, Ou bien tout simplement ils détournent la carte scolaire en inscrivant leur enfant dans une CHAM par le biais du conservatoire. Des choses qui nous échappent totalement. Par rapport aux prévisions d'effectif on a depuis maintenant quelques années à chaque fois à peu près 50 élèves en plus que les effectifs prévisibles de rentrée. Florine : Donc l'effectif grimpe à chaque rentrée ? CE 3: Oui voilà. C'est pour ça que normalement on passe.. normalement c'est un collège de catégorie 600, qui a été nouvellement construit il y a 10 ans pour 600 élèves et puis on est à près de 800 élèves, on est à 770 élèves là, même un peu plus. Florine : Du fait du public accueilli qui est très différent, avez-vous des partenariats particuliers ? CE 3: Alors justement, ça c'est à développer dans l'établissement. Donc là, en un an on ne fait pas de miracle mais c'est clair que ça manque, aussi la périphérie attenante, donc là dans ces zones là, il y a des nouveaux lotissements et c'est un public qui arrive chez nous mais il y a aussi il faut le dire, un certain renom de cet établissement

, Alors l'an dernier c'est bon, l'établissement a pu être servi et l'année d'avant aussi. Mais cette année s'il y a moins de CPE entrant que de postes demandés voilà.. tout ça est lié. C'est un tout, c'est pas seulement l'un ou l'autre. Florine : Justement, est-ce que les caractéristiques du public font l'objet d'une réflexion ou sont prises en compte lors de la construction de la politique éducative ? CE 3 : Et bien là oui, on a un conseil.. alors le conseil pédagogique moi je réunis tous les enseignants parce que j'estime que même si on est à peu près une soixantaine d'enseignants, moi je veux que les choses se construisent avec toute l'équipe. Donc le prochain conseil pédagogique, parce qu'il m'a quand même fallu déjà poser les choses, observer, analyser. Le prochain conseil pédagogique, il va y avoir des groupes sur des thématiques particulières, notamment peut-être sur des règles communes ce genre de choses qui vont devoir s'imposer. Puis par rapport aux pratiques, là c'est plus de l'ordre peutêtre de formation. Pour cet établissement, c'est un audit que j'envisage. Florine : Quand vous allez travailler la politique éducative en fait c'est de façon à harmoniser les pratiques, avoir des procédures construites ? CE 3: Voilà. Florine : Lorsque vous travaillez la politique éducative c'est seulement lors de conseil pédagogique ou il y a d'autres instances spécifiques ? CE 3: Non, non, on ne peut pas faire autrement parce que c'est... alors si y a d'autres instances. Il y a.. mais c'est des instances qui vont travailler l'individualisation à savoir les équipes éducatives, les commissions éducatives, la veille éducative mais voilà. Après on peut difficilement, Florine : Au niveau de l'équipe enseignante et de la vie scolaire, ce sont des personnels qui sont là depuis plusieurs années ? CE 3: Oui. Et les jeunes qui arrivent ont déjà d'autres pratiques, etc qui pourraient être leviers. Tout ça c'est à construire. Je ne dis pas que les enseignants sont forcément contre mais je pense qu'ils méconnaissent. Ils sont cantonnés à leur pratique qui a toujours fonctionné jusqu'à présent et puis là ils se heurtent à une complexité. Florine : Comment qualiferiez-vous le climat scolaire de l'établissement ? CE 3 : Actuellement, très compliqué, à tous points de vue

, Florine : Avez-vous une reflexion particulière au niveau des sanctions-punitions ? CE 3: De toute façon il y a un texte. C'est la graduation des sanctions. Le gros problème c'est quand les textes parfois viennent contre-dire certains autres. C'est toujours un peu compliqué parce qu'en France on a beaucoup de textes, on pond des textes, je peux dire ça. Mais on ne revient pas forcément sur ceux qui sont, je vais dire obsolètes ou .. donc ça met parfois le système en porte à faux. Alors là on a par exemple la loi sur les portables avec tout de même une nuance à prendre en considération. Il y a une loi qui vient se mettre en porte à faux du texte c'est quand même la confiscation du portable. On est là avec un bien personnel et moi il est hors de question qu'on confisque un portable. C'est bien pour ça que la loi dit « vous pouvez » mais elle ne s'engage pas en disant « vous devez ». Moi tant qu'il y a aura pas « je dois » : non. Je ne le ferai jamais parce que je sais que derrière il y a une autre loi et celle-là elle n'est pas française, elle va bien au-delà, On est dans les biens personnels, biens privés etc et on touche à l'intégrité de la personne

