La ligature tubaire est la seule pratique de contraception permanente utilisée en France. Elle est la première contraception utilisée dans le monde mais reste pourtant utilisée de façon marginale en France. De multiples facteurs historiques, sociaux, politiques et moraux expliquent cette différence. L'encadrement de la pratique par la loi laisse le rôle aux professionnels de santé (en dehors des critères d'exclusions des mineures et des femmes bénéficiant de protection juridique) de définir selon leur expérience et leurs critères moraux, la légitimité de la demande des femmes. L'âge, le nombre d'enfant, le statut conjugal, le parcours contraceptif, les antécédents d'IVG sont autant de critères qui viennent influer sur le risque de regret dans la littérature. J'ai donc réalisé une étude prospective, observationnelle et quantitative à l'aide d'un questionnaire afin d'évaluer le poids de ces facteurs de risque dans la décision du professionnel. J'ai pour cela diffusé mon questionnaire à des gynécologues, des sages-femmes, des médecins généralistes et des internes travaillant en Vendée. J'ai recueilli les données au bout de 3 relances et de 3 mois avec un total de 53 répondeurs. Mes résultats montrent que les facteurs de risque identifiés dans la littérature sont bien les mêmes que ceux identifiés par les professionnels de santé et permettent de pondérer le poids de ces derniers dans la décision. On peut ainsi délimiter une ébauche d'acceptabilité de ces critères en les faisant varier. Ainsi l'âge idéal se trouve aux alentours de 30/35 ans, le nombre d'enfant à 1, le statut conjugal pose problème chez les femmes seules, et ne vient pas jouer chez les couples recomposés et il est difficile d'accéder à la demande chez les femmes ayant une contraception réversible déjà en place et bien tolérée. La discussion vient évoquer la nouvelle demande d'une certaine portion de la population dans un contexte de revendications sociétales des femmes de plus en plus audibles. Ainsi il semble nécessaire que les pratique des professionnels en matière d'accès à la ligature tubaire évolue. