Ce travail vise à cerner la manière dont les intellectuels ont mis en scène leur vie privée pour répondre à l’ensemble des exigences inhérentes à la condition d’intellectuel. Pour compléter l’historiographie proposée jusqu’alors, cette étude entend compléter la définition de l’intellectuel du point de vue de ce qui présuppose l’engagement, c’est-à-dire l’habitus transmis et hérité au sein du champ. Elle entend également insister sur la notion de mise en scène de soi et de la stratégie cynique que les intellectuels ont utilisée pour répondre aux attentes de la société et des autres intellectuels. En définitive, ce travail veut montrer qu’il a existé une attitude, durant un long XXe siècle, qui consistait à « jouer à l’intellectuel » et que ce jeu de soi s’est développé et s’est transmis à travers des discours comportementaux puissants, dont certains ont été des marqueurs reconnus de l’habitus intellectuel, grâce à la position dominante au sein du champ de ceux qui les ont portés.