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, La quatrième journée d'amitié rurale de la, 1937.

L. and J. A. , Le 19 juin 1937 la quatrième journée d'amitié rurale 181 , organisée à l'Arba, fut consacrée à l'enquête « Colons et indigènes » 182 . Elle réunissait les sections jacistes de Novi, Cherchell et Gouraya 183 ; d'Aïn Taya 184 ; de Mouzaïaville, El Affroun et Blida 185 ; de l'Alma 186 ; du Camp-du-Maréchal 187 ; de l'Arba 188 , rattachées à des paroisses se situant toutes dans la Mitidja, à l'exception de Camp-du-Maréchal (en Kabylie). L'archevêque d'Alger Mgr Leynaud y assista, ainsi que le président de la fédération jaciste algérienne, Léon Maître. La présence d'Adolphe Couderc, notable et maire de l'Arba, témoignait d'une certaine adhésion du village à l'événement. Dans ses souhaits de bienvenue, le président de la section jaciste de l'Arba exprima ses « sentiments fraternels, vol.189

, « Les rapports entre colons et Indigènes sont généralement cordiaux et confiants surtout avec les colons pratiquants car chacun de nous suivant ses capacités accomplit ses devoirs de justice envers eux

, les Indigènes s'attachent à eux et sont reconnaissants à leur manière. Les colons catholiques (...) jouissent d'une plus grande considération des Indigènes qui respectent les hommes croyant un Dieu et reconnaissant sa souveraineté, « Les Européens vivant au contact des Indigènes, surtout dans les fermes, entretiennent des relations cordiales avec ceux-ci. Dans la mesure où les colons sont justes et bons

, La première journée d'amitié rurale avait été organisée en juin 1934 à Cherchell-Novi

, Les thèmes des autres années étaient : « Le rayonnement de la foi dans les centres ruraux » pour la deuxième journée d'amitié rurale à Rivet, 1935.

, « La constitution et l'évolution de la famille rurale en Algérie » pour la troisième journée d'amitié rurale à l'Alma en, 1936.

, « Les jeunes ruraux algériens devant la vie » pour la cinquième journée d'amitié rurale à Mouzaïaville en, 1938.

S. Après-l'indépendance and . Ghiles,

, Après l'indépendance : Aïn Taya

, Après l'indépendance : Mouzaïa

. Après-l'indépendance,

. Après-l'indépendance,

, Après l'indépendance : Larbaâ, dans la wilaya de Blida

, Le point de vue des Indigènes (pour beaucoup illettrés) manque, mais aussi celui des ouvriers agricoles européens. Le thème de l'enquête introduisait un biais en focalisant l'attention sur les colons, sans mentionner les rapports des Indigènes avec les ouvriers agricoles européens

, Le Père Henry m'ayant indiqué que les archives diocésaines comportent plusieurs exemples de vivre en commun, cela devra faire l'objet de recherches lors de mon deuxième voyage à Alger

, Discours de la section de l'Alma, quatrième journée d'amitié rurale, 1937.

, Discours de la section de Mouzaïaville -El-Affroun -Blida, quatrième journée d'amitié rurale, 1937.

. Le-fanatisme-musulman, Pour l'Église, le retard des Indigènes n'était pas dû à leur race mais à leur religion, accusée de favoriser « la paresse d'esprit et du corps » et de provoquer une « stagnation désolante dans tous les domaines, vol.202

, Alors que le Vatican s'ouvrait timidement à l'islamologie, l'Église d'Algérie réfléchissait à une nouvelle attitude vis-à-vis de l'islam pour se rapprocher des musulmans

J. Le-prosélytisme-dépassé and L. Pères, Blancs 204 avaient pris acte de l'échec de la mission lors des conférences de Bou Nouh (Kabylie) en juillet 1937 et se tournaient vers une foi de témoignage 205

, Malgré les voeux de rapprochement, il était donc encore prématuré de parler de « dialogue interreligieux » chez les catholiques algériens, dont la connaissance de l'islam demeurait essentiellement livresque. L'impossibilité de convertir les musulmans constituait à elle seule une preuve de leur « fanatisme ». Si des entreprises intellectuelles étaient menées à l'époque pour mieux connaître l'islam, comme la fondation de l'Institut des belles lettres arabes

, Le Révérend Père Foucauld tant aimé et vénéré qu'il ait été, n'a pas fait de conversions, ou n'en a fait que d'individuelles, d'ailleurs bien fragiles. Les musulmans, dit-on, sont inconvertibles. Il faut dire qu'ils sont inabordables. Leur fanatisme est tel qu'ils ne tolèrent aucune idée, aucune tentative de prosélytisme chrétien, vol.208

, Effort algérien, 22 mars, 1935.

