Contexte : le travail du médecin généraliste (MG) s’est profondément transformé au fil des années et des générations. Cette évolution peut être mise en lien avec les bouleversements qu’ont connu les sociétés occidentales au cours des dernières décennies. Objectifs : connaitre les affects, positifs ou négatifs, en rapport avec la pratique professionnelle des MG, ainsi que les éléments ayant trait au bonheur et à la réalisation de soi. Percevoir les conditions liées aux caractéristiques et attentes du médecin et à l’organisation du cabinet qui favorisent le bonheur au travail et la réalisation de soi du MG. Méthode : une étude qualitative a été mise en œuvre auprès de MG, installés en groupe ou seuls, lors d’entretiens individuels semi-dirigés. Résultats : les affects positifs exprimés par les MG appartiennent à une gamme conceptuelle variée. Un ressenti de bien-être et d’équilibre de vie, ainsi qu’un sentiment de liberté et d’indépendance évoquent directement le bonheur. Une organisation efficiente, la qualité des diagnostics et des prises en charge sont sources de satisfaction. L’altruisme à l’égard des patients génère en retour un bénéfice en termes de reconnaissance humaine. Ces différents affects sont présents quel que soit le mode d’exercice. Les MG, quel que soit leur mode d’exercice, expriment une « solitude paradoxale » Chez certains d’entre eux, c’est une motivation à rechercher une coopération. Discussion : les bénéfices/inconvénients de chaque statut (groupe ou seul) s’’inversent. Les médecins en groupe bénéficient du soutien de leurs collègues, mais doivent composer avec eux. Les médecins exerçant seuls bénéficient d’une indépendance, mais doivent faire face à la permanence de soins et aux aléas. Les MG orientés vers la coopération qui souhaitent équilibrer leur vie professionnelle et personnelle, semblent bénéficier plus souvent d’une organisation en groupe. La liberté du médecin dans son exercice professionnel parait être un préalable à un fonctionnement harmonieux. Globalement, cette étude met en évidence l’importance de la coopération chez les MG. De surcroît, il parait exister chez certains MG un lien entre aptitude à la coopération, reconnaissance d’un partage et aptitude au bonheur.