. Afin-d'insister-sur-le-massacre, Ce reportage se déroule lors de la 40ème année de la commémoration. Il porte plusieurs intérêts. D'abord, il relate le récit des événements par la prise de parole d'historiens spécialistes de cet événement comme Jean-Luc Einaudi, 2001173.

. Brunet, Ensuite, il permet d'observer, un tant soit peu, le travail de l'historien (rassembler des témoignages, consulter des archives, faire un récit). Le bilan humain est questionné : Papon a annoté deux morts ce jour là, cette même année la morgue compte 200 algériens morts, 1999175.

, Avant ces dates, des opérations de censures et de saisies pour éviter que l'événement s'ébruite. Un débat vif autour des pertes humaines divise les historiens. Selon, Jean-Paul Brunet, cette soirée compte entre 30 et 50 morts tandis que pour Jean-Luc Einaudi, L'événement est redécouvert très tardivement dans les années 1990 grâce aux revendications des descendants d'immigrés et l'efficacité du travail des historiens

, Suite à l'évocation de l'événement, une seconde étude de cas de 45 minutes est envisagée

. Dorénavant, De ce fait, la problématique de séance est : Malgré la reconnaissance officielle de cet événement, pourquoi peut-on dire que la mémoire du 17 octobre 1961 est controversée? Pour y répondre, les élèves se confrontent à deux documents qui questionne la place de l'Etat dans le champ mémoriel. Au premier chef, un extrait du quotidien Libération (document 1), 1997.

, Ces sources renseignent sur les décès de manifestants algériens lors de l'année 1961. Le journal socio-démocrate pointe du doigt les errances de la

, Au même moment, une nouvelle procédure judiciaire débute à Bordeaux pour démêler le rôle de Papon dans la déportation de Juifs sous l'Occupation. La veille de la décision d'ouverture des fonds d'octobre 1961, l'ancien préfet de police réaffirme la validité du bilan de police. Ce bilan partiel est de 2 morts, 64 blessés et 7 500 arrestations

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J. Brunet and . Derder, Police contre FLN Le drame d'octobre 1961. Flammarion. terminale générale (séries ES et L, Nathan) semble très pertinente. Passionné d'histoire en particulier du fait colonial algérien et heurté dans son identité par ces événements, le chanteur parle de moments douloureux comme son titre Alger Pleure (2012) sur la torture au moment de la bataille d'Alger. Il se présente comme le porte-parole de « mémoires souterraines, 1999.

, Son identification en faveur des immigrés algériens est clairement identifiable par les pronoms possessifs : « nous » et « me ». Ils témoignent de son identité multiple, une double identité à la fois française et algérienne. Après avoir une écoute du clip musical, on peut insister une nouvelle fois sur l'année agitée de 1961. Le 8 janvier 1961 marque le premier référendum de la Vème République dans lequel près de 75% des 23 millions de Français votent l'autodétermination de l'Algérie. À cette période, un climat de terreur règne. L'Organisation armée secrète (OAS), La musique intitulée 17 octobre relate les événements parisiens

, En réponse, des attentats du FLN sont perpétrés contre les forces de police et les membres du Mouvement national algérien (MNA). L'écoute collective permet de dégager les grandes lignes du texte du chanteur. Il parle entre autres d'une fin de guerre, l'arrivée de travailleurs algériens, le ressenti d'un algérien sur son exil

. Au, De plus, une reconstitution de la voix de Maurice Papon adaptée résonne : « Je ne laisserais pas les tueurs du FLN faire la loi dans Paris ! A partir de maintenant pour un coup reçu, vous en rendrez 10 ! ». Après l'énumération de la pluralité des acteurs (« FLN », « les immigrés = « Algériens de France

, Face aux foisonnements des mémoires, l'historien rétablit les événements sans silence

L. L'extrait-d'un-entretien and . Monde, 3) avec l'historien de l'événement, Gilles Manceron propose des raisons de l'oubli de l'événement dans la mémoire collective. Tout comme bon historien, il s'appuie sur les travaux antérieurs notamment des historiens britanniques Jim

