Abstract : This thesis is a study of the american and contemporary reception of the movie Showgirls, Paul Verhoeven, 1995. This reception is distinguished by the univocality of the critics, and questions on the limits of the traditional distinctions betweens popular public and elitist public. The theory of the syntactic system of the Hollywood’s genres allows to analyse the ideologically subversive aspect of Showgirls. Because it produces a pastiche of the backstage musical genre, but transferred in the vulgarity of Las Vegas’ shows, the movie sets up numerous contradictions that impede its assignation for the spectator to a genre and its proper ideology. The process of the movie is associated to a mannerist subversion : combining a "realistic hyperbolic" style in a classical and almost sacralized narrative structure, it produces a "grotesque vertigo" with which the ideological syntax of the genre emerge as conventional and arbitrary. The spectator can no longer neither adhere to a parodical discourse, neither feel the spectacular effects that the hyperbolic realism caricature, and has to take sides on the repressed ideology that puts in crisis its status of Hollywood spectator.
Résumé : Ce mémoire propose une étude de la réception américaine et contemporaine de Showgirls, film de Paul Verhoeven sorti en 1995. Celle-ci est singulière en raison de l’univocité des critiques qui lui sont adressées, et interroge sur les limites des distinctions traditionnelles entre public populaire et public élitaire. La théorie du système syntaxique des genres hollywoodiens dans le contexte précis d’une période néoclassique permet de considérer le caractère subversif du film d’un point de vue idéologique. Pastichant le genre du backstage musical, et l’exportant dans la vulgarité du monde du spectacle de Las Vegas, Showgirls met en place une série de contradictions qui rendent particulièrement complexe l’assignation à un genre et à l’idéologie qu’elle sous-tend. Le film fonctionne sur le régime de la subversion maniériste : l’effet conjoint d’un style réaliste hyperbolique dans la structure narrative canonisée du genre classique produit un vertige grotesque par lequel la syntaxe idéologique du genre apparaît comme conventionnelle et arbitraire. Le spectateur ne pouvant alors plus ni adhérer à un discours rendu parodique, ni ressentir les effets que le réalisme hyperbolique caricature, doit se positionner vis-à-vis d’une idéologie refoulée qui met en crise son statut de spectateur hollywoodien.