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, AntConc présentent le contexte d'utilisation des termes « défi » et « compréhension » au sein des résumés de projets ANR traitant de la question des origines de la vie. allé plus loin. La collaboration n'existait pas auparavant, il fallait la monter. Or pour créer de l'intérêt, il fallait des moyens humains, Ces captures d'écran du logiciel

, Vous n'aviez jamais échangé avec les chercheurs de biologie ou de chimie du CDP avant que le projet ne se forme ?

Y. Non, co-porteur du projet Origin of Life et chercheur en biologie], Juan *chercheur en biomathématiques+, Dimitri *chercheur en biologie+? ce sont des gens que l'on a rencontrés grâce à cet appel d'offres. Même Yannick *Yannick Vallée, Yvain Nicolet

, Grenoble Alpes de 2002 à 2006+ que je connaissais par sa présidence d'université (j'étais au Conseil à l'époque), je n'ai jamais pensé qu'on travaillerait ensemble sur certains domaines. C'est vraiment l'appel d'offres qui a impulsé ces programmes de recherche

, Pour la responsabilité, c'est s'assurer que tout fonctionne bien et si ce n'est pas le cas, il faut être présent pour aider. Mais c'est aussi insuffler une certaine dynamique de groupe, un travail collectif et des rencontres via des ateliers ou des workshops. C'est aussi important de veiller à ce que cette dynamique se poursuive à la suite de l'appel d'offres, il faut continuer à ouvrir des croisements, à créer de nouveaux liens. Par exemple, après l'atelier du CDP en juin, il y a une autre journée organisée avec les laboratoires IGE *Institut des Géosciences de l'Environnemnt+ et ISTER *Institut des Sciences de la Terre], sur le thème des planètes telluriques. Personnellement, la thématique sur laquelle je travaille, les planètes telluriques potentiellement en zone habitable (avec de l'eau liquide à la surface) amène à se poser de nombreuses questions relevant de plusieurs disciplines, Quelle est la responsabilité en tant que porteur de projet ? Qu'est-ce que cela représente pour vous

. Grenoble, Un des buts du CDP, c'était de continuer de faire ce boulot d'accrétion d'une communauté autour de cette question

, Cela m'amène à aborder le thème de l'interdisciplinarité? De votre point de vue, comment définissez-vous l'interdisciplinarité ? Qu'est ce que cela exige ?

, En étant astronome, c'est quelque chose que l'on pratique très souvent, même à l'intérieur de nos laboratoires. L'astronomie est une science-objet, ce n'est pas une science-processus : nous n'étudions pas un processus comme on pourrait faire en physique. On étudie un objet et celui-ci, dans toute sa complexité, nécessite l'approche de différentes sciences pour le comprendre. C'est pour cette raison qu'au sein de nos laboratoires il y a des chimistes

, Si nous avons déjà cette approche interdisciplinaire au sein de nos laboratoires, il s'agit là de faire un pas de plus, il faut aller vers d'autres laboratoires, d'autres communautés, avec lesquelles on n'a éventuellement pas le même langage, pas le même vocabulaire, ni même les mêmes méthodes scientifiques. Lorsque l'on étudie un objet particulier

, On entend plusieurs termes circuler pour définir la collaboration entre les disciplines scientifiques, interdisciplinarité, multidisciplinarité, transdisciplinarité? Est-ce que vous faites une différence entre tous ces termes ?

, Il y a une approche qui revient à aller chercher des compétences ailleurs, à dire ''je fais ma science, mais pour mon objet d'étude j'ai besoin que quelqu'un m'aide sur certains aspects''. De ce point de vue, on ne construit pas vraiment un projet ensemble, ce n'est pas une approche interdisciplinaire qui est intéressante pour les deux thématiques scientifiques. Parfois c'est intéressant pour une thématique scientifique, mais on a besoin de l'autre thématique scientifique parce qu'on a une problématique qui dépend d'une autre thématique, pour qui ce n'est pas forcément un sujet d'étude. En revanche, au sein du CDP Origin of Life, on a vraiment des sujets d'études qui intéressent différentes disciplines

, Pourtant quand je parlais par exemple de la recherche de vie dans les planètes extrasolaires, c'est effectivement une demande d'astronomes, qui a besoin du point de vue des biologistes de quelques input

. Comment and . Est-elle-mise-en-place, Ce n'est pas équivalent à tous les sujets, mais la plupart des sujets de thèse que l'on a proposés sont entre deux laboratoires, parce qu'il y a un intérêt pour les deux laboratoires. Il s'agit souvent d'une collaboration, parfois d'une co-tutelle, entre les deux laboratoires. Cela passe donc par des parties qui approfondissent beaucoup plus en détails le sujet, qui font plus de lien entre les différents éléments. Quand on est dans la lecture d'un média, il faut toujours qu'il y ait de l'émotion qui apparaisse (quand elle est absente, on ne touchera pas les gens). C'est aussi une lecture plus isolée du reste du contexte alors que dans le centre de culture scientifique

