Épidémiologie des MICI en Guadeloupe : étude rétrospective descriptive de 2007 à 2019 - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2020

Epidemiology of IBD in Guadeloupe : restrospective descriptive study from 2007 to 2019

Épidémiologie des MICI en Guadeloupe : étude rétrospective descriptive de 2007 à 2019

Résumé

Context: IBDs have long been considered as diseases specific to the population living in the Northern Hemisphere. However, this North-South gradient tends to disappear with the increase in their incidence and the extension of their distribution worldwide. No recent data are available for the Guadeloupean population, whose lifestyle has changed considerably in recent years. Objective: The aim of our study is to demonstrate the existence of a similar evolution of IBDs in Guadeloupe compared to the global trend and to analyze the epidemiological characteristics of this population. Method: First, we have collected from the General Social Security Fund of the Health Insurance of Guadeloupe (CGSS) the new attestations of long-term affections (ALD) prescribed for an IBD from 2007 to 2019 and all the ALD in progress on 31st of 2019. Secondly, we conducted a retrospective descriptive monocentric study from the 1st of January 1 2007 to the 31st of December 2019, including all patients hospitalized for suspected or diagnosed IBD in the hepato-gastroenterology department of the CHU of Pointe-à-Pitre. Results: There were 476 new ALDs delivered for IBD between 2007 and 2019, including 184 patients with Crohn's disease (CD) and 244 patients with ulcerative colitis (UC). The rate of new ALDs delivered confirms an increase in the number of IBDs, with a maximum rate of 5.6/105 hab for CD and 8.1/105 hab for UC. There were a total of 506 ALDs, old or new, in progress on the 31st of December 2019, which makes it possible to estimate by extrapolation a prevalence of IBDs of approximately 159/105 per inhabitant. We included 134 patients hospitalized in the hepato-gastroenterology department: 75 MC and 59 UC. The median age at diagnosis was 25.5 years old [9-66] for CD and 36.5 years old [9-89] for UC (p=0.001). Sex ratio F/H was 1.42 and 0.84 respectively. In CD, the early forms (median age at diagnosis <40 years) are more extensive, with ileocolic localization (p=0.03), and more associated with the prescription of anti-TNFα (p=0.0003). There are more smokers than in the general population with no aggravating effect on evolution. There is no significant association between the early form and family history (p= 0.62) or extra-digestive disease (p= 0.27). In UC, the localization is mainly pancolic with no difference according to the median diagnostic age (p= 1). There is no protective effect of smoking or appendectomy which is paradoxically associated with more pancolic forms (p= 0.015). The presence of a family history of UC (p= 0.04) or extra-digestive disease are risk factors for early UC (p= 0.02). In the comparative study of CD and UC, there is more use of anti-TNFα (p=0.0003) or surgery in CD (p=0.02). There is no significant difference in the occurrence of cancer (p=0.08), death (p=0.44) or co-morbidities (p=0.08). Our population includes 96 patients (75%) of Afro-Caribbean origin, 25 of Caucasian origin (19%), 8 of Indian origin (6%), with no significant difference in characteristics between each group. Conclusion: We confirm the increase in the number of IBDs in Guadeloupe, whose incidence rates seem to be similar to those in France. The characteristics of our population show notable differences in comparison with patients living in France, but similarities with patients living in the Caribbean. Therefore this study tends to demonstrate that the evolution of IBD is not related to the origin of the ancestors but to the lifestyle and environment. A prospective study integrating a national cohort would be necessary to refine the epidemiological characteristics of IBD in Guadeloupe.
