, Pendant la grossesse et même pendant le travail, vous vous êtes sentie ecoutee ? Non mais il y a un truc qui me touche beaucoup, c'est les accouchements des femmes gitanes, qui sont remplis d'amour, mais vraiment. C'est des moments que j'oublierai jamais ça. Le premier geste, c'est un geste d'amour chez ces femmes. Elles prennent leur enfant et voilà... C'est tout ce que je retiens, ça me donne des frissons d'en parler

, C'est ce que je disais tout à l'heure, c'est l'amour

, On calcule pas, on accouche on calcule pas, on donne naissance à un enfant, c'est l'amour. Et ça j'adore, c'est tout. On revient à l'essentiel à ce moment là tu vois. C'est pour ça que j'ai beaucoup beaucoup de respect pour ces gens là

, et il y a des choses qui me mettent mal à l'aise, il faut être honnête, mais j'ai beaucoup beaucoup de respect pour ces gens là parce qu'il y a de l'amour, il y a de l'union et il y a du partage, Même si des fois on est un peu différents

, Est-ce que tu as deja eu a prendre en charge des patientes de culture gitane ? Oui

, Ca t'es arrive frequemment ?

, A un moment oui ça m'est arrivé fréquemment, je pense que toutes les deux-trois gardes on avait des patientes gitanes qui venaient à la maternité

, comment ça se passe avec ces patientes ?

, De manière globale je dirai que ça se passe bien, mais j'ai l'impression que pour ce ça se passe bien il faut quand même arriver à « intégrer leur famille », à rentrer à l'intérieur de leur intimité

, Mais une relation même differente d'avec d'autres patientes ?

C. Oui, . C'est, and . Moi-ce-que-j'ai-ressenti-c'est-que-c'est-tout-ou-rien.-c', Et vraiment avec les femmes, c'est la façon dont elles nous parlent, les surnoms qu'elles nous donnent, les maris c'est beaucoup dans la façon de se comporter, à nous proposer toujours des choses pour être sympas et nous intégrer

, et il y a des fois où ça s'est moins bien passe peut être ?

. Oui, En fait la culture gitane c'est une culture où en gros, moi de ce que j'ai ressenti et que j'ai retrouvé, une culture de famille, il n'y a pas un ou deux individus, c'est tout le monde, et des fois ça peut poser des problèmes quand ils comprennent pas qu'on peut pas être douze en salle de travail ou douze à 3 heures du matin avec une patiente, et du coup c'est là où ça peut un poser des problèmes, parce que pour eux c'est pas dans leur culture, c'est pas normal. Moi j'ai déjà la maman d'une patiente qui m'a dit « mais vous comprenez pas que c'est notre culture, il faut qu'on soit tous ensembles ». Et du coup c'est là où ça peut un peu poser des soucis parce que nous ça se passe pas comme ça

, Et des fois il y a deja eu des tensions par rapport a ça ?

, Pas avec moi directement, mais en tous cas avec les équipes oui, j'ai trouvé qu'il y avait des tensions

, Sur ça, ou sur d'autres points aussi ?

. Sur, Et ça avait un peu crée des tensions parce que ben... c'était un bruit incessant, je pense qu'ils étaient une vingtaine dans la chambre, et puis ils passaient de chambre en chambre pour récupérer les affaires à n'importe quelle heure, du coup il y avait beaucoup de bruit, les patientes d'à côté se plaignaient, donc on a été obligés d'intervenir

, est ce que tu as d'autres exemples en tête ? Une fois on a du appeler les flics, pour euh, une communauté gitane qui se disputait avec une communauté maghrébine, et voilà ça ça avait été une tension

, Et est-ce que tu penses que de la part des equipes parfois il peut y avoir des prejuges sur ces patientes ?

