Freins à la mise en place de la Médiation Animale dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes des Alpes-Maritimes
Abstract
Introduction : depuis une dizaine d’années, les politiques de santé publique tentent de promouvoir les interventions non médicamenteuses (INM). Parmi-elles, la médiation animale (MA), basée sur les liens étroits entre les animaux et les humains, a démontré des bienfaits dans de nombreuses populations et secteurs médico-sociaux. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) qui tentent d’élaborer des projets de vie personnalisés afin de proposer un service social et un accompagnement médical adaptés à chacun de leurs résidents, devraient s’appuyer sur ces nouvelles INM. Mais selon la Haute autorité de santé, il a été constaté un recours insuffisant aux INM. Nous avons voulu connaître les raisons du manque d’utilisation de la MA par ces établissements.
Méthode : à travers une étude qualitative auprès de médecins coordonnateurs d’EHPAD des Alpes- Maritimes, nous avons tenté d’établir les raisons de la non-utilisation de la MA dans ces structures. Notre population de 119 EHPAD a été contactée et relancée par mail, pour répondre à un questionnaire de recrutement en ligne.
Résultats : sur les 119 EHPAD contactés, 34 établissements ont répondu au questionnaire. Nous avons pu établir que 91,2 % des médecins coordonnateurs connaissaient la MA, et 73,5 % des EHPAD l’utilisaient actuellement. Sans pouvoir généraliser les résultats, nous avons relevé les modalités d’utilisation de la MA dans les EHPAD des Alpes-Maritimes. Parmi les neuf médecins coordonnateurs n’utilisant pas la MA, seuls trois ont accepté de nous recevoir en entretiens semi-dirigés. Grâce aux résultats du questionnaire et aux trois entretiens réalisés, une liste de freins potentiels à l’instauration de la MA en EHPAD a pu être élaborée. Les vides juridique, pédagogique et législatif constituent les premiers freins exprimés. La difficulté d’adapter des protocoles d’hygiène, le financement à dégager par les EHPAD, le bien-être animal et la grande diversité des activités de la MA sont aussi des problématiques évoquées par les établissements.
Conclusion : nous avons pu poser le fait d’une utilisation de plus en plus répandue de la MA dans les EHPAD. Cependant, son utilisation manque encore de structuration et d’uniformité dans la pratique. Il serait intéressant d’étudier plus précisément le rôle du médecin coordonnateur dans le recours à la MA ou plus généralement aux INM.
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