, Echange avec Michel Tsagli Mon parcours alors, c'est un peu le hasard parce que moi je suis parti de Dakar quand j'avais 15 ans, je suis monté à Paris pendant une dizaine d'années. J'y ai rencontré des jeunes qui étaient dans la musique, notamment Sami Bugzy. C'est un pionnier du rap Français avec MC Solar etc. Très jeune j'étais intéressé par le son, j'ai un ami qui m'a introduit à la guitare, Annexe, vol.7

, En arrivant à Paris j'ai rencontré des gens qui m'ont introduit au jazz et tout ça, j'ai rencontré des guitaristes, des bassistes. De là j'ai appris la guitare en autodidacte et je suis parti pour devenir guitariste, je faisais partie de ce cercle de musiciens

, Je l'ai suivie au Etats-Unis, je suis parti comme ça a l'aventure. J'étais jeune, j'avais 25/26ans comme ça et, après quelques années, notre couple s'est cassé la gueule, moi j'étais en Pennsylvanie et je suis allé à New-York. Le hasard a fait que j'ai retrouvé un pote de Paris qui était bassiste et qui allait à New-York. Comme on avait gardé contact à l'époque avec AOL, par e-mail, je l'ai rejoint. Je me retrouve à Harlem, j'arrive dans son appart, Je me suis mis à produire un peu. De là je suis parti travailler avec des musiciens à gauche et à droite, ils venaient à la maison, on se faisait des séances de compo

J. , Je l'aide sur le plateau, il m'explique des trucs à gauche à droite. Un beau jour il m'appelle il me dit « écoute aujourd'hui je ne pourrais pas venir c'est toi qui vas le faire. Et c'est de là qu'est parti toute l'histoire. Ça s'est très bien passé parce que mon expérience d'ingé son en musique à beaucoup aidé dans le sens où j'avais une bonne connaissance des prises, des connecteurs etc. Et c'est là que c'est parti, qu'on a commencé à m'appeler. J'ai commencé sur les clips à faire du play-back, après des trucs corpos, des pubs etc. et petit à petit je suis passé sur des séries télévisées là-bas et après sur le long métrage. J'ai fait beaucoup de projets télé et là dernièrement depuis quelques années ce qui m'intéresse c'est plus les longs métrages, un peu tous les boulots pour survivre. La rencontre du cinéma c'était vraiment quand j'ai rencontré mon ex-femme, Valéry Romer. Elle produisait tous les gros clips de l'époque pour les gros chanteurs hip hop de l'époque

, Du coup on a commencé à créer cette sorte de collaboration et c'est comme ça que je me suis mis à travailler en Afrique. Lui il avait pas mal de projets et du coup, il m'appelait à chaque fois, Un jour je suis revenu dans mon quartier à Dakar, on parlait avec un ami et je me suis rendu compte qu'on faisait le même métier

. Afrique, Et ces deux dernières années j'ai décidé de vraiment m'installer ici pour créer ce networking et ça marche plutôt bien. Cette année j'ai bossé pas mal à Dakar

, Quand tu as le matos qu'il faut, les gens ils se disent pourquoi les louer en France ou ailleurs alors qu'on peut l'avoir avec lui. Bon j'ai quand même investi sur des micros de pointe, comme des Schoeps, des DPA, du Sennheiser, on n'arrête pas d'investir, d'évoluer parce qu'on essaye toujours de trouver le meilleur en ce qui concerne les équipements et ça coute très cher. Beaucoup de gens n'ont pas les moyens, je connais beaucoup de petits jeunes ici qui font du son, qui sont capables mais qui n'ont pas les moyens. Un micro Schoeps ça coute entre 1600 et 2000 dollars, c'est 1 million de francs CFA, c'est énorme, Un gros problème qui se pose pour les ingénieurs du son ici c'est l'accès au matériel. Moi j'ai eu la chance et le privilège de travailler au Etats-Unis où tu gagnes quand même plutôt bien ta vie du coup tu peux acheter du matos

. Ici, Beaucoup ne s'investissent pas dans le son parce qu'ils savent qu'être ingénieur du son ça demande d'acheter du matériel. Dans une classe, je dirai 98% des élèves veulent faire de la réalisation, peut-être 1 ou % vont vouloir faire du son. C'est compliqué, le matériel coute cher, ce n'est pas aussi bien payé alors ils préfèrent réaliser ou faire autre chose. Ce n'est pas vraiment que les autres métiers sont mieux payés, mais il y a moins de casse-tête et le côté reconnaissance joue aussi. Le réalisateur est souvent beaucoup plus respecté qu'un ingénieur du son, en tout cas ici en Afrique. Aux Etats-Unis ou en Europe, tu as un pouvoir en tant qu'ingénieur du son, tu es quand même le 3eme sur le plateau, après le réalisateur et le chef opérateur. Ici c'est une bataille quoi, quand tu dis « silence » ou « taisez-vous » ils ne comprennent pas, ils n'ont pas encore la notion de l'importance de notre métier, gagne je pense en moyenne 150 euros la semaine, peut-être même moins. Avec ça tu ne peux pas t'acheter de matériel, ce n'est pas possible. Du coup il n'y a pas d'évolution au niveau des ingénieurs du son en Afrique de l'ouest. Raison pour laquelle ce n'est pas un métier facile à faire quand on est dans le cinéma

, Cette mentalité-là, qui est en train de changer, fait que c'est très difficile, ici en tout cas

, Techniquement l'approche du son ici est différente, comme une spirale, ça tourne, il y a toujours un bruit qui arrive et qui n'est jamais le même. C'est donc très difficile d'avoir un bon raccord

, Après il n'a pas la même expérience, le même matos, s'il s'en sort tant mieux. J'ai investi beaucoup dans le matériel et je considère que je dois avoir un certain minimum au niveau des salaires, c'est normal. Y'a pas mal de jeunes qui commencent à faire du son, je dirais qu'on est 4/5 à être vraiment équipés quoi, sinon le reste ce sont des jeunes qui commencent avec des perches et des Zooms. Les micros-cravates ce n'est pas trop ça, ils ont des Sennheiser mais après y'a toute la technique de savoir mettre les micros, l'approche des plans, sérés larges, C'est à l'ingé son de savoir s'il faut reprendre la prise, s'il faut faire une ambiance raccord, un son seul, il faut arriver à faire en sorte que l'équipe laisse faire les sons, s'il faut refaire la prise etc?. C'est très rare, quasiment impossible, d'avoir cinq minutes

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