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E. Masson, Traduction et validation française de l'échelle de manie de Young (YMRS)

. Em-consulte, (brutalement), c'est comme une mère pour moi

, P15 l28 -Euh je suis en train d'essayer de mettre les crises dans l'ordre, la phase déprime non il est pas venu pour ça

, été directement pris en charge par les pompiers et emmené à l'hôpital, voilà

, Je ne pense pas que ce soit un sujet qui l'intéresse réellement donc non vis-à-vis de ?mon équilibre il se fait entre un psychiatre que je vois toutes les semaines, **** (autre psychiatre) que je vois tous les mois, et puis le médecin traitant qui me soigne de bronchites, de toux ? S15 l33 -D'accord, donc c'est vraiment sectorisé entre les différents domaines ? P15 l34 -Ouais, ouais, et moi quelque part j'ai trouvé cet équilibre mais, le médecin traitant c'est audelà de ça je trouve qu'il est pas à la hauteur par rapport à ne serait-ce que les maladies communes quoi. S15 l35 -D'accord, et qu'est-ce que vous attendez d'un médecin traitant idéalement ? P15 l36 -Je crois que ça serait s'intéresser. S'intéresser à là où j'en suis et comment ça évolue, qu'il pose 3 questions sur cette maladie quoi, S15 l31 -D'accord. Et qu'est-ce que vous pensez des connaissances de votre médecin traitant sur la maladie bipolaire ? P15 l32 -*Rire* j'en pense pas grand-chose

, Et qu'est-ce que vous pensez du lien entre votre psychiatre et votre médecin traitant ? Est-ce que vous savez s'il y'a des échanges de courriers, d'informations? P15 l40 -Je pense qu'à moi ils disent rien. Mais je sais pas si c'est vrai, et puis ça me dérange pas en fait. Je pense que s'il y a une phase un petit peu d'alerte à avoir, je pense que le psychiatre « de la parole » on va dire, aura tendance à passer un petit coup de fil à **** (deuxième psychiatre). Et inversement proportionnel, parce que si j'ai bien compris ils se connaissent depuis longtemps, P15 l38 -Voilà tout à fait ! Mais l'équilibre je l'ai trouvé je vous dis par ailleurs avec le psy et?et le psy ! *rire* S15 l39 -Oui ces deux psychiatres

, P15l 42 -Oui tout à fait, ça il le cache pas, ils se connaissent depuis très longtemps, alors est ce qu'ils se fréquentent, est ce qu'ils échangent je pense que oui mais?c'est bien comme ça

, ça se passe avec votre médecin traitant ? P16 l2 -Elle est au courant de la maladie, et puis voilà moi je traite, aujourd'hui c'est juste un suivi classique. J'ai quand même une psy puis c'est le psy qui me fait tout mon suivi de mes médicaments

, S16 l5 -Est-ce qu'elle vous pose des questions quand même par rapport à ça, y'a des échanges ? P16 l6 -*Réfléchit* Pas?non honnêtement je suis pas certain

, Et quel rôle votre médecin traitant a joué au moment du diagnostic ? P16 l8 -En fait moi c'est?le diagnostic a été fait dans une maison où j'étais en cure, parce que voilà j'ai, j'étais bien tombé donc c'est pas ni le médecin traitant ni la psy qui à l'époque avait fait le diagnostic, S16 l7

. S16-l9--d'accord, vous avez commencé à avoir les premiers symptômes, quand vous avez remarqué qu'il y'avait des petites choses qui n'allaient pas, vers qui vous vous adressiez dans ces moments-là ? P16 l10 -Bah euh?bah personne

, ça s'est déroulé en fait au début ? P16 l12 -Du coup ça a commencé par un genre de burnout, donc un matin ben j'ai pas pu me lever, et puis bon j'ai pensé que c'était parce que c'était la fatigue

, Et à ce moment-là vous avez vu le médecin traitant pour? P16 l14 -Oui j'ai vu le médecin traitant qui m'a arrêté mais bon je ne suis pas sûr de l'avoir écouté à l'époque, donc bon ouais j'ai dû être arrêté pendant 8 jours et puis après j'en ai fait qu'à ma tête donc j'ai essayé de continuer dans ce que je faisais à l'époque, S16 l13

, ce que c'est vous qui aviez fait la démarche ou est-ce que vous avez été adressé par le médecin ? P16 l16 -Non c'est le médecin qui, parce que bon je m'étais fait arrêté, et j'avais fait une tentative de suicide donc elle avait voulu m'interner dans un hôpital psychiatrique dans lequel j'avais déjà travaillé, donc pour moi il était hors de question que j'aille dans cet endroit-là parce que je le connaissais, j'y C17 l7 -Et donc comment ça s'est passé quand vous avez vu ce psychiatre ? P17 l8 -Ecoutez je l'ai pas trouvé très communicatif, il me laissait parler mais bon j'avais pas grandchose à dire, et après il m'a fait faire un test écrit, il y avait une dizaine de questions, et j'ai répondu oui à toutes les questions, donc là il m'a dit effectivement vous êtes en fait bipolaire, voilà

L. C17-l9--ok and . Fait-qu, il vous annonce que vous soyez bipolaire, comment vous avez pris ça ? P17 l10 -Vous savez moi je l'ai pas mal pris, quand on a un problème il faut se soigner, c'est pour ça que je suis allé vers lui déjà, après j'étais content de savoir ce que j'avais. A la limite pour moi c'était plutôt réconfortant

, Alors après il a réajusté le traitement, je ne sais combien de fois, mais y en a eu des prescriptions. Il y en a eu jusqu'à fin 2015, après j'ai gardé le même traitement jusqu'à aujourd'hui mais ça a pas été évident. D'ailleurs à un moment donné il m'a dit, « je me suis trompé sur votre cas », donc il a changé carrément de médicaments. C17 l13 -Et dans tout ça, le médecin généraliste quel rôle il a joué ?, C17 l11 -La mise en place du traitement ça s'est passé comment ? P17 l12

, il y a un médicament que j'ai diminué de moitié puis je compte arrêter, et puis même celui pour la dépression je diminuais de moitié aussi, j'y vais progressivement mais je garde la base. Je garde la base qui me maintient bien et maintenant je me sens ni en bas ni surtout en haut parce que j'avais une énergie phénoménale, je dormais pas la nuit, j'étais vraiment en super forme quand j'étais bipolaire

, oui il l'a annoncé à mon médecin généraliste, et mon médecin généraliste il m'a dit « surtout n'arrêtez jamais le traitement », ce que j'ai fait depuis toujours et j'ai jamais eu de problème, puis je vous dis maintenant je suis équilibré stabilisé, je sais pas comment vous dire mais je me sens ni en bas ni en haut, c'est pour ça que je garde le traitement et que je vois plus le psychiatre. C17 l17 -Ouais vous le voyez plus du tout le psychiatre ? P17 l18 -Ben non parce que ce d'autant plus que j'ai déménagé, je suis maintenant à rivesaltes (village), C17 l15 -Donc c'est vous qui avez de vous-même annoncé le diagnostic à votre généraliste ou c'est le psychiatre ? P17 l16 -Oui

, Par souvenir, je pense que j'étais un peu abattu, mais après je réagissais pas des phases d'excitation, en faisant du sport à outrance, en essayant de m'éloigner des conflits. Ce que je fais d'ailleurs toujours maintenant les conflits ça m'intéresse pas, c'est stérile pour moi, C17 l67 -Et vous avez eu des périodes de dépression ou plutôt des phases d'excitation ? P17 l68

, Vous savez on les voit pas tout le temps tout le temps. Moi j'ai commencé à voir beaucoup plus mon généraliste d'aix en provence, C17 l69 -Et vos généralistes pendant toutes ces années, ils avaient pas forcément noté que vous aviez une énergie plus importante ? P17 l70 -Non, non, bizarrement non

, quelques temps après) déclenchement de ma bipolarité. Vous voyez après tout s'ensuit, c'est la cascade, le déclenchement de mon diabète, 2011.