, on ne peut pas s'intéresser à un domaine fermé, que pour avoir la question de la vie extraterrestre, il y a la question auparavant de savoir comment une étoile se forme à partir du milieu interstellaire, qu'est-ce que ce milieu interstellaire dans la galaxie, comment une planète se forme? Il y a besoin de mettre les choses dans leur contexte, le besoin de montrer qu'il est illusoire d'enfermer une question scientifique dans une boîte : elle est forcément connectée à d'autres questions. En ce sens, il est un peu illusoire de dire que l'on définit une thématique scientifique prioritaire à tout prix au dépend de certaines autres, cela ne peut pas fonctionner. Si on en développe qu'une seule thématique scientifique, elle va vite se scléroser parce qu'elle ne va pas pouvoir s'enrichir de ce qu'il y a à côté, Justement, quel est ce contexte auquel vous faites référence ? De quel genre de contexte s'agit-il ? Par exemple si on parle de la vie extraterrestre

, Pour vous, quels sont les aspects bénéfiques d'une forte visibilité dans les médias ? Y a-t-il des effets négatifs selon vous ?

, Pour ce qui est des effets positifs, il y a déjà le fait que nos recherches sont connues : cela remplit déjà une part de notre travail qui est de diffuser les connaissances. Ensuite, une forte visibilité médiatique permet de faire connaitre nos métiers et nos actions. Ainsi lorsque l'on présente quelque chose, le fait que ce soit déjà connu aide beaucoup à montrer l'intérêt de ce que nous sommes en train de faire. Et c'est important de montrer cet

, Ensuite pour ce qui est des risques, c'est l'emballement. La recherche fonctionne avec des erreurs de temps en temps et on se rend compte que, parfois, il faut revenir sur certains propos dix ans après. Dans le domaine scientifique, nous avons nos règles, on ne publie jamais en affirmant des vérités, les informations seront toujours réinterprétées par les scientifiques suivants, qui diront peut-être que tel axe est à privilégier par rapport à un autre. Par contre le grand public n'a pas ces règles, dans le grand public les informations sont souvent interprétées, Concernant la question des planètes extrasolaires, lorsque je discute avec des gens du grand public, certains me disent ''Ah c'est intéressant''. Je réponds alors ''Oui, mais attention''. Quand on veut discuter avec quelqu'un d'une thématique scientifique, la partie la plus importante du boulot, qui peut prendre les trois quarts du temps

, il selon vous une grande partie de valorisation scientifique dans la médiatisation ? Oui clairement, il s'agit sans aucun doute d'une valorisation auprès du public, à entendre au sens large. Cela concerne également les décideurs politiques par exemple, qui sont souvent aussi touchés par les mêmes médias. Il faut entendre par ''grand public'' un public extérieur à la sphère scientifique. Mais même parfois il y a des nouvelles scientifiques d'autres laboratoires, si ce n'est pas le domaine scientifique sur lequel on travaille, que l'on va plus apprendre par le biais des médias qu'en ayant lu l'article scientifique en lui-même. On ne va pas lire tous les articles scientifiques qui sortent donc parfois la médiatisation fait que les collègues entendent parler de recherches dont ils n

, Comme maintenant les recherches sont hyper-spécialisées, j'imagine que c'est en effet difficile d'avoir accès directement à l'intérieur de la sphère scientifique à ces nouvelles informations ?

, On a dit que l'on souhaitait mettre en avant les communiqués de presse, mais ce n'est pas une obligation. Je crois d'ailleurs qu'il ne fait pas s'obliger à cela, sinon c'est risqué, cela peut forcer à planètes en zone habitable, tout s'est emballé très vite alors que c'était juste une planète qui était éventuellement à la bonne température. Comment ne pas se ridiculiser en disant ''on pense qu'il y a de l'eau'' et puis finalement dire un peu plus tard ''ah bah finalement il n'y a peut être pas d'eau'', alors qu'il s'agit d'une démarche scientifique normale. Les données sont moins bonnes, elles sont meilleures, elles permettent de préciser les choses? Et puis dans le milieu scientifique, Y a-t-il en ce sens, au sein du CDP, des engagements à publier les résultats des recherches autre part que dans les revues scientifiques ? Non pas spécialement

M. Pourtant and . Qu, il n'y a pas toujours un consensus est une problématique qui se pose en communication scientifique depuis longtemps?