, Sauf si, on a, par exemple, une mise en quarantaine obligatoire par rapport à une maladie ou ce genre de chose. Mais l'exclusion d'un cours logiquement est interdite et l'état peut être attaqué par les parents en disant « ici il y a rupture pédagogique » et là on sera en défaut. Donc il faut éviter tout cela. C'est pareil quand on prononce une sanction on est logiquement obligé de faire en sorte que la continuité pédagogique puisse se faire : rattrapage des cours, etc. Quand on est.. après là c'est vraiment pour les sanctions, c'est extrêmement important et je crois que là ça fait partie des missions de l'enseignant que de connaître ces choses là. Florine : Justement, quand il y a des débordements, entre guillements, qui concernent plusieurs professeurs, est-ce qu'il y a une reflexion particulière avec ces professeurs sur les procédures à mettre en place ? CE 3: Oui, j'en ai eu une vendredi encore. Ça touchait un petit peu aux sanctions. Je leur ai expliqué que voilà on ne réunit pas le conseil de discipline pour un oui ou pour un non. Sinon c'est comme l'information : trop d'informations, tue l'information. C'est exactement pareil pour les sanctions. Il y a une graduation, il y a un texte, on s'y plie. Florine : Est-ce qu'il y a des exclusions temporaires d'établissement ici ? enfants des quartiers populaires qui, Nul n'est censé ignorer la loi, on la rappelle. C'est pareil, les exclusions de classe pour des devoirs non fait je ne peux pas l'accepter. Là on est en rupture pédagogique. L'exclusion de classe doit être exceptionnelle et en cas de mise en danger d'autrui et uniquement sous ces conditions là, vol.3

, Lorsque je suis arrivée moi l'équipe était plutôt stable, c'était la 4eme année il me semble de l'équipe de dir' qui était là quoi. Sauf qu'en fait, elle a demandé sa mutation, qu'elle a obtenu. Donc j'ai travaillé deux ans avec une équipe de direction plutôt stable si ce n'est que c'était un établissement... voilà 773 élèves c'est un peu compliqué et du coup les équipes de direction ont été mal menée. Avec des arrêts et des remplacements. Quand je suis arrivée il y avait 610 élèves de mémoire. C'est ma 4eme rentrée : 770. C'est exponentiel. Florine : Les ouvertures de classe ? CPE 3 : Oui c'est un problème de sectorisation, Il y a un passif d'établissement avant mon arrivée qui est assez lourd, vol.3

, Je pense que ça, ça se calculera plutôt en fin d'année scolaire. Florine : Dans la définition de cette politique, est-ce que l'équipe pédagogique y est associée ? CPE 3 : Oui, je pense. Alors, ça me semble être évident. J'ai pas eu l'occasion d'en discuter avec la principale du moment mais en tout cas moi, à mon échelle de CPE, dans ma démarche, j'avais évident travaillé avec les collègues professeurs. Florine : Lorsque vous réflechissez à cette politique, est-ce qu'il y a une réflexion autour des punitions-sanctions ? CPE 3: Ça faisait partie de mes 3 axes. Florine : Que vous vouliez redéfinir ? CPE 3 : Oui. Florine : Qu'est-ce que vous vouliez redéfinir ? CPE 3 : Et bien, justement mettre l'accent sur la collaboration et puis essayer de bouger un peu les lignes. Parce qu'il y a une très forte représentation de la part des collègues sur le fait que le volet punition-sanction, que ce rôle n'incombe qu'au service vie scolaire. C'est en train de bouger un petit peu. C'est-à-dire que là on arrive à envisager les choses autrement. J'ai des collègues par exemple qui collaborent pour prendre des élèves en charge lors des retenues, ce genre de choses. Donc en fait je voulais aller vers ça. Et puis que ça donne un peu plus de sens en fait à cette punition qui est automatisée au possible. Il y a une exigence folle de la part des équipes. C'est un établissement qui fonctionne mais parce que tout le monde bosse beaucoup mais parce qu'on est très exigeant. C'est-à-dire qu'on est exigent vis-à-vis des élèves mais aussi entre collègues, c'est assez impressionnant. Florine : Donc beaucoup de punitions ? CPE 3 : Beaucoup de punitions, beaucoup d'exclusions de cours. Je recense, j'ai un tableau, je fais un tableau tout le temps mais à chaque fois ça pique les yeux. Bon après il y a beaucoup d'élèves. Mais non, y a énormément de retenues. Et c'est entièrement géré par la vie scolaire. Donc là ça change un peu comme je le disais. Mais jusqu'à présent c'est très très compliqué. Ça résume vraiment, je veux dire ça prend minimum un tiers de notre temps au niveau du service. Donc ça c'est plus possible. Donc moi je m'étais demandé comment je vais interroger les collègues là-dessus. Et je leur avais demandé dans quelle mesure on pouvait collaborer parce que après tout les problèmes de discipline sont souvent inhérent à la classe. Florine : Est-ce que vous avez beaucoup d'exclusions temporaires d'établissement, Florine : Du coup cette année vous ne réfléchissez pas spécifiquement à la mise en place d'une politique éducative ? CPE 3 : Malheureusement, non. Alors c'est une des volontés de l'ancien chef d'établissement mais qui n'est resté qu'un an. Donc ce qui m'avait conduite moi, je trouvais que c'était important que le CPE puisse s'inscrire dans cette démarche là