P. Derder, Le 17 octobre 1961 : Un événement oublié dans les programmes scolaires ? Aggiornamento hist-géo, 2011.

, cause les valeurs prônées par l'école. Par conséquent, on se trouve devant un message national effritable, poreux

, Un comité d'historiens professionnels, détaché de toute influence politique, pourrait réfléchir en coprésence de professionnels de la pédagogie, d'enseignants du second degré pour construire les programmes. Au surplus, le thème de l'identité nationale traverse l'école de toute part. L'histoiregéographie incarne la matière primordiale pour tisser ce lien d'appartenance à une nation commune dès le plus jeune âge. N'étant pas chose évidente, la volonté de forger une identité nationale à partir de la discipline historique et de la géographie est un construit socio-politique. Le romantisme lavissien en a incarné l'acteur principal en assimilant la France à un être vivant qui souffre, se révèle et s'incarne dans des héros nationaux

, État a valorisé une place accrue de l'enseignement morale et civique. Inversement à la société qui connaît des divisions, des crispations, elle est appelée l'école de la « bienveillance » depuis la loi refondation de l'école de la République sous le ministère de Vincent Peillon, Depuis la recrudescence des attentats qui ont frappé la France, 2013.

. Pourtant, Outre cela, un différentiel culturel persiste entre les élèves puisque tous n'ont pas reçu un capital culturel identique en fonction de leur classe sociale d'origine. C'est un constat évident aujourd'hui, l'égalité des chances vantait par la République est profondément mise à mal car tous les enfants n'ont pas les mêmes chances de réussites. En reflet, le modèle de compréhension des logiques socioculturelles dressé par Pierre Bourdieu est toujours d'actualité de manière saisissante. Ainsi, le concept d'habitus (1970 189 ) du sociologue consiste à produire un comportement adéquat en fonction d'une demande sociale. De ce fait, les plus pauvres, qui n'ont pas hérités de ces codes sociaux, restent souvent dans leur situation de déficit culturel par la « violence symbolique 190 » dont l'école fait preuve. Un demi-siècle après cette réflexion, le fossé culturel entre les élèves n'a cessé de s'élargir, devenant l'un des enjeux des politiques éducatives prioritaires. Par exemple, nous en avons déjà parlé, la mise en place de l'enseignement du fait religieux, en entrant dans les cours d'écoles, si les inégalités sociales sont sous-jacentes, elles se font voir. Face à l'accueil d'un public très divers socialement, l'école a la rude tâche de corriger les inégalités de fait, en tout cas c'est le rôle qu'on lui incombe, 2002191.

, Concernant les élèves, le sentiment de revendication du national n'est pas forcément visible dans le cadre scolaire mais lors de moments « uniques ». Lors de la victoire de l'équipe de France de football à la coupe du monde, 2018.

, Dans des moments d'euphorie, le football reflète un moment paroxystique de la cohésion sociale

, Après les attentats perpétrés en France, l'opinion publique attisée par des politiciens et des polémistes s'est interrogée sur le thème de l'intégration des immigrés. Si les raisons qui poussent à de tels actes affreux nous échappent encore aujourd'hui, la société s'est demandée comment des français en viennent à tuer d'autres français ? Pour éviter le mélange des genres, les sophismes et syllogismes que certains polémistes ont élevés au rang d'art, il convient de revenir aux valeurs républicaines. Ce retour aux sources de ce qui au-delà de la démocratie, Lors d'un événement planétaire, la victoire est l'occasion d'assister à des scènes de liesses générales sur tout le territoire métropolitain et outre-mer

, Le sentiment national a été tissé autour du culte des grands hommes, dates symboliques, événements marquants qui ont fait la France. Néanmoins, le public d'aujourd'hui n'est plus celui de jadis. La pluralité des expériences de nos élèves français doit faire prendre conscience qu'un nouveau modèle est à envisager. Ce pluralisme est un argument assez sérieux pour que les instances de décisions intègrent des grands personnages issus des

, Au total, il faut se diriger vers la promotion d'une identité nationale cosmopolite. Pourquoi ne pas proposer des « identités nationales », l'identité personnelle vis-à-vis de la nation est un sentiment