O. Saaïdia and L. Catholique, , p.211

. Voir-francis-nolan, Les Pères Blancs entre les deux guerres mondiales. Histoire des missionnaires d'Afrique, 1919.

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, L'Effort algérien, pp.12-1934

. L'étudiant-catholique-algérien, , p.3, 1931.

, Effort algérien, 1 er juin, 1934.

, Il est 13h30 à peine, toute la population est massée dans les rues. Hommes, femmes, enfants, ont déjà retenu leur place : les escaliers qui longent le square Laferrière, sont noirs de monde ; ceux de la Poste n'offrent plus une place libre ; des femmes, vieilles et jeunes, certaines tenant leurs bébés par les bras, ont apporté des chaises pliantes ; des gens ont étendu leur mouchoir ou un journal, et se sont assis sur le bord du trottoir, Vision grandiose ! Spectacle inoubliable ! Aussi loin que l'on se transporte dans le passé, jamais -non jamais -on ne retrouve pareille foule, enthousiasme, ferveur aussi émouvante, vol.232

, La presse algérienne et catholique s'accordait toutefois sur le fait que l'événement avait été un succès. L'Écho d'Alger titra « L'apothéose du Congrès eucharistique, p.233

, Le cortège était composé successivement par les cinq paroisses de la banlieue d'Alger 236 , par les seize paroisses d'Alger 237 , par des congrégations masculines 238 , par les enfants de Marie

L. Semaine-religieuse-d'alger, , pp.26-1939

. L'écho-d'alger, , 1939.

L. Croix, , vol.9, 1939.

. Aaa/221,

M. Saint-eugène,

. Saint-paul, . Sacré-coeur, . Sainte-monique, . Notre-dame-d'afrique, . Sainte-marcienne-du-télemy et al.,

. Agen,

, par les séminaristes, par les paroissiens d'Alger, par le clergé en habit de ville 241 , par deux camériers, par vingt diacres et sous-diacres portant le dais sur lequel Mgr Leynaud tenait le Saint-Sacrement, vol.240

. Sépulcre, . Alger, and . Lentement, sur lequel l'archevêque d'Alger « rayonnant de piété fervente » 242 surplombait la foule des fidèles, offraient un spectacle qui se voulait grandiose par son caractère monumental, par le raffinement des matières et par la préciosité des habits arborés : « Enfin, derrière les deux camériers de S.S. le Pape, c'est, porté par vingt diacres et sous-diacres en chasubles blancs brodés d'or, le pavois de satin blanc et crépines d'or, surmonté d'un dais de velours grenat brodé d'or, et sur lequel a pris place, p.243

, L'hostie était contenue dans un ostensoir en vermeil d'environ un mètre. Cette pièce d'orfèvrerie avait été offerte par l'impératrice Eugénie à la paroisse de

. Victoires, Faisant une halte devant le monument des marins morts pour la France (boulevard Carnot), Mgr Leynaud, du haut du dais, bénit la mer et le port. Puis, arrivé au forum et aidé de sa suite, Mgr Leynaud porta le Saint-Sacrement jusqu'au centre de l'autel du reposoir. Revêtu d'une mitre d'or et d'une chappe d'officiant rouge vermeil, la capa magna, le Cardinal Verdier procéda à la bénédiction du Saint-Sacrement

, Cette piété ostentatoire, répandue à l'époque 244 , renvoyait l'image d'une Église triomphante 245 . Ne célébrait-elle pas son centenaire ?

, Pères Blancs, ordres religieux, vicaires, professeurs, aumôniers, curés de paroisses, chanoines, délégués des évêques de la métropole, prélats, chapitres de la cathédrale d'Alger, protonotaires apostoliques, abbés, puis évêques archevêques

S. R. , , 1939.

. L'écho-d'alger, , 1939.