Contexte : Les MICI ont longtemps été considérées comme des maladies spécifiques à la population vivant dans l’hémisphère Nord. Cependant ce gradient Nord-Sud a tendance à disparaitre avec l’augmentation de leur incidence et l’extension de leur répartition dans le monde. On ne dispose d’aucune donnée récente concernant la population guadeloupéenne dont le mode de vie s’est considérablement modifié ces dernières années. Objectif : Notre étude a pour but de démontrer l’existence d’une évolution similaire des MICI en Guadeloupe par rapport à la tendance mondiale et d’analyser les caractéristiques épidémiologiques de cette population. Méthode : Nous avons recueilli grâce à la caisse générale de la sécurité sociale de l’assurance maladie de la Guadeloupe (CGSS) les nouvelles attestations d’affection longue durée (ALD) prescrites pour une MICI de 2007 à 2019 et l’ensemble des ALD en cours au 31 décembre 2019. Dans un deuxième temps, nous avons mené une étude monocentrique rétrospective descriptive du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2019, incluant tous les patients hospitalisés pour une MICI probable ou certaine dans le service d’hépato-gastro-entérologie du CHU de Pointe-à-Pitre. Résultats : On dénombre 476 nouvelles ALD délivrées pour une MICI entre 2007 et 2019 dont 184 maladies de Crohn (MC) et 244 rectocolites hémorragiques (RCH). Le taux des nouvelles ALD délivrées confirme une augmentation du nombre de MICI, avec un taux au maximum de 5.6/105 hab pour la MC et de 8.1/105 hab pour la RCH. Il y a au total 506 ALD, anciennes ou nouvelles en cours, au 31 décembre 2019, ce qui permet d’estimer par extrapolation une prévalence de MICI d’environ 159/105 par hab. Nous avons inclus 134 patients hospitalisés dans le service d’hépato-gastro-entérologie : 75 MC et 59 RCH. L’âge médian au diagnostic est de 25.5 [9-66] pour la MC et 36.5 [9-89] et la RCH (p=0.001). Le sexe ratio F/H est respectivement de 1.42 et 0.84. Dans la MC, les formes précoces (âge médian au diagnostic <40 ans) sont plus étendues, de localisation iléo-colique (p= 0.03), et plus souvent associées à la prescription d’anti-TNFα (p=0.0003). Il y a plus de fumeurs que dans la population générale sans effet aggravant sur l’évolution. On ne retrouve pas d’association significative entre forme précoce et antécédent familial (p= 0.62) ou atteinte extra-digestive (p= 0.27). Dans la RCH, la localisation est principalement pancolique sans différence en fonction de l’âge diagnostic médian (p= 1). On ne retrouve pas d’effet protecteur du tabac ou de l’appendicectomie qui est paradoxalement associée à plus de forme pancolique (p= 0.015). La présence d’un antécédent familial de RCH (p= 0.04) ou d’atteintes extra-digestives sont des facteurs de risque de RCH précoces (p= 0.02). Dans l’étude comparative de la MC et de la RCH, il y a plus de recours aux anti-TNFα (p=0.0003) ou à la chirurgie dans la MC (p=0.02). On ne constate pas de différence significative de survenue de cancer (p=0.08), de décès (p=0.44) ou de comorbidités (p= 0.08). Notre population comporte 96 patients (75%) d’origine afro-caribéenne, 25 d’origine caucasienne (19%), 8 d’origine indienne (6%), sans différence significative de caractéristiques entre chaque groupe. Conclusion : Cette étude confirme l’augmentation du nombre de MICI en Guadeloupe dont les taux d’incidence semblent rejoindre ceux de la France hexagonale. Les caractéristiques de la population étudiée ici présentent des différences notables avec celles de la France hexagonale et des similitudes avec les patients vivant dans la Caraïbe. Cette étude tend donc à démontrer que l’évolution des MICI n’est pas en lien avec l’origine des ascendants mais liée au mode de vie et à l’environnement des patients. Une étude prospective intégrant une cohorte nationale serait nécessaire pour affiner les caractéristiques épidémiologiques des MICI en Guadeloupe.
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Dates et versions

dumas-03350884 , version 1 (21-09-2021)

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Citer

Claire Thomas. Épidémiologie des MICI en Guadeloupe : étude rétrospective descriptive de 2007 à 2019. Hépatologie et Gastroentérologie. 2020. ⟨dumas-03350884⟩
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