, Shelley Winters aurait été dirigée avec une véhémence proche de l'humiliation, comme si « elle devait expier pour les fautes de son sexe» 184 . De plus, la violence de l'apostrophe de Powell à Pearl «petite idiote » aurait presque pu être prononcée par Laughton lui-même. Dans un article en ligne, Laurent Bigot déclare que « Laughton détestait les enfants sur le plateau, en particulier, Goimard rappelle que Laughton devait d'une part « gérer son homosexualité, d'autre part, faire face à sa femme, Elsa Lanchester, qui avait toujours refusé de lui donner un enfant 183

, Tout, sa figure de poupée en porcelaine, son regard fixe, ses inflexions en dents de scie, sa voix nasillarde, le fait qu'elle avait gagné un concours de chanson, et que sa mère insistait à tout bout de champ pour qu'elle chante ou récite quelque chose. Bref, l'enfant acteur dans toute son horreur, p.186

, Ces informations sur les conditions de réalisation confirment que les filles ne sont pas mises en valeur dans La Nuit du chasseur ( lorsque Pearl ressort de son séjour dans la cave et qu'elle apparaît le visage noircit de charbon)

, Rachel ne se laisse pas séduire par Harry Powell. Elle se défend comme un homme, avec un fusil, autre symbole phallique, 182 GOIMARD Jacques, La nuit du chasseur L'avant scène, n°202, p.5, 1978.

. Ibid, , p.6

. C. Op and . Jacques, , p.6

. Bigot-laurent, . La, J. Charles, and ». Pearl?, Mon cinéma à moi, septembre, 2014.

. Ibid,

, vite (un trésor est un secret trop lourd pour ses frêles épaules d'enfant) tout en sachant ce poids nécessaire à porter afin que le fils qu'il est se transforme a son tour en adulte. Charles Tesson présente « cette passation symbolique, le sens de l'argent et du serment, comme ce qui hante l'enfant », l'ombre portée du père qui rôde la nuit est « cette épreuve constante qui le rappelle à l'ordre de sa mission tout en signant la

, est une montre car selon elle « un garçon qui se respecte ne peut pas sortir sans montre. Il doit avoir l'heure ». L'inscription de John dans une temporalité apaisée, semble assurée. Celui ci ne devra plus porter de poids sur sa conscience de

R. , parlant des enfants, a le mot de la fin : « Ils supportent tout et ils endurent tout

, Ceci reflète véritablement le parcours initiatique des enfants dans ce film et des épreuves qu'il ont du affronter

D. Pareillement and . Le, Pour rappel, l'histoire raconte une mère célibataire démunie de tout qui abandonne son nourrisson dans une limousine, espérant lui procurer ainsi une meilleur vie que celle qu'elle aurait pu lui offrir. Il est recueilli par un vagabond qui le considère comme son propre fils. L'orphelinat décide d'arracher l'enfant de son père, qui le récupère et se cache avec lui dans un asile. Carole Desbarats pointe un détail : ce n'est pas une mère qui protège son enfant, c'est un homme, un père, en 1921, « non que la réalité d'une telle situation n'existât pas à cette époque, en revanche la représentation fictionnelle en est bien plus rare 193 » ajoute Desbarats, Cahier de notes sur The Kid écrit par Carole Desbarats 192 , celle-ci écrit quelques ligne intitulé « la tendresse des hommes

, Cela ne durera que très peu de temps puisque dans la séquence d'après celui-ci a installé une nursery de fortune, plie les langes de son enfant, vérifie la propreté des ongles et des oreilles, fait réciter le bénédicité avant le repas. Un comportement qui montre que l'homme a une réelle volonté d'éduquer son enfant

C. Tesson, Cahier de notes sur?La Nuit du chasseur, Charles Laughton, Les Enfants de cinéma, p.12

C. Desbarats, Cahier de notes sur? The Kid, Charlie Chaplin , Les Enfants de cinéma 193 Ibid, p.14

, Le film met à mal une idée solidement établie : l'éducation des enfants est une affaire de femmes devant laquelle les hommes seraient incompétents

«. En, Chaplin aura filmé un personnage masculin qui non seulement est parfaitement capable de subvenir aux besoins du foyer, mais aussi s'occupe naturellement de la lessive, et ose ne pas cacher les émotions qu'il éprouve 194 ». Le réalisateur n'hésite pas à s'opposer à l'opinion commune et à certains stéréotypes lors d'une scène pointée dans le Cahier de notes : Lorsque le médecin est appelé par le vagabond, très inquiet de l'état de son fils adoptif, 1921.

