Résumé : Plusieurs études ont montré qu’il existe un lien entre le bruxisme du sommeil (BS) et le syndrome d’apnée/hypopnée obstructive du sommeil (AHOS). Cependant il existe très peu de données fiables, du fait que ces études présentent un nombre restreint de sujets ou une méthodologie critiquable. Une des hypothèses avancées serait que le BS pourrait représenter un mécanisme de défense en raison de l’obstruction des voies aériennes supérieures. L’activité des muscles masséters et temporaux pourrait aider à rétablir la perméabilité des voies aériennes supérieures et donc, la reprise de la respiration pendant le sommeil. Dans le cadre de cette thèse, nous réalisons une étude pilote pour évaluer la prévalence du BS chez les patients atteints d’AHOS. Nous partons de l’hypothèse que le BS est plus fréquent chez les patients atteints d’AHOS que chez les patients sans AHOS. L’objectif principal est de comparer la prévalence du BS chez les patients atteints d’AHOS à celle des patients non atteints. Les objectifs secondaires sont de comparer la prévalence du BS perçue subjectivement par les patients, par le biais d’un questionnaire, aux résultats objectifs, obtenus par analyse des enregistrements polysomnographiques (le gold standard pour le diagnostic de l’AHOS), et d’évaluer la relation temporelle entre les évènements de BS et ceux d’AHOS. La mise en évidence d’une corrélation entre le BS et l’AHOS pourrait supporter le rôle du chirurgien-dentiste dans le dépistage d’un AHOS, chez les patients présentant des signes et symptômes du bruxisme du sommeil, en permettant ainsi une prise en charge précoce par un médecin somnologue. L’AHOS pouvant avoir des conséquences cardio-vasculaires mettant en jeu le pronostic vital, le chirurgien-dentiste pourrait ainsi participer à leur prévention.