Ravensbrück : donner la vie dans un camp de la mort, de 1939 à 1945 - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2020

Ravensbrück : donner la vie dans un camp de la mort, de 1939 à 1945

Résumé

Introduction: seventy-five years post-World War II, I decided to focus my research on maternity-related violence in concentration camps. This study takes place in Ravensbrück, the biggest concentration camp in the Nazi system, designed and built for detaining women, and specifically with a newborn room, the Kinderzimmer. This study overlooks the entire camp’s opened period, from its opening in May 1939, to its shutdown in April 1945. The goal is to describe living conditions and healthcare provided to pregnant women and newborns. My analysis also aims to distinguish deaths from “natural causes”, of both women and children, understand to what extent the medical professionals had free will, and lastly comprehend the mother-child bond and solidarity impacts. Means and Methods: answering to our research problem needed investigate and compile a text corpus, triangulating and comparing our findings from each document. Our work consisted in the elaboration of reading records from historical and autobiographic literature, specific publications on the topic of Ravensbrück and multimedia (audio-video) documents. Moreover, we added two testimonies: from the former child care worker of Ravensbrück on one part, and from a French inmate-born child. Results: approximately 120 000 women were deported to Ravensbrück, including thousands of pregnant women. Their destiny was bound to heterogeneous political and pseudo-scientific choices that can be divided into five main periods. Pregnant women did not benefit from any favorable treatment, and were gradually admitted into the Tremplin Hospital, where they were either forced to abort or deliver, in miserable sanitary and psychological conditions. Their children were either put up for adoption in Nazi orphanages, killed right after birth, or ended up in the Kinderzimmer, where they would die of dehydration, hypothermia or infections. An infant mortality rate of almost 94.1% was calculated from September 1944 to April 1945, according to the detailed camp records that were discovered following the camp liberation. Thanks to the strength of mothers and solidarity, 31 children born in Ravensbrück made it out alive. Conclusion: to conclude, surviving women and historians nicknamed Ravensbrück “women’s hell”, where unbearable obstetrical and neonatal violence took place. While the Nuremberg and Ravensbrück trials recognized these crimes against humanity, this study gives new testimonies. it creates a historical precedent for healthcare ethical considerations.
Introduction – Objectif : soixante-quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons choisi de nous intéresser aux violences réalisées autour de la maternité, dans les camps de concentration. Notre recherche a pour lieu d’étude Ravensbrück, le plus grand camp du système concentrationnaire nazi pensé et construit pour y enfermer des femmes. Il a eu pour particularité de posséder une chambre réservée aux nourrissons, la Kinderzimmer. Cette étude s’est déroulée de l’ouverture à la fermeture du camp, de mai 1939 à avril 1945. Son objectif principal est de décrire les conditions de vie et de prises en charge médicales des femmes enceintes et des nouveau-nés. Notre analyse vise également à discerner les causes de « mort naturelle », maternelles et infantiles ; de comprendre quelle était la place du libre arbitre des soignants et enfin, d’appréhender la place du lien mère-enfant et de la solidarité des femmes dans la survie. Matériel et Méthode : afin de répondre à notre problématique nous avons réalisé une investigation et étudié un corpus de documents. Des fiches de lectures ont été élaborées à partir de livres autobiographiques et historiques puis complétées par des articles de revues, des documentaires filmés, des sources audios. Nous avons enrichi nos références par deux nouveaux témoignages : celui d’une ancienne puéricultrice du camp et d’un des trois enfants français rescapés de Ravensbrück. Résultats : sur les 120 000 déportées à Ravensbrück, des milliers étaient enceintes. Le sort qui leur était réservé se divise en cinq grandes périodes soumises à des décisions politiques et pseudo-médicales très hétérogènes. Sans aucun régime préférentiel durant leurs grossesses, les femmes enceintes ont successivement été prises en charge à l’hôpital du Tremplin, avortées de force ou accouchées sur place, dans des conditions sanitaires et psychologiques déplorables. Leurs enfants ont été placés dans des foyers nazis, tués à la naissance ou finalement placés dans la Kinderzimmer, mourant de déshydratation, d’hypothermie ou d’infections. Nous avons relevé près de 94,1% de mortalité infantile, de septembre 1944 à avril 1945 d’après le registre des naissances du camp retrouvé. Grâce à la force des jeunes mères et à la solidarité des femmes, 31 enfants nés à Ravensbrück en sont ressortis vivants. Conclusion : Ravensbrück, surnommé par les femmes rescapées et les historiens « l’enfer des femmes », a été la scène de violences obstétricales et néonatales insoutenables. Si les procès de Nuremberg et de Ravensbrück ont reconnu ces crimes contre l’humanité, cette étude a permis d’apporter de nouveaux témoignages. Elle est un support historique pour une réflexion éthique autour du soin.
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dumas-03278364 , version 1 (05-07-2021)

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  • HAL Id : dumas-03278364 , version 1

Citer

Charlotte Boisson Panthier. Ravensbrück : donner la vie dans un camp de la mort, de 1939 à 1945. Gynécologie et obstétrique. 2020. ⟨dumas-03278364⟩
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