R. Debray, L'Enseignement du fait religieux dans l'école laïque, 2002.

, un ressenti qui diverge inévitablement, il n'a pas la même intensité. C'est une réalité, quelque chose à accepter. Il faut élargir le vocable pour permettre une analyse en dehors des mots déjà prédéfinis

, Replacer tous les Français tels qu'ils soient sur le chemin emprunté par l'histoire participe d'une société qui n'a pas honte de se regarder droit dans les yeux. CONCLUSION Tout au long de notre cheminement intellectuel, nous avons cherché à démontrer que l'enseignement de l'histoire se présente comme consubstantiel dans la construction identitaire des élèves français. En cela, le rôle éducateur et unificateur de l'État est durable. Au demeurant, l'État influe sur la manière d'écrire l'histoire. Par l'imposition de programmes, souvent fruit de concertations, la plus haute éminence politique norme l'histoire nationale. Cette écriture officielle de l'histoire la met parfois dans des carcans en donnant la part belle à une France unanime, sans discontinuités, Sinon, n'est-il pas possible d'élargir le champ des horizons ? Peut-on proposer une histoire scolaire non pas du culte des grands hommes, si friands dans la culture mainstream, mais des « humbles », qui sont aussi le symbole de la nation : les paysans, les ouvriers, les mineurs, les immigrés. Dans le cas présent, Gérard Noiriel, 1988192.

, Confrontés à la multiplicité de thèmes, nous aurions pu nous centrer seulement sur le fait colonial algérien, dont la place est prépondérante dans l'histoire française. Toutefois, notre raisonnement est légitime puisqu'il prend en compte les interrelations entre les différents prismes d'analyse. Concernant l'étude de l'esclavage et de la traite, Notre ambition était de confronter le renouvellement épistémologique avec les contenus enseignés infléchis par la sphère politique

, le régime républicain a tissé un sentiment national par la promotion d'une histoire unificatrice gommant toute diversité sociale et culturelle. Pourchassant les manuels d'histoire d'époque, nous avons voulu vérifier s'il y a prégnance du « roman national » pour examiner « l'altération très profonde du type de France qui nous a été léguée, 1962193.

, De surcroît, la médiatisation du thème de l'identité nationale ne traverse pas seulement les cours d'école, elle imprègne la société. De cette façon, le déferlement sur ce sujet complexe dans l'arène médiatique a crée la cacophonie ambiante justifiant des interprétations multiples sur ce passé national. Après la guerre d'Algérie, une immigration algérienne arrive sur le sol français

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J. Genty, Éditions L'Harmattan va être particulièrement fertile pour les thématiques populistes (l'identité nationale, l'immigration et l'islam) qui vont s'enraciner au sein de la société. À son insu, l'islam souffre d'une image subversive, perçue comme incompatible avec la laïcité. La religion musulmane viendrait vider de sa substance une identité nationale chrétienne. Devant cette négation de l' « autre français », l'histoire enseignée des immigrés est trop souvent abordée dans les manuels sous la focale d, Les étrangers dans la région du Nord : repères pour une histoire régionale de l'immigration dans le Nord-Pas-De-Calais, pp.1850-1970, 2009.

D. Part, les minorités se réapproprient progressivement leur passé affirmant leurs différences dans le tout national. À cette occasion, les mémoires en particulier celles de la colonisation et par rétroaction l'immigration sont un vecteur identitaire majeur perçu comme menaçant par la mémoire officielle. La rémanence des groupes mémoriels dans l'espace public éveille les consciences sur les contradictions (esclavage, travail forcé, torture, racisme) autour des idéaux universalistes qui ont légitimé la colonisation

D. , Il convient de nuancer. À l'inverse, de plus en plus de français guidés par une quête identitaire, cherchent à élargir le cercle de leurs ancêtres, de ses racines familiales n'est pas forcément crier au repli identitaire sinon au communautarisme

. Par and . Dans-l'espace-public-questionne, Nous avons pu constater que sa liberté d'action peut être entravée par les choix des gouvernants. En l'occurrence, les sujets jugés les plus subversifs peuvent se révéler fermés aux recherches historiques. Cette manipulation du passé par le politique n'empêche pas forcément le travail de l'historien. À partir d'un recueil méticuleux de sources diverses, il apporte un regard singulier sur le passé. À la vue d'une histoire sclérosée

. L'historien-s'interroge, La prise en compte des « mémoires » permet de déceler un changement profond dans la société française dans la perception temporelle du passé. Le passé est appréhendé dorénavant comme passé-présent menant à une « crise de l'avenir, 2016196.