, C17 l75 -C'est vrai que des émotions fortes peuvent déstabiliser l'humeur encore plus quoi

, P17 l76 -Oui voilà, ben moi c'est ce que je pense, j'en suis certain même je le vis et donc je le sais

, Alors j'ai des bouquins que je suis en train de commencer là, comment gérer le stress, comment gérer plein de choses. A part la respiration, moi j'essaye maintenant d'aller vers tout ce qui m'apporte du bien. Le négatif, j'annule, pour l'instant je fuis j'ai pas le choix. Moi ça me rend émotif, je tremble, Gérer mon émotion on nous a jamais appris, là j'aurai bien aimé ouais

, C17 l77 -Donc là actuellement votre relation avec le généraliste c'est une relation stable, distante ? P17 l78 -Oh distante à moitié, je vous dis, quand j'ai besoin de parler il m'écoute. Mais sinon comme je vous ai dit tout à l'heure il va pas de l'avant lui, c'est plutôt à attendre. Ce qui est pas mal moi je trouve c

, C17 l79 -Est ce que vous auriez peut être envie qu'il aille chercher le non verbal en analysant l'attitude que vous avez, la façon dont vous êtes en vous posant la question ? Qu'il puisse vous dire, « ah aujourd'hui je ne vous sens pas très bien, comment ça va ? » P17 l80 -Ah ouais, ça il l'a jamais fait non. J'aimerais peut être oui

, C17 l81 -Vous vous arrivez dans tous les cas a bien vous exprimer avec votre généraliste. P17 l82 -Oui, oui

, C17 l83 -Donc du coup ça n'a pas d'incidence sur la prise en charge, le fait que ce ne soit pas lui qui pose les questions en premier

, Je lui poserai la question, je le vois demain ! C17 l85 -D'accord ! Et donc vous vous sentez en confiance avec lui ou un peu de méfiance ? P17 l86 -Oui, oui bien sûr heureusement parce que si je suis pas en confiance j'y vais pas

, vous le trouvez disponible, pas souvent disponible ? P17 l88 -Ah? il faut prendre rendez-vous, alors bon il a beaucoup de monde, mais quand on est avec lui il est disponible, il me garde le temps qu'il faut. Moi je le vois tous les 3 mois de toute façon. C17 l89 -Et si il y a besoin entre

, Oui sur deux trois si il y a un besoin urgent, sur deux trois jours oui. C17 l91 -Et votre médecin d'aix en provence (d'avant) c'était un peu la même chose ? P17 l92 -Ahhh lui il était un petit peu plus surchargé, donc lui c'était par demi-heure et ça durait pas une demi-heure, P17 l90 -Oui tout à fait

, C18 l1 -Est ce que vous pouvez me parler de votre maladie, le début en fait, qu'est ce qui a fait que vous avez été diagnostiquée ?

, P18 l2 -En fait j'ai eu un départ dans la vie assez difficile parce que je suis née très prématurée avec une anoxie néonatale donc départ très difficile

, une prise en charge donc plusieurs hospitalisations mais dans les années 2000 avec mise en place, suivi du traitement à ce moment-là

, Et puis j'ai toujours eu une prise en charge depuis les années 90 je suis suivie en CMP avec médecin psychiatre, psychologue et prise en charge avec un infirmier référent. Voilà. je n'arrivais plus, j'étais complétement déscolarisée et très, très perdue parce que ben il y avait aucun lieu dans lequel je me sentais bien. C'est à dire ni à l

, Là-bas on n'a pas posé de diagnostic. Je suis ressortie j'en suis partie de moi même au bout de deux ans et puis ben j'ai essayé de me réinsérer tant bien que mal. J'ai réussi donc à faire des formations, à travailler un peu sur le tas, fin j'ai galéré quand même pendant 3 ans avant de vraiment remettre le pied à l'étrier. Et j'ai quand même avec la motivation et les formations, j'ai quand même réussi à décrocher un emploi, donc j'ai signé un contrat définitif en 95, (décrit son métier). Donc j'ai réussi malgré tout, malgré même la première année j'ai été hospitalisée enfin bon tout ça si vous lisez mon livre vous aurez le résumé. Donc j'ai quand même réussi malgré les hospitalisations à me maintenir dans la place, ils m'ont quand même beaucoup aidé. Mais donc j'ai tenu 20 ans mais les dernières années on était très difficile parce que bon la maladie prenait le dessus quand même. Et donc c'était compliqué pour moi c'était compliqué pour eux. Donc je me suis arrêtée parce que je me sentais plus d'aller travailler. Et puis au bout de deux ans de longue maladie, on m'a chez lui le lundi après-midi, c'est lui qui m'a annoncé que j'avais un cancer et que fallait que, Donc je fuyais pour aller dans un autre, donc ça a duré quand même quelques mois, et après j'ai été hospitalisée. A l'époque, y'avait rien qui pouvait m'accueillir sur

, Et donc c'est un médecin qui est facilement accessible, que vous pouvez voir rapidement qui a des plages d'urgences ? P18 l30 -Alors facilement accessible non parce que c'est une personne qui est déjà un peu en retraite mais que je vois depuis des années, C18 l29 -Il a été réactif

, son numéro de portable, si il y a une urgence je peux le joindre quoi

, P18 l32 -Oui, oui. C18 l33 -Donc là ce médecin vous l'avez depuis longtemps ? P18 l34 -Oh oui, oula depuis bien une vingtaine d'années si ce n, C18 l31 -Vous avez toujours trouvé une solution dans tous les cas quoi

, C18 l35 -Avant vous aviez des suivis réguliers par le même médecin ou c'était ponctuel ? P18 l36 -Euh je m'en souviens pas trop sincèrement. Non pas trop non

L. C18-l37--donc-vous and . Fait-de-comprendre-progressivement-la-maladie-bipolaire, savoir vous gérer tout ça, ça a été un travail qui s'est effectué en hôpital, au CMP ? P18 l38 -De connaitre la maladie, ça s'est fait les deux, au cours des hospitalisations et puis après avec la prise en charge du CMP, plus un peu mieux aussi il y a 4-5ans en arrière quand j'ai connu cette association K2 bipolaire (nom de l'association) qui fait des groupes de paroles tous les mois

, C18 l39 -Vous l'avez connue par quels moyens ? P18 l40 -J'ai rencontré le président de l'association à la suite d'une conférence sur la dépression. C18 l41 -Il y avait pas d'antécédents particulier dans la famille ?

, C18 l43 -Et concernant les comorbidités qu'on peut rencontrer dans le trouble bipolaire

, mais vous n'avez pas eu la nécessité particulière de le faire intervenir parce que vous avez accepté et compris ce système, l'organisation de la psychiatrie quoi et vous savez vers qui vous tourner. P18 l78 -Ouais, complétement. C18 l79 -Puis en plus le fait d'avoir l'association ça doit aider je suppose aussi

, Ah non, non, j'ai pas eu le choix, parce que ma prise en charge s'est faite un jour que ça n'allait pas dans les années 90 j'avais atterri aux urgences, et c'est un médecin aux urgences qui m'avait prise en charge et qui m'a dit "faites-vous suivre au CMP" et c'est à ce moment-là que j'ai atterri dans un CMP, C18 l81 -Donc en fait les psychiatres, c'est vous meme qui les avez choisis à chaque fois ? P18 l82

C. C18-l83--et-donc-de-cmp-en, est ptetr toujours le même ! P18 l84 -Oui, oui 'fin bon il y a eu une période j'étais sur 2 CMP, maintenant c'est bon je suis plutôt sur 1 CMP, donc maintenant ça va. J'étais quand même suivie par le même psychiatre pendant plus de 25 ans

, C18 l85 -Et vous, vous diriez que vous avez fait plutôt des périodes de dépression ?