D. Le-concile, Vatican II recentra l'Eucharistie sur la messe et limita son culte en-dehors

, Voir d'autres photographies en annexe 14

, Le reposoir monumental du boulevard Laferrière pendant la bénédiction

, Le Saint-Sacrement porté par Mgr Leynaud sur le dais

, Les succès du diocèse d'Alger occupaient ainsi une place importante dans les discours officiels. Dépassant l'hommage de circonstance, les orateurs glorifiaient à travers le diocèse d'Alger non seulement la résurrection de l'Église d'Afrique mais aussi l

, Comme dans chaque congrès eucharistique, la présence du légat imposa les drapeaux du Vatican et de la France ainsi que les hymnes respectifs. Les honneurs militaires furent rendus au légat, avec la présence du neuvième régiment des zouaves pour l'accueillir le 3 mai. L'Église s'associant volontiers aux commémorations militaires, le cardinal Verdier déposa le jour de son arrivée une gerbe tricolore devant le monument aux morts, en présence des délégations d'anciens combattants français -dont le général Gouraud, ovationné -et musulmans, Conscient de la faiblesse du catholicisme en Algérie, le clergé avait tout intérêt à conserver de bonnes relations avec les autorités civiles

, par leur sang, par leur charité et par leurs magnifiques travaux, par des bienfaits de toute sorte, nos soldats héroïques, nos missionnaires, nos administrateurs et nos colons, ont rouvert la porte du christianisme, selon le mot du général Bourmont

. L'algérie, . La-tunisie, and . Le-maroc,

, la reproduction de scènes bibliques par le défilé des enfants fut suivie par la parade de l'armée d'Afrique, faisant des militaires français des acteurs d'une histoire qui avait vu se succéder les martyrs canonisés. La Semaine religieuse d'Alger résumait cela assez justement : « Le défilé historique : de

». Bugeaud, Témoignant sa reconnaissance à la France pour avoir permis son retour en Afrique du Nord, l'Église donna un défilé mêlant ferveur religieuse et patriotique

«. , Afrique avec le maréchal de Bourmont et trois zouaves encadrant le drapeau tricolore. La foule du Stade acclame cette belle évocation : « Ecoutez 1830 » clame le Coryphée. C'est la France qui vient en Algérie, la France avec ses soldats, avec ses aumôniers, avec ses grands généraux chrétiens. Nommez-en quelques-uns : -Bourmont ! répond le choeur des enfants, Après Bourmont, qui nommez-vous ? -Bugeaud, le maréchal légendaire

. L'écho-d'alger, , 1939.

S. R. , Pour les catholiques algériens, le rétablissement de l'Église sur le sol africain était indissociable du pouvoir colonial. Pendant la messe des enfants, les « Vive la France ! », « Vive l'Algérie française ! », « Vive l'Empire français » du public se seraient mêlés aux « Vive le

!. Christ, «. Vive-le-cardinal, and . Verdier, En écho à la ferveur du peuple, vol.255

«. De-la-place-du and G. , où les arcs alternés de banderoles sont bleus, blancs, rouges, il gagne le boulevard de la République, violet et mauve. Des cartouches, peints de distance en distance, p.256

L. Congrès, Alger était ainsi au moins autant une fête patriotique qu'une fête religieuse, célébrant ainsi aussi bien le catholicisme que la colonisation. Dans les mentalités des catholiques algériens de l'époque, patrie et religion se trouvaient liées dans le même élan enthousiaste. À cet égard, le Congrès eucharistique s'inscrivait

, Une provocation envers l'islam ? Un esprit d'union de façade Avant l'ouverture du Congrès eucharistique, le légat pontifical Verdier reçut, le 3 mai 1939, dans le palais de l'archevêché, le grand muphti d'Alger, Si Hamoud Hamdane, accompagné d'imams 257 . Ils auraient eu un échange chaleureux, témoignant « de la concordance d'idéal entre l'islam et la chrétienté en tout ce qui touche à la charité, à la fraternité entre tous les hommes » 258 . Ensuite, Mgr Verdier reçut le grand rabbin Eisenbeth

L. Semaine-religieuse-d'alger, , pp.12-1939

L. Croix, , vol.9, 1939.

H. Moussa, B. Grande-mosquée-ibadite, . Amar, and . Iman-de-la-mosquée-de-la-pêcherie, Messekdji Mustapha, iman de la mosquée Djamaa Safir

. L'écho-d'alger, , 1939.