M. Oui and . Lorsqu, il touche un sujet qui intéresse particulièrement le public, il est encore plus sensible

, Pour reprendre sur mes attentes vis-à-vis de l'atelier, j'espère aussi que mes collègues vont poser des

. Jusque-là, on a dit que la recherche pourrait avoir un effet sur la société, mais est-ce que selon vous la façon dont le ''grand public'' perçoit vos recherches peut avoir un impact sur la manière dont vous menez celles-ci ? Autrement est-ce qu'il peut y avoir l

, Une science qui apparait à tout le monde d'un intérêt très modique aura du mal à débloquer un milliard de dollars. Par ailleurs, il faut considérer les interactions entre la société et la science au-delà de ça. Par exemple, on met des chercheurs dans une culture. Sans doute que dans une autre culture, ceux-ci se poseraient d'autres questions. Par exemple, une bonne fraction des astronomes ont été -et sont pour beaucoup encore -de grands amateurs de science-fiction. Je suis persuadé que cela a un impact dans les jeunes âges pour savoir vers quoi on peut s'intéresser. Le fait que toute cette littérature existe, que les questions sur la présence de vie ailleurs se sont déjà posées dans les oeuvres de science-fiction, Cela a un impact indirect. Je ne pense pas qu'il peut y avoir un effet direct, que le chercheur se dise ''le public s'y intéresse donc je vais m'y intéresser

. Ainsi, vous pensez qu'il est juste d'affirmer que le projet Origin of Life a en partie émergé d'un contexte socioculturel ?

, Bien plus en amont de la construction du CDP et du contexte grenoblois, il est clair que la question de nos origines est une problématique qui existe et dans laquelle on baigne bien au-delà du cadre des laboratoires de recherche. Si la question existe depuis près d'un millénaire

, C'est parce que c'est une question qui intéresse l'humanité de manière globale

, Quelle importance y a-t-il selon vous à valoriser des projets comme le CDP Origin of Life qui n'entrent pas forcément dans le cadre des quatre enjeux socio-économiques fixés par l'IDEX ? (''planète et société durable'', ''santé bien-être et technologie'', ''comprendre et soutenir l'innovation

, Ah je savais bien que cela ne rentrait pas dans les quatre enjeux, c'est pour ça que j'ai dit que nous avions eu du mal à le raccrocher à l'un d'eux ! Après cela a un petit lien, même si c'est très éloigné, avec le thème ''planète et société durable

. Terre, Pour l'instant c'est avec notre connaissance de la Terre que l'on aborde la question des exoplanètes, mais peut être qu'un jour il y aura une petite bascule et la connaissance d'autres planètes permettra d'enrichir la modélisation de notre propre planète

, Nous entamons la dernière partie de cet entretien, nous allons maintenant plus parler du progrès, de la science et de la société en général. Question extrêmement large : comment percevez-vous la place de la science dans la société ?

. Je, Donc déjà nous sommes dans une société qui vit dans une technologie qui est à peu près partout. On a tous sur nous des objets avec une quantité de technologie absolument infernale, par rapport à ce qui était accessible à l'être humain ne serait-ce il y a un demi-siècle. Il y a les miniordinateurs que l'on a dans nos poches par exemple, mais il y a aussi plein d'autres choses, avec toutes les questions qui sont derrière. Donc voilà un premier aspect, mais il faut également constante de la connaissance. Parfois cela passe par une rupture complète, c'est-à-dire que l'on aborde complètement différemment le problème, et on peut même se rendre compte que la nouvelle façon que l, la vie de tous les jours

, Quand on voit comment on est loin aujourd'hui d'avoir certains éléments de base, pour une question qui est pourtant fondamentale, ne serait-ce que d'avoir un peu plus de vision sur certains des processus à l'origine serait vraiment intéressant

, Comment selon vous cette meilleure compréhension peut-elle participer au progrès en général ?

, Elle participe plus à la pensée qu'à un progrès matériel. C'est pour cela que je préfère parler d'un progrès de l'humanité en termes de connaissances qu'en termes d'améliorations matérielles. Après, comme toujours en science fondamentale

, Une nouvelle découverte n'est pas forcément synonyme de progrès pour les sociétés ?

, Savoir qu'il y a des planètes tout autour de nous, je ne pense pas que cela fait mieux vivre dans sa vie de tous les jours. Mais cela change notre façon de voir les choses

, Est-ce que vous avez l'impression qu'aujourd'hui l'idée de progrès est perçue un peu différemment, comparé à il y a quelques décennies ?

J. , Alors il s'agissait peut-être de rêves de colonisation, ce n'était pas les bons rêves, mais il y avait de nombreux rêves de découverte, d'aller au-delà de ce qu'on est

, Pensez-vous que ces défis scientifiques sont valorisés par le système d'appels à projets ? Disons que dans ce système

, Donc on met en avant des résultats à plus ou moins court terme, qui sont loin d'être le résultat final des défis qui sont derrière. Néanmoins au-delà des appels à projets, les défis ont été extrêmement bien compris par le jury de l'IDEX. Le fait que ce n'est pas quelque chose qui va s

, Quels sont selon vous les moyens nécessaires pour relever ces défis ?

, De l'échange et de nouveaux moyens d'observation. Ce deuxième point est essentiel pour obtenir des données auxquelles on n'a pas encore accès aujourd'hui