, de soutien de ma famille, et puis un ptit peu moins bon ça dépend des personnes du travail tout ça. Mais le fait d'avoir écrit mon livre ça fait beaucoup bouger les choses. Ça a remis beaucoup de choses en place. C18 l91 -Auprès de votre entourage ? P18 l92 -Auprès de la famille, de la boite, des amis tout ça. Moi ça m'a permis de poser les choses à plat et ça a permis quand même de bien remettre les choses en place. De dire les choses comment elles sont, et en fait tout le monde a bien accepté, C18 l87 -D'accord donc les hospitalisations c'était plutôt pour des états dépressifs sévères. P18 l88 -Ouais, ouais. C18 l89 -D'accord, et quel rôle a pu jouer l'entourage dans tout ça ? P18 l90 -J'ai beaucoup eu

, P18 l94 -Oui y a des choses que j'osais pas dire à mes amis, il y en a qui savaient pas, il y en a qui sont tombés des nues, on m'a dit « mais t'es que la partie émergée de l'iceberg. On savait pas ce qu'il y avait dessous ». J'ai réussi à le dire avec des mots simples

, fait que le diagnostic ait mis du temps à arriver vous l'expliquez comment ? P18 l96 -Alors ça euh je l'explique pas là. C'est quand même bizarre que j'ai fait beaucoup de rechutes et beaucoup d'hospitalisations et que ça ait mis tant de temps pour poser le diagnostic

, C18 l97 -Parce que si je comprends bien ça a mis une vingtaine d'années c'est ça ? P18 l98 -Ouais, ouais, j'ai fait ma première dépression en 80 le diagnostic a été posé en, 2000.

, C18 l99 -Et à chaque fois vous aviez des nouveaux traitements

, P18 l100 -Oula oui ! Oh la la ffff tout ce que j'ai eu ! J'ai arrêté de tenir la liste là parce que ! C18 l101 -D'accord vous avez tout essayé quoi

, (aripiprazole)? C18 l103 -Et les antidépresseurs vous aviez fait des virages maniaques peut être ? P18 l104 -Alors peut-être je pense mais sans le savoir, P18 l102 -Ah oui beaucoup en passant par (fluoxétine)

, Et ces dépressions c'étaient de suite des dépressions sévères avec nécessité d'hospitalisation ? P18 l106 -Ouais certaines, d'autres peut être moins je sais pas, C18 l105

, C18 l107 -Et celles qui étaient moins, pour vous, ça ressemblait peut être a un caractère de base ? vous vous étiez peut être habituée à ces états-là

, C18 l109 -Donc vous en parliez pas forcément spontanément parce que pour vous, je sais pas, ce sont des hypothèses, pour vous c'était, ça devenait normal d'être dans des états

, C18 l111 -Est ce que vous avez d'autres choses à rajouter sur le médecin généraliste ? Parce que c'est vrai que pour vous c'est pas l'acteur principal de votre santé j'ai l'impression

, est un acteur important quand meme ! Mais c'est vrai que c'est pas le principal. Ben écoutez non, comme je vous dis c'est une relation ouverte et de confiance. C18 l113 -Et en comparaison avec le psychiatre ? P18 l114 -Ben la psychiatre qui me suit

, comme je suis dans une phase de stabilité y a pas besoin de plus de prise en charge. Après c'est vrai que si j'ai un quelconque souci que je suis moins bien ou autre, euh bon déjà je vois la psychologue, j'ai l'infirmière référente, c'est elle qui est là au premier plan, si j'ai un souci c

, Et après, en fait mon père était malade il avait un cancer du sang, une leucémie et après ça, j'étais au collège à cette époque, j'ai mal vécu de le voir malade comme ça et de voir son état se dégrader petit à petit. Il est décédé et je l'ai mal vécu. J'ai commencé à avoir des soucis psychologiques, j'ai commencé à avoir quelques délires on va dire. J'avais l'impression qu'il y avait des gens qui voulaient, comment dire, que moi aussi j'allais mourir quoi, que les gens voulaient me tuer etc

, C19 l3 -Et quand vous avez eu tout ça, vous vous êtes dirigée spontanément vers le médecin traitant ? Comment ça s'est passé ?

. Le-docteur-***, Du coup il m'a prescrit des antidépresseurs et malgré les antidépresseurs, bon ma mère a dû reprendre le travail parce qu'il fallait qu'elle subvienne à nos besoins du coup elle me laissait chez ma tante, mais bon ma tante et mon oncle étaient pas sympas quoi, ils me battaient etc. Bref ils étaient pas sympas. Et du coup après ça, malgré l'antidépresseur que le Dr *** m'avait prescrit, ben mon état il se dégradait encore plus quoi. Donc là je mangeais plus, je dormais plus, et du coup j'avais perdu beaucoup de poids et je voulais mourir et j'ai pris beaucoup de médicaments parce que je voulais, ben je voulais en finir quoi. Et alors après, le Dr *** est revenu, il est venu puis il m'a dit qu'il fallait que je sois hospitalisée, et là j'ai été hospitalisé et c'est très flou, je me souviens plus trop. Ça date d'il y a quelques années, P19 l4 -Non petit à petit ça s'est dégradé, je me sentais de plus en plus mal. Et puis là, ma mère a vu que ça n'allait pas, elle m'a dit "il faudrait que tu ailles voir le docteur

, Après je suis sortie de l'hôpital et là j'essayais de reprendre une vie normale de reprendre l'école mais ça a pas marché, parce que je faisais des crises d'angoisses, je m'évanouissais en plein cours, à chaque fois les profs étaient obligés d'appeler les pompiers, l'ambulance etc. Et là de nouveau j'ai repris le suivi toujours avec le Dr *** parce que je voulais pas voir de psychiatre. Parce que le psychiatre de Thuir(ville où il y a l'hôpital psychiatrique), j'avais pas eu un bon suivi avec lui il m'avait prescrit des neuroleptiques, et donc je prenais ces neuroleptiques qui s'appelaient à l'époque (risperidone), C19 l5 -Donc vous êtes sortie de l'hôpital à ce moment-là avec le diagnostic ou pas encore ? P19 l6 -Non pas encore. Je suis pas sortie de l'hôpital, ils ont voulu, ils m'ont mise à Thuir

, Et après ben je suis sortie? après j'ai arrêté complétement l'école et puis j'ai commencé à prendre mes cours par le CNED c'est des cours par correspondance. Et j'ai toujours été suivie par le Dr ***, et j'avais plus aucun suivi psychiatrique parce que je refusais les soins des psychiatres, je leur faisais pas confiance en fait. Donc là le Dr ***, alors contrairement avec les psychiatres, avec mon médecin généraliste, ben c'est déjà c'est lui qui a soigné mon père, qui s'est bien occupé de lui, il connait ma famille, donc il était déjà venu chez moi, Et puis surtout je voulais pas reprendre l'école, comme si ma vie elle s'était stoppée

, Il avait pas le savoir être, il était pas disponible, j'avais l'impression d'être un objet, un animal quoi. Puis il prenait pas le temps de m'écouter, il allait hyper vite, il me voyait quoi, en même pas 2 minutes il me donnait mon (risperidone) et puis allez tac au suivant. C'était comme une usine. Tandis que le Dr *** il prenait le temps de me recevoir, il était disponible, il parlait, 'fin il me remontait le moral, fin voilà il m'écoutait

, parce que après j'ai vu un autre psychiatre à l'extérieur, qui pareil qui me recevait mais vraiment rapidement, genre il regardait sa montre chaque seconde quoi, ça se voyait qu'il était pressé de partir quoi, C19 l11 -Et quand vous dites il était disponible c'est à dire ? P19 l12 -Par exemple

, C19 l15 -Ok et du coup le suivi pendant un moment s'est fait que par le médecin généraliste

, ah non, non, parce que après, non après j'avais fait parce que j'avais très, très mal a la tête, j'avais fait un IRM pour voir si c'était pas organique ce que j'avais. Et j'avais passé aussi des tests de la thyroïde, pour voir si finalement est ce que c'était réellement psychologique, parce que j'avais vraiment mal à la tête, Et finalement ils ont rien trouvé sur l'IRM et sur le bilan de la thyroïde et sur le bilan sanguin que j'ai fait

