Efficacité et sécurité de la kétamine pour l'analgésie préhospitalière du blessé de guerre : revue systématique - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2020

Use of ketamine for prehospital pain control on the battlefield: a systematic review

Efficacité et sécurité de la kétamine pour l'analgésie préhospitalière du blessé de guerre : revue systématique

Résumé


BACKGROUND: intravenous ketamine is commonly used for pain management in the civilian prehospital setting. Several studies have evaluated its effectiveness in the military setting. To date, there has been no report reviewing the published data on the use of ketamine in this context. The objective of this systematic review was to analyze the content and quality of published data on the use of ketamine for prehospital pain management in military trauma.
METHODS: the MEDLINE database was searched for studies on ketamine use in combat prehospital settings, at point of injury or during evacuation, published between 2000 and 2019. The systematic review was conducted following PRISMA guidelines and the protocol was registered on PROSPERO (CRD42019115728). Civilian reports and case series lacking systematic data collection were excluded.
RESULTS: eight studies were included with 2029 casualties receiving ketamine. All but one were American reports from Afghanistan and Iraq conflicts. Studies implied retrospective cohorts or prospective observational analysis. Ketamine use rose from 3.9% during the period preceding its addition to the Tactical Combat Casualty Care guidelines in 2012 to 19.8% thereafter. It was the most common analgesic administered (up to 52% of casualties) in one of the studies. Ketamine was more likely given during tactical medical evacuation when no analgesic was provided at the point of injury. The median total intravenous dose was 50 mg. Pain intensity decreased from moderate or severe to mild or none, sometimes after only one dose. In one study, ketamine administration during tactical evacuation was associated with increased systolic blood pressure as opposed to morphine. Incoherent speech, extremity movements and hallucinations were the main adverse events reported.
CONCLUSION: published data on ketamine use in military trauma are rare and heterogeneous. Though, all studies tend to strengthen the belief in the efficacy and safety of ketamine when given at 50-100mg intravenous for prehospital analgesia in combat casualties.

INTRODUCTION : le traitement précoce de la douleur a montré un bénéfice dans la réduction de la morbi-mortalité des blessés de guerre (BG). L’hypotension artérielle et la dépression respiratoire entraînées par la morphine sont à redouter chez ces blessés souvent hémorragiques. Aussi, les recommandations militaires américaines de 2015 ont proposé la kétamine comme molécule de choix en cas de douleur modérée à sévère chez le BG en choc hémorragique ou en détresse respiratoire. Cette revue systématique a eu pour but de décrire et analyser les données de la littérature concernant l’utilisation, l’efficacité et la sécurité de la kétamine pour l’analgésie du BG en zone de guerre.
MATÉRIEL et MÉTHODES : une revue systématique de la littérature a été menée suivant les recommandations PRISMA. Le protocole de cette recherche a été enregistré sur PROSPERO (CRD42019115728). La base de données MEDLINE et la littérature grise ont été interrogées pour recenser les études sur l’utilisation préhospitalière de la kétamine à visée analgésique en zone de guerre. La recherche menée par deux investigateurs indépendants a concerné les études observationnelles, prospectives ou rétrospectives, et les essais contrôlés, publiés entre 2000 et 2019.
RÉSULTATS : au total, huit études observationnelles ont été incluses, rassemblant les données de 2029 BG traités par kétamine. Quatre études ont collecté les données de façon prospective. Après l’actualisation des recommandations américaines sur l’analgésie du BG, la proportion de blessés bénéficiant de kétamine a augmenté de 3,9 % à 19,8 %. La kétamine était plus fréquemment administrée : au cours de l’évacuation médicale tactique en l’absence d’analgésie préalable, seule ou sinon en association avec de la morphine ou du fentanyl transmuqueux, en cas de traumatisme pénétrant, chez des blessés avec un ISS médian plus élevé. Son administration était intraveineuse dans 69 à 100% des cas, avec une dose totale médiane de 50 mg dans trois études. Seulement trois études ont documenté l’efficacité de l’analgésie procurée par la kétamine et seules trois études également ont rapporté l’évolution des paramètres hémodynamiques et respiratoires selon l’antalgique utilisé. Une seule étude a rapporté des effets indésirables mineurs en cas d’utilisation de la kétamine, qui disparaissaient après l’administration de midazolam.
CONCLUSION : les données publiées sur l’utilisation de la kétamine à visée analgésique en zone de combat sont hétérogènes et peu nombreuses. Toutes semblent confirmer l’efficacité et la sécurité d’emploi de la kétamine dans ce contexte. De nouveaux modes d’administration comme la voie intranasale pourraient faciliter l’administration plus précoce de la kétamine chez le BG.
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  • HAL Id : dumas-03472055 , version 1

Citer

Gaël de Rocquigny Du Fayel. Efficacité et sécurité de la kétamine pour l'analgésie préhospitalière du blessé de guerre : revue systématique. Médecine humaine et pathologie. 2020. ⟨dumas-03472055⟩
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