Introduction : Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent dans le Monde et en France. Ses taux d'incidence et de mortalité sont plus élevés dans la Somme, département très agricole où l'utilisation de pesticides est fréquente. L'objectif de notre étude était d'analyser l'épidémiologie des cancers du sein des femmes vivant dans la Somme et diagnostiqués entre 2014 et 2018, et d'évaluer l'impact du lieu de résidence sur l'agressivité du cancer. Matériel et méthodes : Il s'agissait d'une étude épidémiologique observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique. L'ensemble des cas de cancer du sein des femmes vivant dans le département de la Somme et diagnostiqués entre 2014 et 2018 étaient recueillies via la base du RC80. Des variables démographiques et caractéristiques de la tumeur étaient analysées et comparées selon le lieu de résidence urbain/rural. Résultats : 2997 cas de cancer du sein ont été enregistrés, l'âge moyen au diagnostic était de 63,4 ans, et l'incidence de 105 nouveaux cas / 100 000 habitants sur les 5 années. Nos données étaient comparables aux données nationales. L'âge au diagnostic était significativement plus bas dans les milieux ruraux, la proportion de carcinomes in situ était significativement plus élevé dans le milieu urbain et celle de carcinomes infiltrants dans le milieu rural, la survie était moins bonne dans le milieu rural après analyse multivariée. Les grades histopronostiques II et III étaient plus fréquemment retrouvés dans le milieu rural. Conclusion : Certains critères d'agressivité du cancer et de mauvais pronostic sont plus fréquemment retrouvés dans notre population rurale. Cela peut probablement s'expliquer en partie par les inégalités (sociales, comportementales…) entre milieux ruraux et urbains. Mais l'association aux pesticides semblerait intéressante à rechercher dans le département de la Somme.