, C19 l17 -Ca c'était, pardon, c'était le médecin généraliste qui vous a prescrit ces examens ? P19 l18 -Alors je sais plus? non c'était le Dr *** (médecin généraliste) oui, oui. Oui c'était lui qui m'avait prescrit l'IRM ça s'est sûr je me souviens il m'avait dit d'aller à la pharmacie d'acheter une espèce de truc à mettre, de piqûre. Oui c'était lui

, Après j'ai été suivie quelque temps avec elle, ça allait beaucoup mieux. Elle m'avait prescrit de l'(aripiprazole) mais bon l'(aripiprazole) je le supportais pas aussi, le problème avec l'(aripiprazole) c'est que je me faisais tout le temps pipi dessus. J'étais pas bien avec. Après j'ai arrêté l'(aripiprazole) de nouveau et j'ai arrêté le suivi avec elle parce qu'elle m'a dit que c'était bon qu'on avait fini que j'avais plus besoin d'être suivie avec elle. J'étais bien justement j'étais vraiment bien. Et après je me suis rendue compte que y avait une période où j'étais vraiment bien et des périodes où j'étais trop, trop bien quoi, que j'étais un peu trop hyperactive je dormais plus, je mangeais beaucoup, je parlais très, très vite, et puis surtout j'avais des grands projets quoi, il fallait que je sauve le monde. En plus j'étais en pleine période d'orientation scolaire, du coup c'est là que ma mère a vu que j'avais un problème parce que une seconde je lui disais je veux être assistante sociale, après je lui disais je veux être pâtissière. Deux secondes après, je lui disais je vais appeler les écoles d'ingénieurs, une seconde après je lui disais voilà je vais appeler l'école de secrétaire. Et donc j'enchainais les écoles comme ça, de pratiquement tous les métiers. Et dans ma vie professionnelle aussi, je postulais à des offres, ça n'avait rien à voir, mais je postulais à des offres par exemple à un poste de secrétaire, je restais quoi 3-4 jours, après je démissionnais pour enchainer avec un poste d'accompagnatrice d'enfant, je restais quelques jours aussi parfois un mois. Et en fonction de mon humeur, soit je restais soit je démissionnais vite mais j'enchainais à peu près une cinquantaine de postes comme ça, en restant un jour deux jours et en démissionnant à chaque fois, P19 l20 -Oui les bilans étaient normaux et comme j'étais, mais j'étais de plus en plus mal, et alors après ma mère comme je voulais pas prendre de traitement, en fait je suis croyante et je pensais que j'étais ensorcelée, et qu'on m'avait jeté un sort. Du coup ma mère m'a emmenée voir un exorciste. J'ai été voir un exorciste pour voilà quoi j'étais vraiment pas dans mon état normal, j'étais pas moi-même et je pensais vraiment que j'étais possédée par un démon

, Et finalement quand il a dit ça, ça a été le début d'un changement, j'allais enfin reprendre une vie normale, 'fin j'espérais reprendre une vie normale. Puis c'est là que grâce à lui j'ai pu avoir un traitement adapté. Il m'avait dit au départ qu'on allait me mettre sous lithium. Et alors j'ai été voir un psychiatre, il m'a dit que finalement je serai pas sous lithium, qu'il me mettra du (quétiapine) alors au début, pareil que les autres neuroleptiques je le supportais pas et puis il a su adapter la dose et maintenant ça va plutôt bien avec, bon je suis un peu fatiguée mais ça va bien, j'ai pu reprendre une vie normale et j'ai pu apprendre à vivre avec ma maladie. En fait je pense que si le Dr *** il avait pas établi, parce que ça a été le premier à établir le diagnostic, s'il avait pas fait ce diagnostic, J'avais enfin des réponses à mon mal être, parce que pendant un moment, vol.10

, C19 l21 -D'accord vous vous sentez reconnaissante envers votre médecin traitant

, Avant ça, je savais pas, les psychiatres me collaient plusieurs étiquettes, et donc parfois schizophrène, parfois psychotique, parfois autiste, j'ai entendu plein de choses, en fait ils étaient dans le flou. Même y en a un, un jour il m'a dit honnêtement je sais pas, on sait pas du tout ce que vous avez, je pense que vous êtes juste dépressive depuis le décès de votre père. Mais en fait, non j'étais pas dépressive, 'fin oui je suis dépressive mais j'ai des périodes où mon cerveau s'accélère et où j'arrive, P19 l22 -Ah oui de la reconnaissance bien sûr, parce que s'il m'avait pas écouté

*. C19-l23--quand-il-vous-a-fait-le-diagnostic-le-dr, il vous a dit, voilà je pense que vous êtes bipolaire, et je vous adresse à nouveau à un psychiatre c'est ça ? P19 l24 -Oui il m'a dit je vous adresse aux urgences de l'hôpital de perpignan.(ville). J'ai été aux urgences j'ai vu le psychiatre des urgences, il a confirmé le diagnostic de bipolarité, je sais pas peut être j'étais euphorique, peut être le Dr *** il s'était aperçu que j'étais euphorique à cette période-là où j'étais allée le consulter, à la période du diagnostic

*. Dr, est le médecin des urgences, le psychiatre des urgences qui m'a orientée vers le CMP de ma zone de résidence, parce que en fait le CMP c'est par zone je crois

, P19 l26 -Et du coup c'est là que j'ai été suivie au CMP

, il vous a adressé à des psychiatres en libéral c'est ça ? P19 l28 -Oui c'est ça, en libéral, y en avait un à st esteve, une à rivesaltes, y en avait, après j'avais vu celui-là de Thuir (hôpital psychiatrique) qui continuait à me suivre après l'hospitalisation mais lui ça a été le pire des psychiatres que j'ai vu. En plus c'est à cause de lui que j, C19 l27 -Et les fois d'avant

, C19 l29 -Et à chaque fois il les connaissait ces psychiatres ? Qu'est-ce qu'il vous disait pour vous adresser là-bas

, je sais pas si il les connaissait, c'était surtout par facilité, parce que celle de rivesaltes (village) c'était près d'espira (village où le patient habite), st esteve (ville) pareil ça me faisait près c'est à côté et le CMP rouge gorge pareil, c'est un CMP de ma zone, donc c'est plus facile et c'est plus pratique, parce que moi je suis souvent fatiguée et me déplacer très loin

, Ah ben je sais pas parce que moi je sais pas trop s'ils communiquent entre eux, est ce que mon psychiatre transmet des informations, euh à mon généraliste, honnêtement j'en ai aucune idée. D'ailleurs il faudrait que je lui demande s'ils communiquent. Ça serait bien oui qu'ils échangent, moi je trouve ça bien d'échanger entre professionnels de santé. Il y a un proverbe qui dit "seul on va plus vite, ensemble on va plus loin" donc si ils travaillent en partenariat, moi ça me ferait plaisir s'ils travaillaient en partenariat. Après j'en ai aucune idée, C19 l31 -Et du coup qu'est-ce que vous pensez du lien entre le psychiatre et le médecin généraliste ? P19 l32

, Et le fait de ne pas savoir s'ils communiquent ou pas est ce que ça vous gêne, est ce que vous êtes indifférente, ça vous concerne pas ? P19 l34 -J'y ai jamais pensé, mais maintenant que vous me posez la question, maintenant oui, ça me turlupine maintenant, C19 l33

, C19 l35 -D'accord vous avez envie de poser la question à votre médecin

, P19 l36 -Ouais, d'ailleurs je lui poserai, j'ai rendez-vous avec lui le 30 avril, je lui poserai la question ouais

, C19 l37 -C'est à dire s'il reçoit les courriers? P19 l38 -De toute façon moi je pense pas qu'il lui passe les informations parce que dès que je le vois je lui raconte tout, dès que je vois mon psychiatre je lui raconte et dès que je vois le Dr *** je lui raconte également ce qui s'est passé. Parfois il me pose la question le Dr *** parfois il me pose pas la question