». L'interversion-entre-«-mgr-leynaud and . Lyautey, 1854-1934), résident général de la République française entre 1912 et 1925 est troublante : jeu de mot provocateur ou lapsus révélateur ? Elle montre en tout cas qu'aux yeux des musulmans nord-africains

. «-comme-vous-le-voyez,-rien-n'est-négligé-;-disons-le-carrément-impérialiste, Dans toute l'histoire de la colonisation, nous trouvons à l'avant-garde des troupes expéditionnaires, le missionnaire pour préparer l'armée des soldats apportant avec eux ce que l'on appelle sous un euphémisme hypocrite, la civilisation. » Cette proximité entre l'État et l'Église était pleinement assumée : avec sa symbolique et ses discours magnifiant l'oeuvre civilisatrice de la France, le Congrès n'apporta aucun démenti aux dénonciations véhémentes des mouvements musulmans un mois auparavant. En organisant une grande manifestation catholique en pays d'islam, avec des défilés d'enfants croisés, en glorifiant l'Empire et en prônant l'évangélisation des musulmans, l'Église témoignait du peu de cas qu'elle faisait des susceptibilités musulmanes. En se montrant si démonstrative, elle justifiait l'association du catholicisme à la colonisation, aggravant la dimension religieuse des tensions qui traversaient la société algérienne. Il était alors facile pour El-Ouma de montrer la collusion entre l'État et l'Église, faisant apparaître celle-ci sous son plus mauvais jour en rappelant par exemple

«. (. , .) la population musulmane d'Alger va voir se dérouler devant elle pendant 6 jours des cortèges, des manifestations, des discours, des défilés, alors qu'elle se trouve privée de toute liberté pour exprimer ses idées religieuses ou politiques

, El-Ouma relevait que la République française, quoique laïque, continuait à s'immiscer dans les affaires islamiques « contre la volonté des populations, à leur détriment et au profit de la colonisation (...) en violation de la loi sur la séparation de l'Église et de l'État ». Dans l'entre-deux-guerres, l'application complète de la loi de 1905 à l'islam était devenue une revendication essentielle des mouvements musulmans

L. Congrès, Alger fut ressenti de façon d'autant plus amère qu'un an auparavant selon El-Ouma un décret du 8 mars 1938 aurait « bâillonn[é] la langue arabe » : « Ce qui est encore plus grave et ce qui nous permet logiquement de considérer le Congrès eucharistique comme une provocation au bon sens, et, partant, à l'islam, c'est qu'il y a un an passé

, Association des Oulémas, ce décret, adopté sous la présidence du Conseil de Camille Chautemps, renforçait le contrôle des écoles musulmanes privées en Algérie, exigeant qu'une autorisation fût déposée pour chaque école sous peine d'amende et d'emprisonnement 262 . Alors que l'immense majorité des enfants musulmans n'étaient pas scolarisés, cette mesure fut dénoncée dans la presse musulmane comme une injustice et une attaque dirigée contre la religion islamique

, mais encore il a été la cause de la fermeture de tous les cercles où se faisait l'enseignement privé de langue arabe. A Tlemcen, une école a été construite aux frais de la population ; aujourd'hui elle ne sert à rien et cela en vertu de l'infâme décret du 8 mars 1938. » Le traitement réservé à l'islam révoltait donc d'autant plus les mouvements musulmans que l'Algérie « pullul[ait] » de Pères blancs, « Cet odieux décret a fait non seulement des victimes

, L'évangélisation et la colonisation étaient ainsi indissociables aux yeux des mouvements musulmans

«. Il-en-est-pareillement-un-peu-partout-en-algérie, D'un côté il y a tolérance et encouragement moral et matériel du gouvernement en gaveur des missionnaires et de toutes les associations catholiques ; de l'autre côté, il y a le décret du 8 mars et tout l'appareil répressif pour supprimer tout enseignement privé de langue arabe, et pour ordonner la fermeture des écoles que la population a construites à ses frais

R. Achi, « La laïcité à l'épreuve de la situation coloniale. Usages, politiques croisés du principe de séparation des Églises et de l'État en Algérie coloniale. Le cas de l'islam (1907-1954) » dans La justice en Algérie 1830-1962, La documentation française, p.201, 2005.

