Le lien d’Eugène Delacroix à la Grèce s’avère constant, tant dans ses écrits – son journal, qu’il tient à partir de 1822 – que dans son œuvre picturale. Elle apparaît néanmoins souvent en filigrane et plutôt dans un système de pensée que dans une expression formelle. Ce travail avait donc pour objet de déterminer les liens du peintre à la Grèce, d’abord dans sa dimension antique : formé dans un atelier néoclassique, Delacroix ne pouvait oublier la copie des antiques gréco-romains ; et dans sa conception moderne, pour laquelle Delacroix s’engage, avec d’autres artistes européens, dans un philhellénisme artistique. Marqué par sa formation à l’antique, par ses débuts souvent houleux aux Salons et par son voyage au Maroc, Delacroix trouvera sa signature, entre le classicisme et le romantisme dans la dernière partie de sa vie : sublimer, par la vie et le mouvement, la forme antique.