. Mais-bon and *. Le-voir-le-dr, Et puis des P19 l64 -Euh non, pas psychiatrique, bon j'ai un oncle qui est trisomique, mais psychiatrique non mais mon père était dépressif, mais il le savait pas il avait pas eu le diagnostic mais je me souviens d'un papa qui était blasé quoi, il le répétait souvent, il le disait à chaque fois, « sabrina (prénom du patient) la vie elle blase, la vie elle blase », parce qu'il avait beaucoup souffert et ouais il était déprimé, est plus pour des choses organiques je parle pas trop des problèmes psychologiques

, parce que quand on me disait que j'étais schizophrène, je me reconnaissais pas du tout dans les symptômes. Parce que moi j'entends pas de voix, et puis je pense pas que je suis bizarre, fin parfois ptetr que je suis bizarre en période euphorique mais je suis pas bizarre. Puis les schizophrènes aussi j'ai l'impression qu'ils sont dangereux, les bipolaires ils sont peut-être un peu moins dangereux. 'Fin moi je suis quelqu'un qui est pas dangereux donc je sais pas trop, P19 l66 -Moi je l'ai bien accepté parce que j'avais enfin un nom avec vraiment les vrais symptômes et je me suis reconnue dedans

, C19 l67 -Et du coup pour prendre les médicaments, vous avez réussi à les prendre facilement régulièrement

, je voulais pas, mais après le Dr *** il a su trouver les mots pour que je puisse accepter de les prendre parce que comme je vous disais moi je pensais vraiment que j'étais possédée, que c'était spirituel, même si ça peut sembler complétement irrationnel c'était ça

, C19 l69 -Oui, vous, vous auriez aimé prendre le moins de médicament possible voire pas du tout quoi

, ) le (risperidone) j'étais devenue obèse j'étais devenue un légume, incapable de parler, ma vie était foutue, c'était finie, j'allais devenir voilà je pouvais plus parler je reconnaissais même plus ma famille, j'étais comme si j'étais dans le coma, j'étais là mon corps était là mais mon esprit n

J. 'étais-morte, était mon cerveau qui était mort donc ma vie était foutue et donc je voulais plus prendre de médicaments parce que pour moi c'était des drogues. D'ailleurs je pense toujours que c'est des drogues. Pour moi les psychiatres c'étaientt des dealers et c'étaient des dealers légaux vous voyez, c'étaient des mecs qui vendent de la drogue mais autorisée par la loi. Maintenant j'ai changé d'avis parce que maintenant je vois l'effet que ça a. Le psychiatre que j'ai

, Ben heureusement qu'il a été là, heureusement qu'il y a des médecins généralistes déjà parce que c'est la première personne qu'on rencontre et puis aussi il nous connait très bien, il connait notre personnalité parce qu'au fil des consultations il nous voit P19 l82 -Oui parce que là je suis dans une période où je suis stabilisée et mon psychiatre est très satisfait parce que j'ai fait tout pour m'en sortir et je suis bien le traitement. J'ai tellement souffert que maintenant qu'on a trouvé le traitement adapté je suis contente et puis surtout je revis, fin j'ai toujours ces hauts et ces bas mais dans un degré beaucoup plus atténué et moindre. Et du coup, là c'est vrai que je continue ma vie dans le positif, C19 l71 -Bon tant mieux ! Est-ce que vous avez des choses à ajouter sur le médecin généraliste en général ? P19 l72 -Euh non? je pense que je vous ai tout dit

, Et le psychiatre a envoyé une lettre à mon université avec une demande de tiers temps et du coup ils sont vraiment bien, voilà je suis des études mais adaptées à mon état de santé

, Je pense pas avoir des problèmes cardiaques, j'ai des problèmes au poumon ça c'est sur je suis asthmatique et le coeur non je pense pas. Et j'ai un peu cette crainte d'avoir mal au coeur parce que j'ai vu dans la liste d'effets secondaires des neuroleptiques que je prends actuellement que y avait cette possibilité d'avoir des soucis cardiaques et que j'avais même vu écrit mort subite inexpliquée, et cette phrase là que j'ai vu sur les effets secondaires du (quétiapine) m'a fait vraiment peur et d'ailleurs j'ai très peur. J'ai peur de faire une crise cardiaque à cause des neuroleptiques, C19 l83 -Est ce qu'on vous a déjà parlé de l'association avec des problèmes cardiaques qu'on pouvait retrouver dans la maladie bipolaire ? P19 l84 -Alors non j'en ai pas entendu parler

, Oui mais est-ce que vous avez parlé de cette peur à votre psychiatre ou à votre médecin traitant ? P19 l86 -Ben non, je vais en parler le 30 quand j'aurai rendez-vous avec lui, C19 l85

, C19 l87 -Oui je pense que c'est une bonne chose, il vous donnera les informations nécessaires pour vous rassurer et que vous compreniez un peu mieux

, oui, oui je lui en avais parlé, en fait je lui avais dit que je pensais que les neuroleptiques c'était juste pour faire de l'argent quoi, que c'était juste pour enrichir l'industrie pharmaceutique. Non je lui avais clairement dit que je souhaitais arrêter et que j'avais peur que les effets secondaires me tuent, P19 l88 -Oui mais une fois je lui en avais parlé et il m'avait rassurée

, Alors il a pas su argumenter mais bon j'ai vu que c'était pas dangereux quoi, qu'il était sympa ce psychiatre qu'il voulait pas me tuer quoi

, comment le diagnostic est arrivé ? P20 l2 -Le diagnostic il est arrivé très tard, j'avais 60 ans (entre 55 et 65 ans). J'ai eu une grosse, grosse dispute avec mon fils et il m'a dit si tu te fais pas soigner tu fais une croix sur moi c'est terminé je veux plus te voir. Et donc je suis allée voir un de vos anciens collègues, qui était un des remplaçants du Dr *** (médecin traitant). Il m'a posé des questions, il m'a demandé

, Et euh j'ai répondu sur la feuille, sur les 30 questions il y en avait 27 qui étaient, euh j'avais un résultat de 27. Donc il m'a dit vous êtes dans la bipolarité mais euh top, top ! 27/30 c'est vraiment ! Voilà, donc il m'a donné des médicaments pour calmer un peu tout ce qu'il y avait, les angoisses, les envies suicidaires, enfin tout ce qui n'allait pas. Il m'a fait une lettre pour me demander d'aller voir un psychiatre. Donc je suis allée voir le psychiatre. Le psychiatre m'a fait repasser des tests un petit peu plus poussés, et il m'a dit que j'étais en bipolarité de type 2. Alors je sais pas, apparemment c'est par rapport à si c, Et il m'a fait remplir une feuille, il y avait 26 ou 27 questions, 30 questions peut être

, C20 l3 -Si vous avez plutôt des phases dépressives ou plutôt des phases hautes

, Voilà ça fait un peu plus d'un an que j'étais sur l'hôpital. Donc j'ai fait de la truc écrite là? de l'expression écrite ça dure à peu près 6 mois, ensuite je suis partie le mercredi en même temps j'ai fait là, comment on appelle ça quand on apprend la bipolarité, je sais plus le mot. C20 l5 -De l'éducation thérapeutique ? P20 l6 -Voila c'est ça voilà ! Donc ça je l'ai fait pendant presque 4 mois ouais puisqu'il y avait une vingtaine de choses entre apprendre les prodromes, apprendre la maladie, qu'est-ce que la maladie, pourquoi on est en up, pourquoi on est en down, apprendre qu'on peut tomber en état dépressif alors qu'on vient d'avoir une très bonne nouvelle et ça, ça me l'a fait à la naissance de ma petite fille, je suis partie en dépression. Pourquoi, je sais pas ! Alors que c'était une bonne nouvelle au contraire ! Mais voilà. Ensuite ben j'ai continué un petit peu et j'ai l'expression orale le lundi matin que j'ai arrêté. J'ai arrêté voilà, j'ai perdu ma petite soeur, l'infirmière qui nous faisait l'expression orale a pas compris, a pas compris que je n'avais pas envie de venir, a pas compris que j'avais perdu ma tata, que j'avais perdu mon oncle, que j'avais perdu ma petite soeur en l'espace d'un mois et elle comprenait pas que j'avais pas envie de parler, P20 l4 -Voilà, et donc, en général il m'expliquait que y en a ils vont faire 3-4 fois ça dans la journée, y en a qui vont le faire dans la semaine, et y en a ça va être plusieurs mois. Et moi je suis dans ce cas-là, où je suis sur une phase dépressive pendant 2, 3, 4 mois

, C20 l7 -D'accord

, mois de novembre il y a deux ans, je ne savais pas. Je savais pas que j'étais bipolaire, je dis maintenant parce qu'on est toutes les deux

, Alors bon là on en parle parce que vous, vous êtes médecin voilà. Mais autrement je parle de la maladie oui, mais j'arrive pas à le dire le mot. J'arrive pas à dire. Je sais pas? C20 l11 -Est ce que vous savez qu'est ce qui peut vous freiner à dire ce mot-là ?