, Oui c'est sur

. Voilà, Et quand on on les mets en chambre double on sait que c'est compliqué parce que pour la patiente qui est à côté c'est un enfer il faut dire ce qui est, il y a tout le temps du monde, ça crie, ça pleure, ça hurle, il fait très chaud parce qu'il y a du monde, ça sent pas bon parce qu'il y a du monde, donc forcément c'est un calvaire pour la patiente à côté

, Et c'est le seul prejuge que tu vois sur ces patientes ? Moi ce que j'ai entendu oui, j'ai jamais après entendu des trucs

, Là qui me revient en tête non. Je sais que j'en ai eu énormément, ça s'est rarement mal passé, et non la seule chose que j'ai à dire c'est que une fois que ces patientes là te font confiance et t'intègrent dans leur univers, c'est très agréable, parce que, c'est des patientes, pour parler que des patientes, qui se protègent beaucoup du monde extérieur. De leur méfiance et tout c'est ce dont j

. Et, asseoir avec mes patientes, et parler avec elles un peu de tout un peu de rien. Elles s'intéressent aussi à notre vie : « Ah bon vous allez vous marier ? Mais c'est trop bien, Et on va papoter et on va discuter et je trouve Non je n'ai pas constaté de rite particulier

, Je sais qu'il y en a plusieurs qui me disaient quelles étaient évangélistes, il fallait absolument aimer dieu

, Est ce que la où tu travaillais il y a des amenagement qui etaient mis en place du point de vu de l'hôpital?

, Absolument pas, mêmes règles que partout, rien de particulier, une seule personne qui rentre en salle

, Est ce que tu as toi deja constate des tensions, peut être avec la famille et avec le personnel soignant?

, ils venaient souvent à tour de rôle, il n'y avait pas de personne référente et ils voulaient plus de nouvelles qu'en temps normal. Et c'est vrai que du coup ça s'énervait vite autant du coté soignant que du coté famille. Et toujours pareil, c'est cet effet de groupe qui est plus menaçant pour une personne soignante qui est seule. Et après c'était la suite de couche, des choses relativement habituelles sur lesquelles ça coince, et puis on se prend réflexions sur peut être sur les repas, En salle notamment sur ce qui est nouvelles, avancées du travail etc. C'était un peu tendu en bas

, C'est pareil ça monte beaucoup plus vite en fait.C'est un aspect plus menaçant pour la personne soignante

, Est ce que tu aurais une anecdote, une histoire qui t'as marque avec une patiente une fois?

, Est ce que tu as deja eu a prendre en charge des patientes de la culture gitane? Oui ça m'est déjà arrivé quand j'étais étudiante en fait

, Est ce que tu te souviens de comment cela se passait avec ces patientes? Est qu'il y avait des particularites?

, Euh oui, il y avait des particularités, après j'en ai pas eu en suite de couches et j'en ai pas eu en grossesse à risque. Donc quand ça m'est arrivé c'était en salle de naissance

, Mais euh oui y'a des choses qui était bien particulières. Le rapport avec la famille par exemple

, Il y en a une qui était avec sa maman, elle était assez jeune, et avait un rapport qui était très fusionnel. Et j'ai trouvé ça different

, Et quand tu parles de la famille, c'etait par rapport a la maman ? est ce qu'il y avait autre chose?

. C'était-que-la-maman-que-j'ai-vu-en-salle, Et quand on pose une question à la patiente, c'était la maman qui répondait par exemple. Donc c'est vrai qu'il fallait passer un peu de temps a dire : « bah oui madame, mais on s'adresse plutôt a votre fille bien qu'elle soit jeune

, Est ce que tu sais s'il y avait de la famille qui etait presente a l'hôpital a ce moment la, en plus de la maman?

, Tu sais ce qu'ils faisaient ou pas specialement?

, Tu me disais que c'etait les mamans qui etaient plus presentes en salle d'accouchement

, ils ont quelle place, tu les identifies comment? Ca été compliqué à identifier, mais du peu de temps que j'ai passé avec elles et du peu de ce que j'ai pu recueillir, c'était une place qui

, Pour elles, que ce soit les patientes ou la maman, c'était tout à fait normal que ce ne soit pas le papa qui soit présent à ce moment là. c'était pas sa place et il n

, Ni par rapport à sa paternité, ni par rapport à ses responsabilité envers la patiente

, C'était une autre façon de voir les choses quoi

, Ou d'autres attentes, d'autres a priori, d'autres définitions de ce que peut être un accouchement quoi. C'était différent

, En suite de couches ce jour là, il y avait les deux grands mères, et puis la tante et le cousin dans la chambre alors qu 'il était 11h30 et c'était le moment du bain c'est vrai que le personnel n

, Est ce que t'as des anecdotes qui t'on marque avec ces patientes ? Des anecdotes non

. Résumé,