La sexualité fait partie de la santé selon l’OMS. Pourtant elle reste un domaine oublié, tabou - autant sur le plan de l’anatomie, que du plaisir et des pratiques sexuelles - , et dicté par des normes sociales et culturelles. Elle est un enjeu de santé publique important, qui doit être abordé par les acteurs de soins primaires. Cependant malgré l’accueil positif des patients, les médecins généralistes parlent peu de sexualité avec leurs patients. Nous avons donc souhaité, dans cette étude qualitative, étudier l’expérience des médecins généralistes lorsqu’ils abordent la sexualité en consultation. Matériel et méthodes : neuf entretiens individuels ont été menés avec une grille d’entretien semi-dirigé, sur des médecins généralistes d’Occitanie. Nous avons effectué une analyse qualitative phénoménologique. Nous sommes arrivés à saturation des données. Résultats : l’analyse phénoménologique a permis de faire apparaître quatre catégories : la sexualité est un sujet tabou ; la sexualité, une limite du métier de médecin ; la sexualité, un sujet finalement abordable ; des médecins convaincus de la nécessité d’en parler. Conclusion : il nous apparaît que malgré leur conviction de la nécessité d’aborder la sexualité avec leurs patients, les médecins généralistes restent persuadés d’être intrusifs, et illégitimes pour traiter ce sujet. Ce sentiment induit chez eux une gêne difficilement avouée, qui les conduit à éviter la question, et plus particulièrement avec certains types de patients (personnes âgées, adolescents, personnes LGBTQ…). Ce travail de thèse montre qu’une formation plus approfondie dans ce domaine pourrait contribuer à améliorer la santé sexuelle de nos patients. En effet, les médecins généralistes, en tant qu’acteurs de soins primaires, sont les mieux placés pour aborder la sexualité.