, P20 l12 -Euh? quand je le dis ou que je l'entends j'ai l'impression bah que je fais partie des fous ! Oui des fous qui devraient être enfermés quoi

, P20 l14 -Ouais enfin rien que le psychiatre déjà ça a été très, très dur d'y aller parce que pour moi c'étaient les gens pas normaux qui vont voir les psychiatres

, Bon je le dis de toute façon mais devant une ou deux personnes comme vous ou moi ou mon mari maintenant il est au courant de comment ça se passe, et j'ai une famille géniale qui me supporte à tous les niveaux, et qui supporte tout et c'est vraiment une grande, grande aide

, ceux qui sont tout seul comme ça face à la maladie et qui ont pas d'aide, ça doit être compliqué. Alors du coup avec mon mari, mon fils on a fait un ptit, 'fin on a marqué la dépression, le réglo-thymique, après c'est quoi juste avant la manie, quand on est la manie on est tout en haut c'est ça ? C20 l17 -Oui

. P20-l18--l'hypomanie-voilà-c'est, Donc on a fait un petit graphique comme ça, et j'ai acheté des petits magnets avec des petits bonhommes qui pleurent qui rigolent qui sont maussades, qui sont bien et donc en fonction de la ligne médiane on va dire, je situe mes ptits bonhommes. Comme ça ils me posent pas non plus la question " ça va ? qu'est-ce que t'as ? T'es sûr qu'ça va bien ? " ben ça c'est pareil, ça a le don de m'agacer à un point pas possible donc je mets mes petits magnets comme ça ils savent comment gérer eux par rapport à moi

, Vous l'avez accepté rapidement ou c'est compliqué la prise du traitement ? P20 l20 -TRES compliqué ! Très, très compliqué ! J'ai eu plusieurs médicaments qu'on me changeait, qu'on me remettait en dose, qu'on me doublait qu'on me triplait, après on m'a arrêté celui-là on m'en mettait un autre enfin ! Donc j'ai commencé avec du (quétiapine) 30 j'crois ou 50 je sais plus. Après je suis passée à 100, après je suis passée à 300 et après je suis passée à 600. Voilà donc ça n'allait pas, ça n'allait pas du tout, c'était vraiment? non ça n'allait pas

. Voila, Donc là le lithium je suis à deux fois 400 j'crois. C'est 300 ou 400 le lithium ? Je sais plus. C20 l21 -C'est pas grave

. P20-l22--et-là-Ça-va and . Donc, très gros problème avec les médicaments parce que pendant un moment quand j'ai perdu ma petite soeur, je prenais les médicaments, je sais pas pourquoi je dormais toute la journée, je dormais 22 heures par jour, et je me suis retrouvée avec

. C20-l33--d'accord, Et du coup à part ça, la prise de poids tout ça, ça a été géré par le psychiatre uniquement ? Le médecin traitant n'a pas

, pris 17 kilos, j'ai pris du poids donc il a regardé

, Mais en tout cas au niveau santé, même si en ce moment avec le confinement c'est un peu compliqué j'en ai marre ! Franchement j'en ai marre. C'est quand même? on a trouvé la vitesse de croisière. C'est bon là on est vraiment ouais je le sens. Bon on en marre hein, je veux dire tout le monde, même ceux qui sont pas bipolaires ils en ont marre, Donc là j'essaie de faire attention mais bon voilà? Je sais pas trop comment gérer ça, on verra plus tard

. C20-l39--ok, il commence à être remplacé, donc ce médecin-là vous alliez le voir pour quel motif ? P20 l40 -Alors pffou, j'vais très peu voir le médecin ! Alors en général j'y allais pour mes enfants ou pour les vaccins ou pour les rappels ou pour je sais pas un certificat pour le sport enfin voilà. Mais pour moi j'y allais rarement. Si j'y allais c'était pour, à l'époque il me traitait pour... comment ça s'appelle? ça me donne des trous de mémoire ces médicaments c'est terrible !! Pour de la rétention d'eau ! Parce que je fais énormément de rétention d'eau, donc il me donnait, Et quand? donc du coup votre médecin traitant que vous aviez pendant plusieurs années

, Et puis c'est tout. Quand j'ai perdu ma maman, ma petite soeur à 6 mois d'écart elle m'a mis du (lorazépam) et puis voilà quoi. Ça a été, j'ai jamais été traitée en tout cas pour ça

, comme votre fils vous a demandé de consulter à un moment c'est parce que il y a eu plusieurs épisodes auparavant. Ces épisodes-là donc vous ne consultiez pas le médecin pour en parler ? Ou vous vous en rendiez peut-être pas compte ? Comment ça se passait ? P20 l42 -Ben mon mari s'en rendait compte, mes garçons s'en rendaient compte euh, C20 l41 -Alors je suppose que du coup

, C20 l43 -Donc là c'était parce que vous pouviez avoir des attitudes dangereuses plutôt lors des phases hautes, ou lié à des phases dépressives ? P20 l44 -Ben en général oui c'était très violent ouais (raconte crises clastiques) C'était même dangereux. C'était même dangereux oui, oui. Pour moi en tout cas c

, vous refusiez d'y aller ou ils vous disaient rien de particulier ? P20 l46 -Si ils me disaient « mais va voir un médecin, c'est pas normal de se mettre dans des états pareils. Tu te rends compte, vas voir le médecin ». Donc ensuite j'ai été voir le médecin et il m, C20 l45 -Et a ce moment-là, votre famille vous poussait à consulter et vous

, C20 l47 -Vous aviez quel âge quand il vous a donné comme ça du

, Et bon en général, dès que je commençais à partir en vrille, « toi t'as plus de médicaments faut aller voir le médecin ». Et c'est vrai que 48h sans médicament ça partait quoi. Mais même le (escitalopram) que j'ai pris H24 pendant 10 ans, j'avais pas l'impression que ça faisait quelque chose. Ca n'empêchait pas les crises de colères, ça n'empêchait pas le cendrier qui volait

. C20-l49--d'accord, Et qu'est-ce qu'il vous avait dit le médecin traitant avant de vous mettre l'antidépresseur le (escitalopram) justement

, P20 l50 -Alors c'était une copine je tiens à le dire, c'était une copine et elle m'a dit que j'avais un caractère de merde, donc c'est ce qu'elle m'a dit, « essaie de le gérer de changer un petit peu, t'as vraiment un caractère de merde ». Donc moi je suis restée sur le fait d

, C20 l51 -Parce que le médecin traitant c'était une copine a vous c'est ça ?, pp.20-52

, entre le fait qu'elle voit mes filles le fait qu'elle me soigne moi ben au bout d'un moment c'est devenu une copine. J'habitais dans un tout petit village donc c, C20 l53 -C'était pas votre médecin habituel ? P20 l54 -Si ! Mon médecin habituel

, C20 l55 -D'accord donc elle vous a pas adressée à ce moment-là à un psychiatre, elle vous a juste dit prenez ça et ça devrait aller mieux

