Résumé : Depuis 2015, il existe en France un contraceptif oral œstro-progestatif entraînant des cycles de trois mois. Prendre une contraception orale œstro-progestative en cycle étendu est aussi possible en enchaînant les comprimés actifs d’une pilule classique. Nous avons voulu évaluer la proposition de prise de contraceptions orales œstro-progestatives en cycle étendu par les médecins généralistes d’Occitanie, et identifier d’éventuels freins pour ce mode de
prescription.
Méthodes : nous avons réalisé une étude descriptive quantitative au moyen d’un questionnaire transmis par messagerie électronique aux médecins généralistes d’Occitanie entre juillet et août 2020.
Résultats : 66 % des médecins proposaient à leurs patientes de prendre leur contraception orale œstro-progestative en cycle étendu, mais seulement 2 % systématiquement, et 9 % souvent. Les freins identifiés pour ce mode de prescription étaient : le sexe masculin, une pratique faible en gynécologie, ne pas être formé dans ce domaine, l’absence d’autorisation de mise sur le marché pour enchaîner les comprimés actifs, la réception des représentants de laboratoire, l’augmentation des risques cardio-vasculaires et de cancers hormono-dépendants, vérifier l’absence de grossesse tous les mois, et permettre aux femmes de conserver leur féminité.
Discussions : la prise de contraception orale œstro-progestative en cycle étendu paraît donc peu proposée par les médecins généralistes. Elle est plus proposée par les femmes, et les médecins ayant une pratique importante de gynécologie, ou ayant effectué une formation dans ce domaine. Notre échantillon étant composé d’une population plus féminine et plus formée en gynécologie que la population des médecins généralistes de France, nos résultats sont probablement surestimés. Une étude à grande échelle évaluant ce mode de prise permettrait d’en évaluer les bénéfices et d’éventuelles conséquences.