Incidence de l'hypotension post intubation au sein du département de médecine d'urgence du CHU Amiens : étude rétrospective - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2022

Incidence de l'hypotension post intubation au sein du département de médecine d'urgence du CHU Amiens : étude rétrospective

Résumé

Introduction L'incidence de l'hypotension post-intubation (HPI) varie de 7 à 45% selon les études, le collapsus grave est estimé entre 10 et 25%. Elle entraîne une augmentation de la morbi-mortalité intra hospitalière. Il est communément admis qu'elle correspond à une pression artérielle systolique (PAS) < 90mmHg pendant 30 min après l'intubation oro-trachéale (IOT) ou un épisode de PAS < 65mmHg malgré un remplissage de 500 à 1000 millilitres ou la nécessité d'introduction d'amines. L'HPI est multimodale. Les données de la littérature sont souvent non-spécifiques aux services d'urgence. Objectif Recherche de l'incidence de l'HPI parmi les patients en SMUR ou au SAUV du CHU Amiens-Picardie Matériel et méthode. Nous avons réalisé une enquête de pratique (observationnelle, monocentrique, rétrospective) portant sur la prévention, l'incidence et le traitement de l'hypotension post-intubation au département de médecine d'urgence du CHU Amiens - Picardie (DMU AP). Nous avons inclus tous les patients majeurs qui ont été intubés en pré- ou en intra hospitalier entre le 01/01/2020 et le 20/03/2022 (à l'exception des patients en ACR au moment de l'intubation). Critère de jugement Le critère de jugement principal était l'HPI définie par une pression artérielle systolique (PAS) inférieure à 90mmHg (ou une pression artérielle moyenne (PAM) inférieure à 65mmHg survenant dans les deux heures, ou introduction d'amines asopressives non-expliquées par une pathologie autre. Les critères de jugements secondaires étaient la recherche des caractéristiques démographiques, paracliniques, les indications de l'intubation et les thérapeutiques utilisées. Résultats L'analyse porte sur 191 patients. Sur la période étudiée, 230 patients avaient été intubés. Ont été exclus : 5 ACR, 2 mineurs, 39 exclus (dossiers manquants, etc). L'incidence de l'HPI est de 39% (n = 74 / 191). Elle est significativement plus fréquente chez les patients intubés dans un contexte de détresse respiratoire aigüe (n = 20/29, p < 0,001). Elle est associée aux antécédents de BPCO (n = 12 / 20, p = 0,03) et à la prise de traitement anti-hypertenseur au long cours (n = 26 / 45, p = 0,04). Nous ne retrouvons pas d'association entre la survenue d'HPI et l'existence d'une acidose (p = 0,12). La majorité des RV-Pré-IOT ont été réalisés chez des patients ne développant pas HPI : n = 37 / 45 (p < 0,001). La plupart de ceux déclarant une hypotension post-intubation n'a pas bénéficié d'un RV-Pré-IOT : n = 66 / 74. Dans plus de la moitié des cas, le remplissage vasculaire et/ou la noradrénaline ont été instauré en traitement curatif de l'HPI : n = 41 / 74 et 40 / 74. Le recours à un support hémodynamique (remplissage vasculaire et/ou noradrénaline) est significativement plus fréquent chez les patients présentant une HPI par rapport aux autres patients intubés : n = 53 / 74 et p < 0,001. Discussion Nous relevons certains biais à notre étude. Nous pouvons citer l'absence de recrutement de patient présentant une détresse respiratoire aigüe à SARS-COV-2, la présence de nombreuses données manquantes dans les dossiers médicaux ainsi qu'une mauvaise qualification de la nature de l'hypotension après l'intubation. Nous proposons de former spécifiquement les équipes médicales et paramédicales: leur apprendre à évaluer la volémie des patients en situation clinique, optimiser le monitorage des constantes, adapter les paramètres ventilatoires au cours de la prise en charge. Conclusion Nos résultats suggèrent que plus d'un tiers des patients intubés en SMUR ou au SAUV du Département de médecine d'Urgence du CHU Amiens – Picardie (DMU AP) auront une hypotension post-intubation après l'instauration de la ventilation invasive. Il s'agit d'HPI précoces dans la majorité des cas. Rechercher et diagnostiquer précocement l'HPI apparait comme la première mesure d'adaptation de nos pratiques qui pourrait diminuer la morbi-mortalité des patients intubés au DMU AP.
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dumas-03921698 , version 1 (04-01-2023)

Identifiants

Citer

Thibaud Mercier. Incidence de l'hypotension post intubation au sein du département de médecine d'urgence du CHU Amiens : étude rétrospective. Médecine humaine et pathologie. 2022. ⟨dumas-03921698⟩
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