, Et de là il m'a fait passer, on a pas mal discuté mais il m'a dit « mais madame vous êtes bipolaires ! Je suis sûr il faut aller voir un médecin ». C'est même lui qui a cherché le psychiatre spécialisé dans la bipolarité qui est le Dr *** a perpignan (ville), P20 l56 -Exact. Le seul qui m'a dit quand je lui ai expliqué ce qui se passait c'est votre collègue, alors faudrait regarder quand est ce qui m'a ?juillet, je sais plus

, Et alors ça m'a fait un flash dans ma tête et je me suis dit mais c'est un truc de taré c'est des fous ! Maniacodépressif on les enferme ces genslà. Voilà à partir de là, j'ai commencé à avoir un peu de mal à gérer. Et voilà il a amené la chose tout doucement, il est psychiatre donc il sait comment faire, il a amené la chose tout doucement tout doucement pour m, C20 l59 -Ok et quand il vous a dit bipolaire, vous saviez déjà ce que c'était ce mot bipolaire ? P20 l60 -Pas du tout ! Non pas du tout ! Je savais pas

, Voilà vous vous êtes laissée guider à ce moment-là c'est ça ? P20 l62 -Ouais j'étais avec mon mari, je me rappelle, toute façon mon mari il est toujours avec moi quel que soit le médecin il est toujours avec moi je suis très, très épaulée. On s'est regardé et dans ma tête ça a fait, un clac, ça y est ça explique plein de chose, C20 l61 -Mais bon quand le remplaçant vous a dit ce diagnostic-là vous lui avez fait confiance et vous avez suivi ses recommandations d'aller chez le psychiatre

, C20 l63 -Et vous avec du recul, vous diriez que en fait les signes comme ça qui n'allaient pas

. P20-l64--très-sincèrement, une grosse dispute, d'ailleurs je pense que ma mère était bipolaire aussi, bipolaire et maltraitante, et à l'âge de 15 ans (à l'adolescence) on s'est vraiment pris de bec toutes les deux (récit d'une scène de violence familiale) et j'ai voulu me suicider dans ma chambre (décrit les circonstances précises) et à partir de là quand on a fait l'exercice qu'on a fait notre arbre qu'elle avait demandé la psychologue de faire notre ligne de vie, je me suis rendue compte que ça a commencé à ce moment-là

, C20 l65 -Il y a des traumatismes, des évènements difficiles

, P20 l66 -Ben l'amalgame de choses émotionnelles qui font que à mon avis, d'après mon arbre de vie que j'ai fait

, J'ai mon papa qui était militaire de carrière, pas souvent à la maison, maman envers moi était extrêmement maltraitante, donc non elle allait pas nous amener voir le médecin quand on avait des bleues ou des bosses, donc non on n'allait pas chez le médecin. Et en plus de ça, il fallait qu'on aille voir le médecin militaire le médecin de la base, C20 l67 -Mais du coup pendant votre jeunesse, vous avez vu un médecin généraliste suite à cet épisode ? P20 l68 -Non

*. C20-l69--et-le-dr, traitant) vous l'avez eu de quand à quand ?

*. P20-l70--le-dr, traitant) je le vois 5 minutes, j'ai dû le voir 2 fois ou 3 fois 5 minutes au centre, il en prend une là, la fois d'après il en prend une autre, faut savoir que ça dure 5 minutes quoi c

*. C20-l71--j'ai-pas-compris-quand-vous-dites-le-dr and . Le, médecin généraliste vous le voyez au centre euh ? P20 l72 -J'ai pas de médecin généraliste ! J'ai toujours pas de médecin généraliste

, médecin traitant) le problème c'est que je l'ai vu plusieurs fois c'était pour mon fils ou c'était pour moi, mais il était rentré dans ce processus ou ben moi c'est l'impression que j'ai attention ça n'engage que moi, où il était, il s'était fait son schéma d'auscultation. C'est à dire qu'on rentrait, bonjour, on se pesait, on se mettait sur le banc je sais pas comment vous appelez ça là

, Voilà la table d'examen il nous prenait la tension, il me dit « vous voulez quoi ? » Ben il me faut mes médicaments. « Ok je vous fais vos médicaments ». Et à chaque fois qu'on y est allé ça a été pareil donc je pense que ce, le début de sa maladie, P20 l76

, C20 l77 -Il cédait à vos demandes, il vous donnait ce dont vous aviez envie, ce que vous lui demandiez mais sans chercher plus

. P20-l78--voilà, ai plus de (quétiapine) j'ai plus de ça j'ai plus de ça, boum il me le mettait. Mais, je sais pas si il m'aurait donné autre chose que ce que j'avais besoin parce que il regardait toujours son ordinateur. Il était toujours fixé sur son ordinateur, donc à mon avis, je sais pas trop comment il gérait ça mais on voyait bien à la fin qu

, on est arrivé ici, où j'étais en dépression, il m'a dit, « va ptetr falloir traiter ça pour pas laisser ». Là par contre oui il était dans

, vous aviez parlé de ça avec lui, mais pour lui c'était pas nécessaire de vous adresser à un psychiatre ? P20 l82 -Ben non parce que à l'époque où j'ai eu les épisodes dépressifs c'est quand j'ai perdu ma maman et que à peine un an après j'ai perdu ma petite soeur, C20 l81 -Parce que du coup il avait remarqué que vous aviez une tendance dépressive

, Alors que là j'ai perdu mon autre petite soeur au mois d'octobre et j'ai dit à mon mari, c'est hallucinant je n'ai pas eu de crises de larmes, je n'ai pas eu de crises d'angoisses j'ai pris les choses bon voilà le cancer l'a eu ça j'ai vraiment, je me suis prise à ne pas être tombée dans la dépression

, C20 l83 -Alors en gros vous diriez que vous avez eu combien de médecin généraliste dans votre vie pour l'instant ? P20 l84 -Non

, P20 l86 -C'est vraiment quand je peux plus que j'y vais autrement j'y vais pas. J'ai eu le médecin militaire de 0 à 15 ans, ensuite j'allais pas voir le médecin, ensuite j'ai vu un autre médecin a 18 ans qui a vu que j'étais enceinte voilà

, C20 l87 -Celui à 18 ans vous lui aviez expliqué l'histoire (traumatisme) du viol tout ça il

, P20 l88 -Non il était pas au courant, les seuls qui ont vu qu'il commençait à y avoir maltraitance c'est (un spécialiste), (raconte évènement traumatique familial) ça a été très très dur pendant 5 ans

, Et donc à aucun moment vous aviez envie de parler de vos états d'humeur avec votre médecin traitant c'est ça ? Ou vous n'aviez pas le temps ? P20 l90 -Si si oui, mais en même temps quand vous êtes frappé, (violences conjugales) euh c'est bête ce que je vais dire mais toutes les femmes elles vous le diront, on est forcément coupable de ce qui arrive. Voilà je suis sûre que vous demandez à 90 % des femmes qui sont maltraitées et elles vont vous dire oui mais je faisais pas les choses comme il voulait ou j'ai pas, il voulait manger ça puis ben j'ai fait autre chose, j'aurai du deviner qu'il voulait manger ça, on se remet constamment en question. Et je me suis sortie de là grâce à (un membre de la famille) trouves un appart et tu t'en vas, C20 l89 -Donc si j'ai bien compris, vous alliez voir le médecin qu'en cas d'extrême urgence sinon c'était plutôt pour vos enfants que vous aviez un contact avec le médecin traitant

, C20 l91 -Vous avez aussi de la force personnellement pour pouvoir surmonter tout ça

, P20 l92 -Ben fin mon mari me dit toujours, t'as énormément de force dans ta faiblesse

, C20 l93 -Du coup un sentiment d'indignité de culpabilité qui fait que vous n'aviez pas envie de parler de vos soucis au médecin traitant

, Oui forcément, vous en parlez au médecin, le médecin va agir, fin ptetr pas maintenant puisque y en a tellement c'est tellement souvent mais à l'époque où j'avais 18 ans c'est à dire il y a 42 ans en arrière vous parliez de ça systématiquement vous aviez l'assistante sociale machin et tout le bataclan qui arrivait. Je pouvais pas me permettre d'en parler, P20 l94 -Non c'était mon histoire, c'était ma vie, et puis vous vous rendez compte

