, » 10 On rêve tous d'un résident qui accepterait finalement de mourir. Or, « consentir à mourir estil compatible avec l'instinct vital qui habite chaque être humain ? La réponse négative paraît évidente. Le mot agonie vient du grec, et signifie la lutte, le combat. » 14 En effet, si la mort d'une personne âgée nous semble somme toute, naturelle, elle ne l'est pas du tout pour la personne ellemême. « Mme D., [patiente en USP gériatrique] à l'agonie : « Je vais mourir, c'est trop tôt, c'est trop tôt ! » 6 Tolstoï décrit ce phénomène : « Ivan Ilitch voyait qu'il mourait et il était désespéré en permanence, difficultés liées aux personnes qui écoutent, s'ajoute un certain nombre de fantasmes plus ou moins conscients. Le premier est le fantasme du résident parfait. On aurait l'idéal « d'un patient qui devrait être totalement responsable, unifié, sans contradictions ni ambivalence, clairement prévisible, et donc susceptible de constituer nécessairement un partenaire rationnel, vol.19

L. Dernier-est-le-fantasme-du-lien-parfait-entre-résident and . Soignant, Avec un résident en fin de vie, nous espérons créer une relation privilégiée, faite de respect, de confiance et de compréhension mutuelle. « Parfois on a l'idée de pouvoir remplir, combler le trou, la béance, voire même d'annuler la violence de la mort, On est dans ce fantasme, dans cet acharnement à tenter de créer un lien dans ce champ de toutes les séparations

, La réponse

, Connaissant les difficultés des soignants et leurs fantasmes, quelle peut être notre réponse à un résident qui nous parle de sa mort ? Une réponse forcément imparfaite et maladroite. La première tentation est celle de l'évitement : ne pas donner de réponse à la personne

, autre m'adresse une parole porteuse de sa souffrance, quand l'autre me parle de sa mort, j'essaie comme je peux de ne pas me dérober

. Le, Mais nier la souffrance de l'autre c'est nier l'autre. « Ce mensonge le mettait au supplice : qu'on ne voulût pas reconnaître ce que tout le monde et luimême savaient, et qu'on voulût tourner en mensonge l'horrible situation où il se trouvait, et qu'on voulût l'obliger à participer luimême à ce mensonge. Le mensonge, ce mensonge fait sur lui à la veille de sa mort, était affreusement cruel pour lui. » 13 Le résident a besoin de vérité, mais d'une vérité qu'il puisse entendre, qui ne le tue pas. « Je ne vais pas vous mentir, vous dire que tout ira mieux demain, je vous respecte trop pour cela. Ce que vous dites est parfaitement légitime

L. , n'est pas] dépourvue d'écueils (déductions rapides, interprétations ou jugements erronés). » 20 « Il est essentiel de ne pas écarter ce que dit la personne, ce qui fait obstacle à son apaisement, par des phrases lénifiantes, des mots d'excuses. Tout aussi peu constructif le fait d'escamoter ce qui est dit par un silence passif. Au contraire, il importe de « pour que le patient prenne conscience

. Le-silence,

. Finalement, le silence est parfois plus fort que la parole, vaine et maladroite souvent. « Le silence est plus juste et constitue peutêtre la seule vérité « dicible » 16 . Le silence est peutêtre parfois un cadeau à faire au résident, il ouvre la voie au recueillement, à la tendresse et à la paix. Le silence est présence à l'autre. « Face à la vérité ultime, vol.16

, Mais n'oublions pas que, malgré tous nos efforts d'anticipation, de dialogue, de présence... le résident atteindra seul « Ces jardins interdits où il sera dit que l'homme y rencontre sa vérité d'homme mortel, vol.19

«. Finalement, un se retire tandis que l'autre va poursuivre seul la traversé, vol.14

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E. Châtelain and M. , Une équipe en Soins Palliatifs, ou quand faire devient aussi dire. HUG, 2004.

, Annexe II Questionnaire adressé aux résidents d'EHPAD

/. Mme and . Mr, Date Pensezvous qu'il est nécessaire de parler de la mort avec les résidents en maison de retraite ? Si oui, quel est, à votre avis, le moment propice pour le faire ? Pourquoi ? Pensezvous qu'une telle conversation doive être à l'initiative du résident ou du personnel ? Avec qui souhaiteriezvous en parler ? Pourquoi ?

, De quel sujet ayant trait à la mort auriezvous envie/besoin de parler ? (la douleur, l'aprèsdécès, ce que vous voulez faire avant de mourir, vos obsèques, les soins de la fin de la vie

, Le moment venu, souhaiteriezvous être averti de l'aggravation de votre état de santé ? Pourquoi ? Annexe III

, Conte chinois : Le jeune Homme et la Mort

U. , Aussi étaitil fatigué. Il arriva à une source. Il y avait une sorte de conque formée de rochers et de racines. Il posa son fardeau, s'agenouilla et bu longuement. Puis, il se mouilla la nuque, se lava le visage, plongea la tête dans la cuvette

. Le-jeune-homme-frissonna, Vous pensez bien qu'il n'avait pas envie de mourir ! Il était si jeune ! -Que veuxtu? Parvintil à murmurer. -Rassuretoi, ce n'est pas toi que je viens chercher

L. Aussitôt, Voistu, c'est effrayant de te voir surgir ainsi. Je voudrais te demander quelque chose. Le jour où mon heure sera venue, le jour où c'est moi que tu viendras chercher

L. Mort, . Le, and . Bois, Les années passèrent et les enfants eurent des enfants à leur tour. L'homme allait toujours chercher du bois dans la forêt et depuis tant d'années, il avait pris l'habitude de se rafraîchir à la même source. Un jour, comme il s'y désaltérait, il vit le visage de la Mort se refléter dans l'eau. Il tressaillit, se re tourna et lui demanda ce qu'elle faisait là. -Ce que je fais là ? Je suis venue te chercher, répondit la Mort. -Comment ? Déjà ? Tu as oublié ta promesse? tu devais me prévenir avant de venir, se plaignit l'homme, Mais, dit la Mort, n'astu pas vu tes cheveux blanchir ? N'astu pas vu les rides creuser ton vi sage ? Les fagots n'étaientils pas un peu plus lourds chaque année ? Tes pas dans la