, Florine : Donc lorsqu'il y a une décision d'exclusion elle est prise en concertation ? CPE 3 : Alors, en concertation j'aimerais. Je vais le relativiser. J'ai le sentiment que l'équipe de direction actuelle considère que c, Cette année on essaye d'être plutôt dans la graduation. Enfin, j'essaye d'être plus cohérente dans les choix

. C'est-À-dire, Mais je crois qu'en tant que chef faut vraiment affirmer ça. Ça me semble très important. Parce qu'on se rend compte qu'on est un petit peu perdu. Les collègues, les enseignants ils ne savent pas en fait, ils ne se rendent pas compte. Moi j'en ai encore, j'en suis encore à rappeler le fait qu'on ne peut pas exclure un élève et mettre une punition pour le même motif dans la foulée. J'en suis encore là à devoir rappeler à des collègues que non ça c'est pas possible. Donc c'est pour ça je crois qu'il faut que ce soit inscrit dans la politique éducative pour que ça puisse faire consensus et qu'il y ait de la cohérence. Vis-à-vis des familles aussi, qui peuvent être dans la revendication. Enfin, oui, elles le sont. Terriblement. Et tout le temps. Florine : Et quelle est, vous votre réflexion autour des sanctions-punitions ? CPE 3 : ? Florine : Pour vous, est-ce réellement éducatif ? ou est-ce que c'est quelque chose qui va être utilisé comme mode de régulation des relations avec les élèves ? CPE 3 : Je mentirais en disant que dans le collège dans lequel je travaille en ce moment la punition est éducative. Non. Y a trop de.. c'est pas possible. C'est à la chaîne et ça je trouve bien regrettable. Alors je parle de la punition. La sanction on essaye de tendre vers quelque chose de plus éducatif, Mais là pour le coup, moi je suis vraiment dans le rôle de conseillère technique plus plus plus. Ce qui ne me convient pas forcément. Florine : Comment vous vous situez du coup dans cette frontière entre le statut de CPE et de personnel de direction ? CPE 3: Je suis un peu partagée. C'est-à-dire que il me semble important que les décisions de prononcer les sanctions

, moi quand je peux j'accueille l'élève en lui demandant s'il a besoin de quelque chose, s'il faut rattraper les cours, voilà. C'est tout

, bien aimé me déplacer, rencontrer les acteurs de terrain, voir comment l'élève s'était inscrit.. ça n'a pas été rendu possible. Mais oui, ça pourrait être bien. Bien sûr. Mais, on n'a pas pu trop le mettre en oeuvre. Ça pourrait faire partie des axes de réflexion en fin d'année. Florine : Selon vous, le suivi quotidien des élèves permet -il de reduire les exclusions ? CPE 3 : Oui, oui. Après je pense que... on voit le plus possible les élèves en entretien et moi il m'arrive, alors c'est complètement informel, mais je pense que c'est rentré dans la tête des élèves que ça restait un peu une forme de punition. C'est-à-dire que je leur dis « là, voilà, Florine : Donc au retour de la sanction y a un accueil pour replacer l'élève dans son métier d'élève ? CPE 3 : Alors autant que faire se peut, oui. Si on est disponible pour le faire on le fera bien volontiers, sinon la direction ne le fera pas. L'élève reviendra, retournera en cours comme ça. Mais y a un lien très très fort avec les professeurs principaux au collège. Les professeurs principaux ont un rôle très très fort et même dans les côtés décisionnaires sur les punitions, vol.3

, Mais non. Y avait un chef d'établissement, l'année dernière qui était venu en remplacement. Lui, il voulait instaurer en fait, il disait qu'à chaque fois qu'il y avait un incident il demandait à ce que la personne qui a rédigé le rapport puisse se présenter à son bureau et qu'il y ait de manière systématique, un entretien entre l'élève, la personne auteur du rapport et le chef. Et je trouvais que c'était très très bien. Ce qui fait que ça responsabilisait tout le monde. On était pas juste, « là j'observe que ça s'est très mal passé » et hop je le mets par écrit histoire de me donner bonne conscience. Mais on perdait le lien éducatif parce que la personne qui prend le relais, en l'occurence, les CPE, nous après c'est biaisé aussi. On n'était pas là à ce moment là, Florine : Du coup est-ce que dans votre établissement il y a un suivi particulier qui est en place ? CPE 3 : Pas institutionalisé. Moi je vais le faire dans ma pratique au quotidien

, Alors là c'est très très riche en terme de collaboration. Avec l'infirmière scolaire et l'assistance sociale. Le COP il a changé donc c'est un peu moins évident. Le temps de présence est moindre. Mais on travaille.. y a la mise en place de cellule de veille les lundi en quinzaine, le suivi des élèves est-ce que vous travaillez avec des acteurs en particulier ? CPE 3 : Oui, oui

, On fait beaucoup d'entretiens en commun. On fait énormément d'équipes de suivi, des équipes éducatives. Et puis on fait un retour aussi aux professeurs principaux. Florine : Et en dehors des professeurs principaux, est-ce qu'il y a un lien quand même de fait entre les élèves