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, Annexe 3 -Entretien avec Julien Pain, créateur de l'instant détox

, Peut-on dire qu'il y a dans l'instant détox l'objectif de retisser un lien de confiance avec un public qui n'y croirait plus ?

O. Clairement, Moi ma façon de renouer de la confiance, ça a été de tourner en direct pour montrer que l'émission se fait en toute transparence, et en plus dans un format lié aux réseaux sociaux auquel les jeunes adhèrent plus. J'essaye de descendre du piédestal habituel ou j'explique des choses sans vraiment dialoguer vraiment, car on n'avait pas les moyens de le faire à l'époque. Maintenant qu'on a des outils comme facebook live, autant s'en saisir. Donc moi, je dialogue, c'est-à-dire que j'écoute ce qu'on me raconte, et quand les gens ne sont pas d'accord, je vais répondre à leurs arguments. Donc j'essaie, dès fois les gens ne ressortent pas plus convaincus par moi, toujours persuadés qu'ils détiennent la vérité, mais peut-être que j'ai une relation directe avec eux

, Comment considérez-vous cette crise de confiance, les gens se sont-ils enfermés dans les réseaux sociaux ?

C. Bien, Mais le problème que ça a posé, c'est que les gens doivent se développer une culture de la vérification de l'information, parce que quand on se retrouve face à plein de sources d'informations, et qu'on n'a personne pour les filtrer, c'est le rôle qu'on avait, nous, de filtre. S'il n'y a pas ce filtre, il faut que tout le monde soit capable de faire le tri entre le bon grain et l'ivre, sauf que c'est pas le cas. Je pense que la technologie a été en avance sur nos capacités. Les gens, ce n'est pas leur métier donc ils n'ont pas forcément les clefs pour faire le tri. Et ça a donné, moi dans le domaine qui m'intéresse [le fact checking] la propagation de fausses informations partout. Quand on lie ça avec la perte de confiance envers les journalistes, on obtient un cocktail explosif qui est : « on va pas écouter les journalistes, mais on va chercher des infos sur de sources qu, ça a donné une ouverture à un monde de l'information qui n'était pas contrôlé par les journalistes

J. , ailleurs remarqué que la dimension éducative prend peut-être de plus en plus de place dans l'émission

, je leur réponds de ne pas prendre nos informations directement, et d'aller faire ce travail de vérification eux-mêmes : « si vous ne nous faîtes pas confiance pour le faire, apprenez à le faire. » Les outils sont à la disposition de tout le monde, et l'esprit critique est aussi à la portée de tous, c'est comme ça que j'essaye de répondre aux critiques. Vous avez vu, dans les Live je mets aussi les sources, ou on peut aller chercher l'info? ce sont des petites choses, C'est vrai que comme on a toujours la critique de « vous nous mentez, vous nous manipulez

C. , eau dans le monde de l'information, mais j'espère que ça apporte sa pierre à l'édifice

. Est-elle-pensée-?-est-elle-travaillée-?-Ça-se-travaille-en-le-faisant, Moi je travaille beaucoup par expérimentation, donc je tente des choses, quand je vois que le retour est bon, je garde, et puis quand je vois que ça ne marche pas, j'arrête. Déjà on utilise la carte graphique de France Info que je trouve assez réussie, elle est colorée et épurée. Ensuite, comme il y a deux sources d'images, l'une de meilleure qualité que l'autre, j'indique à chaque fois que l'une est bien Facebook Live et que l'émission qu'ils voient à la Tv est le compte-rendu de ce Facebook live, mais en cours. J'essaye ensuite à la fin de rappeler qu'on donne des rendez-vous réguliers ou les gens peuvent venir me voir en live, car le plus important c'est le live, et non l'émission en replay. Ce qu'intéresse le plus, c'est le live. J'ai l'impression que journalistiquement parlant, c'est ce qui porte le plus. Puis dans l'esthétique, on voit dans un souci de transparence que tout est filmé, je filme les caméras, je filme le preneur de son

. J'ose-parler-d'-«-esthétique-de-l,

. Alors, Aux USA, ça se fait depuis longtemps, et moi j'essaye de le faire depuis longtemps. Mais par contre, dans la relation et la façon de parler, je ne parle jamais comme dans les JT, c'est réfléchi et je ne veux pas parler comme ça. Moi, je veux que ce soit naturel, dans le spontané avec les gens. Cette sonorité du JT déclenche une sorte d'effet Pavlov, qui, je pense, sort automatiquement les jeunes de ce qu'on leur raconte. Après, sur l'esthétique, tout est plus ou moins réfléchi, oui. Aussi j'aime bien qu'on ait une musique un peu pèchue, je ne veux pas qu'on soit dans des choses trop lourdes et angoissantes, j'ai envie qu'il y ait une sorte de légèreté, les amateurs n'ont pas inventés ça

, Je veux aussi montrer que c'est un sujet qui m'intéresse, moi ça fait dix ans que je travaille sur le fact checking, c'est un truc qui me tiens à coeur, et donc je pense que j'ai la légitimité de parler aux gens en leur disant « voilà, moi je vous parle de ça », avec aussi modestie puisqu'il y a plein de choses que je ne sais pas, et d'ailleurs comme c'est du live je me fais régulièrement coincer par des gens qui en savent plus que moi sur certains sujets, c'est le jeu. Mais en tout cas sur le fact checking, c'est mon truc, Je pense que c'est important que les gens voient qui leur parle

J. , Je pense que pendant un moment je me suis trop montré. J'ai donc demandé à la deuxième caméra de se concentrer plus sur les réactions des gens, et de ne pas focaliser l'image sur moi. Là c'est une émission très incarnée, parce que je pense qu'elle a besoin de cette transparence et de ce point de vue journalistique, mais je fais d'autres facebook live ou je suis très peu à l'écran, et plutôt en voix off. Annexe 4 : L'image détournée de Mac Lesgy Plateau de l'émission E=M6 présentée par Mac Lesgy Publicité pour la marque Oral B avec Mac Lesgy. On peut remarquer le même code couleur, Après, l'équilibre entre se montrer trop ou pas assez, ça je travaille dessus

, L'exemple d'une publication sur Facebook

, Qu'ils soient publicitaires (en haut,) émis par un journaliste (à gauche) ou abrite du contenu personnel (à droite,) Facebook traite les publications avec le même habillage quel qu