, Et avec vos médecins traitants comment vous pourriez décrire les relations que vous avez eu ? Est-ce que ce sont des relations stables de confiance ou plutôt des relations distantes ? P20 l96 -Non. Distantes. Ma vie c'est ma vie et je venais pour quelque chose pour mon fils pour son médicament, parce qu'il s'est fait mal à la cheville parce que? voilà on parle du problème là, ma vie que il y a des maux qui vont commencer à se mettre en place et qu'il faudra gérer dont il faudra parler mais a cet époque-là non, C20 l95 -C'était pour vous protéger quoi

, C20 l99 -Ok et par rapport à la bipolarité, qu'est-ce que vous pensez des connaissances de la bipolarité par le médecin généraliste ? Je sais pas si vous pouvez avoir un avis là-dessus ou pas? P20 l100 -Lequel celui qui m'a amené vers le Dr *** (psychiatre) C20 l101 -Déjà oui celui-là

, Alors que lui non, il a commencé à savoir mais pourquoi qu'est ce qui s'est passé, comment ça se fait, est ce que ça vous arrive de vous mettre dans des colères comme ça et voilà. Et quand je suis sortie du cabinet, on s'est regardés avec mon mari et je lui ai dit, ben il a compris quoi, j'avais l'impression qu'il avait compris oui qu'il avait compris ce qui se passait alors que même moi je savais pas ce qui se passait. Non avec ce jeune homme-là franchement chapeau ! Chapeau bas, il a vraiment ben c'est lui qui a mis tout ça en branle, tout en route et c'est grâce à lui qu'aujourd'hui je me sens bien quoi, P20 l102 -Ah bah il est extraordinaire, franchement il est , fin je sais pas moi quand je suis sorti du cabinet, je me suis dit, je suis venue pour quelque chose quoi, voilà ça y est je sais, pp.25-26

, ans à tout casser et il a compris en 10 minutes de temps dans le cabinet ce que d'autres n'ont pas compris pendant 40 ans

, C20 l103 -Et puis il y a le fait peut être que vous étiez disposée à entendre ça et puis à prendre le temps d'en discuter

, C20 l105 -Vous êtes venue vraiment pour ça quoi, c'était déterminé

, Quelque part il m'a, j'exagère pas en disant qu'il m'a sauvé la vie quoi. Parce que à l'époque où j'y suis allée j'avais des idées noires et j'avais qu'une envie c'est d'aller rejoindre ceux qui sont plus là quoi. C'était très puissant, c'était vraiment oui il a pas fallu grandchose pour que je passe à l'acte. Parce que dans ces cas-là on dit toujours, oh oui mais on passera pas à l'acte parce que il y a son mari, parce que il y a ses enfants, mais c'est pas vrai ! Quand j'ai des idées noires et que je vous dis j'ai ma valise de cachetons et puis je vais aller plus me réveiller, mes enfants ma famille mon mari supportent pas. Je pense à mon bien-être, P20 l106 -Oui voilà ouais. Oui parce que mon fils m'a dit tu te fais pas soigner c'est terminé donc mais soigner, pourquoi soigner ça veut dire que quelque part il pense que y a quelque chose qui va pas depuis longtemps

, C20 l107 -Voilà vous avez juste l'urgence de soulager votre souffrance en fait

, P20 l108 -Voila c'est ça, et on a beau avoir des enfants un mari exceptionnel et tout ce qu'on veut, moi c'est pas ça qui m'arrêtera quoi, 'fin c'est pas ça qui m'aurait arrêtée quoi, parce que maintenant j'y pense plus

, Autant y a des gens qui arrivent à le gérer. Dans le groupe où j'étais on était 11 et on était 2 à ne pas réussir à en parler et à dire le mot. Les autres ils en parlaient normalement comme si de rien n'était. Et d'ailleurs y a une dame qui était à côté de moi qui a dit

, C20 l121 -Et vous c'est pas le cas

, P20 l122 -Pas pour l'instant, je pense que ça viendra, là ça fait 18 mois à peine, peut-être qu'après oui y a des dames qui étaient avec moi qui me disaient « moi il m'a fallu 5 ans avant que je le dise

, C20 l123 -Bien sûr c'est récent vous, donc il faut aussi le temps, laisser faire le temps pour accepter tout ça

, P20 l124 -Ouais je pense que ça arrivera, mais je veux pas trop forcer les choses. C'est tellement bizarre de dire oh ben cette personne-là elle est bipolaire

, C20 l125 -Il vous faut du temps

, C20 l127 -Est ce que vous voulez rajouter quelque chose sur le médecin généraliste en particulier

. Qu, est-ce que vous attendez d'un médecin généraliste en règle générale ? P20 l128 -Qui soit à l'écoute, bon je peux concevoir qu'un médecin qui prend 25-30-40 personnes dans la journée au bout d'un moment c'est out on en a marre, mais savoir écouter les non-dits

, P20 l130 -Voilà, parce que quelqu'un qui va voir un médecin parce qu'il est pas bien, il va pas forcément dire les choses, il y a des signes qui parlent, et je trouve que certains médecins n'écoutent pas ces signes

, Voilà le patient vient il a mal là il a mal là hop, on lui donne du (paracétamol) aurevoir à la prochaine 22 euros merci. Mais qui prenne le temps, et c'est ce que ce jeune homme a fait d'après le dialogue et le discours que j'ai eu vis à vis de lui pour lui expliquer, il a compris les choses que j'avais pas envie de dire, et je trouve que c'est super

, En qualité, en comment prendre en charge ? P20 l132 -C'est tellement compliqué que les pauvres je sais pas si ils peuvent, si ils sont pas je dirais comme vous à faire une thèse là-dessus, ou pour se mettre dans le sujet un petit peu pour connaitre les prodromes pour connaitre les phases ça doit pas être évident pour eux quand même. Je sais pas je peux rajouter grand-chose si ce n'est que vous faites un métier difficile et que c, C20 l131 -Est ce que y a d'autres choses qui vous viennent en tête qui pour vous est important pour le généraliste d'avoir

, En aparté C20 l134 -Vous vous avez beaucoup déménagé ? P20 l135 -Oh oui j'ai énormément déménagé, papa étant militaire(métier), on restait 1 an au même endroit. C20 l136 -Et votre copine médecin elle était de quelle région ?, Vous avez répondu à toutes mes questions

R. Mme and . Charlène,

A. Mme and . Sirine, sirine.ahardane@etu.univ-grenoble-alpes

, DPO@grenet.fr e) Formulaire de consentement

T. De and L. Recherche, La médecine générale face aux troubles bipolaires : le point de vue des patients Je soussigné(e) ?????????????????????, accepte de participer à l'étude : La médecine générale face aux troubles bipolaires : le point de vue des patients Les objectifs et modalités de l'étude m'ont été clairement expliqués par Mme Charlène

J. Lu, information qui m'a été remise. A l'exception de ces personnes (Mme Charlène RANCIERE et Mme Sirine AHARDANE), qui traiteront les informations dans le plus strict respect du secret médical, mon anonymat sera préservé

, Je pourrai exercer mon droit d'accès et de rectification auprès de l'investigateur. Après demande d'exercice des droits auprès de l'investigateur, ce dernier demandera aux chercheurs qui eux seuls détiennent les données nominatives

, J'ai bien compris que ma participation à l'étude est volontaire

, Je suis libre d'accepter ou de refuser de participer, et je suis libre d'arrêter à tout moment ma participation en cours d'étude sans aucune conséquence pour moi

, Mon consentement ne décharge pas les organisateurs de cette étude de leurs responsabilités

, Après en avoir discuté et avoir obtenu la réponse à toutes mes questions, j'accepte librement et volontairement de participer à la recherche qui m'est proposée. Je conserverai un exemplaire de la lettre d'information et du formulaire de consentement dûment complétée et signée