Le jeu, activité principale de l’enfant, s’inscrit comme un organisateur de sa construction psychocorporelle. En jouant, l’enfant structure son développement mais il semble aussi nous informer sur la qualité de son processus d’individuation par lequel l’individu se reconnaît lui-même comme différencié de l’autre. L’intégration de l’enveloppe psychocorporelle fournit une base à cette construction identitaire. Ceci nous amène à nous questionner sur les implications du jeu qui serait intégré dans le suivi thérapeutique de l’enfant qui présente un défaut d’intégration des enveloppes. Cette analyse nous la ferons en suivant Sofian, un enfant avec un Trouble Envahissant du Développement pour qui la prise en charge en psychomotricité s’est orientée naturellement vers le jeu de faire semblant. L’observation du jeu de Sofian a permis de faire naître l’hypothèse d’une défaillance dans la construction des enveloppes ; de cette défaillance émanent des angoisses corporelles archaïques ainsi qu’une instabilité psychomotrice. Le jeu de faire semblant semble lui offrir un espace propice aux expérimentations qui mettent au travail ses problématiques.