S. Nous, il en dispose déjà, le recours au médecin en donne une preuve supplémentaire Chaplin utilise l'ironie par un effet de montage : les plans suivants montrent le père préparant un pansement puis arrive un carton vengeur qui souligne la bêtise de l' a priori en annonçant « les soins et les attentions », carton suivi de l'arrivée des hommes de l

, Carole Desbarats souligne que la rage de Chaplin ici « ne se porte pas contre la condition faite aux hommes et la façon dont la société les prive d'exprimer leur amour à leurs enfants de manière ouverte 195 », car il s'agirait d'un anachronisme en 1921. C'est une critique des institutions que le réalisateurs opère (hôpital de charité qui exclu la femme célibataire, l'orphelinat mal dirigé

, Les petites filles présentes dans chacun des films, révèlent l'enjeu de leur rôle aussi bien dans le récit que dans la société moderne. La place des petites filles amène également une autre réflexion, celle des injonctions féminines et masculines imposées aux individus. John ne manque pas de nous rappeler qu'il est temps de penser autrement, Cette dernière partie prend fin et nous a révélé quelques points sur les fonctions des films d'École et cinéma

. C. Op and . Carole, , p.15

, L'on évoque les mécanismes sociaux, éducatifs, les pressions médiatiques et économiques qui perpétuent une culture nocive pour tout le monde

A. De and P. , Arrête de pleurer. Relève-toi. Ne sois pas émotif. Ne sois pas une chochotte. Sois cool. Sois un peu un connard. Personne n'aime les mouchards. Les potes avant les putes ! Ne laisse pas une femme contrôler ta vie ! Quelle tapette? Tape-toi une meuf ! Fais quelque chose ! Sois un homme !

C. De, The Mask You Live In, propos évidemment très crus et critiquables, mais qui perdurent encore aujourd'hui. Des témoignages de joueurs de football, d'entraîneurs, d'éducateurs, de sociologues ont été recueillis. Ainsi un ancien joueur et entraîneur de foot nommé Joe Ehrmann s'exclame que « les trois mots les plus destructeurs que chaque homme entend lorsqu'il est un jeune garçon

, Ils sont vraiment endoctrinés par cette culture qui ne valorise pas ce qui est féminisé

, Les filles subissent une pression inouïe à l'apparence « féminine », qui les amène à nier leur estime d'elles-mêmes, et les garçons subissent une pression équivalente à la performance « virile », qui les amène à nier leurs émotions. Enfin, il serait judicieux d'évoquer « les hommes tourmentés 201 » depuis quelques années qui se multiplient, bien loin des stéréotypes masculins, qui se présentent comme des anti-héros par excellence notamment dans Les Sopranos avec un personnage mafioso dépressif Tony Soprano, dans la série Breaking Bad avec le personnage de Walter White, un croque-mort paumé Nate Fisher dans Six Feet Under mais aussi la version féminine de ce nouvel air avec le quotidien de femmes incarcérées aux États-Unis dans Orange Is The New Black. Ces nouveaux héros et héroïnes, peu souvent à leur avantage mais résolument modernes, Les garçons ne sont pas naturellement plus violents que les filles. Ils sont socialement plus violents

, Extrait de la bande annonce de The Mask You Live In

. Dr, Niobe Way, psychologue et éducatrice dans The Mask You Live In

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?. Pays, États-Unis ? Format : Noir et blanc -1, vol.33, pp.1-35

?. Genre, comédie dramatique ? Durée : 68 minutes ? Date de sortie : 6 février 1921

, Jackie Coogan (l'enfant), Edna Purviance (la maîtresse du peintre, mère de l'enfant)

R. Gaillard, ;. , and H. Bergman, Raymond Lee (le gamin qui se bat avec le Kid), Charles Reisner (Bully, son grandfrère), Lita Grey (l'ange séducteur), Jules Hanft (le médecin)

, Fauvel pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion. Par ailleurs, j'adresse mes remerciements à tous les professeurs de cette université qui, par leurs paroles, m'ont guidée dans mes réflexions, et tout particulièrement Marie-Violaine Brincart

, Je remercie tous les personnes extérieures qui m'ont guidée par leurs conseils, qui ont accepté de me rencontrer et de répondre à mes questions durant cette recherche : Gabrielle Sébire, responsable des actions en milieu scolaire à la Cinémathèque française, Perrine Boutin, Maître de conférences en cinéma et audiovisuel à Paris 3 et Carole Desbarats

, Je tiens à remercier toutes les personnes m'ayant accompagnée durant mes stages d'études supérieures

:. Les-membres-de-l'acap-pôle-régionale-image, . Caroline, P. Dorien, J. Stéphanie, A. Mélanie et al.,

, Les salariés et intervenants de De la Suite dans les images : Samuel, Agnès

, Une immense reconnaissance à ma soeur, Héloïse, pour avoir relu ces pages, et pour m'avoir aidé dans la réalisation de mes interventions en classe

U. Enfin, mon père, mon frère ainsi que mes amis Cyril