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?. Ministère, Bulletin officiel sur l'enseignement moral et civique (EMC), 2015.

?. Ministère, Programme d'enseignement moral et civique de l'école, 2018.

. ?-ministère-de-l'intérieur, (path)/europeennes-2019des aveux, ce qui tend vers un possible apaisement. Bien que la mémoire du conflit soit diamétralement opposée entre la France et l'Algérie, Résultats des élections européennes 2019. Interieur.gouv.fr, 2019.

?. Quel-est-le-rôle-de-l'historien-face-aux-mémoires-concurrentes-de-la-guerre-d'algérie and . Contexte, Le candidat Emmanuel Macron a créé la polémique lors de la campagne présidentielle de 2017 en qualifiant la colonisation de « crime contre l'humanité ». Depuis le début de son quinquennat, le chef de l'État a déjà entrepris plusieurs incursions sur ce terrain historique si sensible. Dès lors, le président de la République a honoré les harkis. Il y a peu de temps, il a reconnu que Maurice Audin, mathématicien pro-indépendance disparu en 1957

, Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu'il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 ». Emmanuel Macron, devant trois journalistes du Monde, du Figaro et de Radio J

I. Française,

. Pied-noir, pendant mon enfance et mon adolescence par cette affreuse guerre. À ce moment, j'étais « Algérie française ». C'était du sentiment : je ne voulais pas quitter mon beau pays. Et puis, en mai 1962, j'ai pris le bateau pour Marseille pour me retrouver dans la masse des rapatriés. J'avais seize ans. J'ai vu, là-bas, des horreurs

, Les tueurs de l'OAS se promenaient dans les rues d'Isly et Michelet à Alger et abattaient ceux qui avaient le teint un peu basané ou les cheveux un peu bouclés. Et cela avec l'aval de la population qui les croisait

, Cela ne me gênait pas : « Ils n'avaient pas à être là

, Mon seul but n'était pas cette domination, c'était de demeurer sur cette terre et pour cela j'acceptais tout, même ce moyen extrême : la violence. Ainsi, j'excusais, sans trop vraiment le vouloir ni y croire : « L'armée française ne pouvait pas le faire » (la torture). Pourtant, ceux qu'on suppliciait, c'étaient des hommes comme moi, peut-être d'anciens camarades de classe, avec qui je m'amusais dans une cour d'école et que je considérais, parfois, comme des amis. Ils s'étaient révoltés contre la France. Contre cette France qui les avait traités, pendant 130 ans, comme moins que rien, J'étais pour ces factieux qui nous disaient vouloir maintenir le peuple algérien sous la domination de la France

, En espérant donc une condamnation rapide de notre gouvernement

. L'humanité, Mercredi 13 Décembre, 2000.

, Torture Guerre d'Algérie, Témoignage. Un Pied-Noir raconte son voyage et ses souvenirs

, En 2005, l'historienne Sylvie Thénault publie une synthèse sur la « guerre d'indépendance algérien, DOC, vol.3

, Le journaliste s'entretient avec le général Paul Aussaresses, ancien coordinateur des services de renseignement à Alger en 1957. Paul Aussaresses reconnaît avoir participé à des exactions notamment avoir torturé 24 Algériens, 2000.

D. Fargues and F. Martin, France-Algérie : Une histoire de famille, DOC, vol.2, 1962.

J. France, En son absence, je travaillais la terre avec mon oncle paternel. Des militaires français de la caserne voisine venaient souvent nous demander où était notre père. (?) Un jour, ils ont fouillé la maison et nous ont accusés de mentir. Ils nous ont ensuite emprisonnés pendant cinq jours. Ils nous ont relâchés après m'avoir fait promettre de m'engager dans l'armée. (?) À l'indépendance, j'ai eu beaucoup de mal à quitter l'Algérie. J'avais été désarmé et abandonné à mon destin. (?) Quand je pense à cette période, je suis écoeuré. Les militaires nous avaient tout promis pour nous recruter et à la fin de la guerre, Je pensais que j'étais vraiment français. (?) Maintenant que je suis très vieux, je repense tous les jours à mon pays, vol.8, 2006.

