Résumé : Introduction : En France, le nombre de médecins généralistes par habitant est en constante diminution. Dans l’optique de libérer du temps aux médecins pour augmenter le nombre de consultations quotidiennes, un nouvel acteur de santé va voir le jour dans les cabinets libéraux de médecine générale : l’assistant médical. Le but de l’étude est d’explorer les représentations des médecins généralistes et des patients concernant l’arrivée de l’assistant médical, et d’entrevoir son influence potentielle sur la relation médecin-patient.
Méthode : Réalisation d’une étude qualitative en miroir sur des populations de médecins et de patients, par entretiens individuels semi-dirigés avec enregistrement et retranscription intégrale, puis analyse par la méthode de théorisation ancrée.
Résultats : Avec l’arrivée de l’assistant médical, les patients appréhendent une déshumanisation du soin, une altération de la relation avec le médecin par diminution du temps qui leur est dédié et l’intrusion d’un nouvel acteur dans un espace d’échange précieux. Ils accepteraient l’aide de l’assistant médical s’il est correctement formé et apprécieraient qu’il permette un accès facilité aux soins, et qu’il constitue un intermédiaire pour communiquer avec le médecin.
Concernant les médecins, ils craignent de perdre la richesse de leur métier, leur place au cœur du soin et leur indépendance en tant que praticien libéral. Ils accepteraient l’aide de l’assistant médical pour la réalisation de tâches administratives, s’il est suffisamment qualifié, et à condition que des limites soient bien définies.
Les deux groupes proposent des solutions alternatives.
Discussion : L’assistant médical est un acteur méconnu en France, ne faisant actuellement pas l’unanimité. Le maintien d’une consultation de médecine générale intimiste et centrée sur le patient doit rester une priorité. Des alternatives sont à explorer.