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, Alger et à saisir cette occasion pour « s'unir » et « élaborer un plan commun d'action pour arracher nos libertés » resta sans suite. L'Association des oulémas, attachée à défendre la culture et la religion arabo-musulmane

«. (. , .) cette association qui d'après son programme, a été créée pour la régénérescence de la langue arabe et de l'islam a, par son silence, manqué à un de ses plus grands devoirs

, Cependant les jeux de lutte interne entre les mouvements musulmans pourraient expliquer cette critique de la présumée inaction d'un mouvement rival

«. (. , Association des oulémas entend exploiter la venue du cardinal légat au Congrès eucharistique d'Alger pour faire connaître aux musulmans, par des tracts, par des articles de journaux, par des télégrammes de protestation qui seront envoyés au Gouvernement, que cette manifestation catholique sur le sol nord-africain est considérée par les musulmans comme un outrage à l'islam. (...) Cette tactique de l'Association des Oulémas se relie vraisemblablement à tout l, .) à l'affût de toutes les occasions susceptibles de jeter le trouble dans les esprits

, Le Congrès eucharistique national d'Alger fut pour l'Église l'occasion de célébrer « son » centenaire sur le sol algérien, ou plutôt celui de la « résurrection de l'Église d'Afrique

, Le faste et les réjouissances déployés au cours de cette « autocélébration » étaient la preuve que l'Église, bien qu'elle fût minoritaire en ce pays d'islam, avait réussi son enracinement grâce à la solidité de son lien avec les Européens catholiques et au soutien apporté par l'État dont elle célébrait l'oeuvre civilisatrice et l'Empire. Fête religieuse, fête patriotique, le Congrès eucharistique attira massivement les Européens mais aussi quelques musulmans. En dépit des tensions et de la ségrégation, selon la terminologie religieuse employée par les prélats algériens, certains d'être les descendants d'une Église millénaire : l'antique Église d

L. Pourtant and . Congrès, Alger montrait qu'à la veille de la Deuxième guerre mondiale l'Église, pas plus que l'État, n'avait tiré les leçons de la colère engendrée chez les musulmans par les célébrations de 1930. Alors que le Vatican adoptait une attitude prudente par rapport à la colonisation, l'Église de France soutenait avec vigueur la colonisation en

, Algérie, même si elle ne faisait que refléter l'opinion de ses fidèles incapables d'entrevoir une

, Algérie autre que française et chrétienne. Ses maladresses ne pouvaient qu'attiser la colère des musulmans hostiles à l'évangélisation

L. Congrès, Alger fut mal reçu par les musulmans, en particulier par les nationalistes du P.P.A. de Messali Hadj et par l'Association des oulémas de Ben Badis. Alors que la liberté religieuse des musulmans était étroitement contrôlée

, Le Congrès eucharistique d'Alger n'eut pas pour autant des répercussions politiques aussi importantes que le Congrès eucharistique international de Carthage en 1930 qui avait suscité un réflexe identitaire. Après une décennie de troubles, le Congrès eucharistique d'Alger n'engendrait plus le même effet de surprise et constituait seulement aux yeux des musulmans une provocation supplémentaire, dont la portée fut d'autant moins importante qu'il intervenait quelques mois avant l, Congrès, avec son cortège et ses réjouissances, qu'une provocation envers l'islam

, Algérois, elle s'adapta à la fréquentation entre travailleurs européens et indigènes en développant l'idée d'un « apostolat muet » auprès des musulmans, dont il fallait réformer non le manque de religiosité mais la religion. La dynamique qu'enclencha l'Action catholique dans le diocèse d'Alger, en organisant des enquêtes et des journées d'études, fut l'occasion de débattre du sort des Indigènes et de la « question algérienne

, Au regard de ces évolutions, qui attestent d'une certaine lucidité sur le cours des événements en Algérie, il peut sembler quelque peu déconcertant de constater qu'en 1939 lors du Congrès eucharistique d'Alger un discours identique à celui du centenaire de 1930 fut tenu. Comment expliquer que l'Église célébrât avec un tel triomphalisme la colonisation et l'évangélisation, alors que le Vatican encourageait plutôt à la prudence et que le clergé algérien n'ignorait pas le rejet que suscitait la colonisation auprès des musulmans ? Quant à l'évangélisation, à l'heure de la conférence de Bou Nouh, le mythe kabyle semblait révolu : pas plus que les pères blancs, le clergé séculier et les fidèles, informés de la mission grâce à La Semaine religieuse, ne pouvaient encore sérieusement envisager des conversions massives. Pourquoi, alors, persister dans un discours qui suscitait la colère des musulmans, accréditant les dénonciations d'une collusion de l'Église avec l'administration coloniale ? Vraisemblablement, parce que l'Église était suiveuse, du moins sur un plan politique, à plus forte raison en contexte colonial, L'Action catholique en vogue dans les années trente eut donc des répercussions dans le diocèse d'Alger, où les préoccupations des associations de jeunesse ne pouvaient se limiter aux Européens. L'influence du catholicisme social conduisit à chercher à améliorer les conditions de vie des musulmans, pp.1930-1939

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