et d’évaluer si cet effet est causé par une augmentation des comorbidités liées au tabac ou à une efficacité moindre de la radiothérapie.
Matériels et méthode : les patients traités à visée curative d’un COP HPV-induit à l’institut Gustave Roussy entre 2007-2009 et 2011-2016 ont été inclus (n = 282). Les données cliniques et morphologiques ont été analysées en corrélation avec les résultats oncologiques et la consommation de tabac.
Résultats : 157 (56%) patients ont rapporté un antécédent de tabagisme, dont 67 (23,8%) fumaient activement au moment du diagnostic et 106 (37,6%) avaient une consommation dépassant 20 paquets-années (PA). En analyse multivariée, le facteur pronostic le plus fort pour la survie était le tabagisme actif au moment du diagnostic. Une consommation supérieure à 20 PA était associée à une augmentation significative du risque de rechute locale (p = 0,03) ou à distance (p = 0,02). Aucune différence en termes de comorbidité (p = 0,32) et de durée de radiothérapie (p = 0,93) n’a été observée entre fumeurs et non-fumeurs.
Discussion : le tabagisme est fréquent chez les patients HPV-positifs et augmente significativement le risque de décès et d'échec oncologique. Ce « sur »-risque ne s’explique ni par la présence de comorbidités ni par l’allongement de la durée de radiothérapie.
Domaines
Médecine humaine et pathologie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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