, La guerre s'est projetée en métropole où de fortes tensions se font voir entre policiers français et indépendantistes algériens. Le 17 octobre 1961, à l'appel du FLN, une manifestation pacifique d'environ 30 000 algériens qui s'amassent dans les principales artères parisiennes. Les manifestants protestent contre le couvre-feu discriminatoire aux seuls « Français musulmans d'Algérie » et revendiquent l'indépendance. En réaction, le préfet de Paris, Maurice Papon, va ordonner une répression féroce avec plus de 10 000 arrestations, plus d'une centaine d'algériens disparus. Longtemps amnésié, cet événement va être connu grâce aux travaux d'investigation de l'historien. Malgré la reconnaissance officielle de cet événement, Le 17 octobre 1961 Un massacre occulté de la mémoire, vol.2

C. Le-ministre-de-la-culture and . Trautmann, ouverture des archives relatives à la manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961, qui avait été durement réprimée. Cette ouverture devrait apporter des informations sur la responsabilité de Maurice Papon, alors préfet de police, dans la répression. Mercredi à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a indiqué qu'il était «prêt à chercher à faire la vérité» sur cette nuit. Deux rassemblements commémoratifs sont prévus aujourd'hui à Paris. L'un à 18 heures devant le cinéma Rex

, 17eme jour du mois d'octobre, le FLN a décidé de mettre fin à l'opprobre En effet, le journal de la veille titrait, Couvre-feu recommandé pour les immigrés

«. Le, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits, 1961.

, Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Communiqué envoyé depuis l'Elysée par le président François Hollande, vol.17, p.2012

, Pourquoi la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 a-t-elle été occultée pendant si longtemps ? Il s'agit d'un événement d'une gravité exceptionnelle, dont le nombre de morts a fait dire à deux historiens britanniques [Jim House et Neil MacMaster, Les Algériens, la République et la terreur d'Etat, Tallandier, 2008] qu'il s'agit de la répression

, Comment une répression de cette ampleur a-t-elle pu ne pas être considérée pendant plusieurs décennies comme un événement de notre histoire ? L'historien Pierre Vidal-Naquet a employé le terme d' « énigme ». Je me suis interrogé sur les facteurs qui permettent d'expliquer comment ce massacre a été occulté de la mémoire collective

, En premier lieu, bien sûr, les autorités impliquées dans l'organisation de cette répression : le préfet de police de la Seine, Maurice Papon, le premier ministre, Michel Debré, ainsi que Roger Frey, ministre de l'intérieur. Mais également le général de Gaulle, qui de toute évidence a pourtant été très irrité par cet épisode

, Entretien du journal Le Monde avec l'historien Gilles Manceron, vol.17, 2011.

, Notions et notices biographiques données aux élèves SÉANCE 1 : *Histoire : discipline, issue des Sciences humaines et sociales, qui étudie le passé à partir de sources multiples pour en réaliser un récit objectif et critique

*. Mémoire, rapport affectif d'un individu/d'un groupe aux événements passés

, *Groupes mémoriels : associations de personnes qui construisent et transmettent une mémoire commune. Agissant comme des groupes de pression, ils veulent imposer leur vision du passé et

, Pieds-noirs : expression désignant les Européens d'Algérie rapatriés à partir de l'indépendance

A. Paul, Il avoue en, Collaborateur du général Massu pendant la bataille d'Alger, 1918.

*. Harkis, supplétifs engagés dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Par extension, il s'agit des Algériens qui ont soutenu l'Algérie française

, Plusieurs dizaines de milliers sont massacrés après l'indépendance algérienne, environ 85 000 sont arrivés en France selon certains historiens

. *maurice-audin, ) : assistant de mathématiciens à l'université d'Alger, il est membre du parti communiste algérien, 1932.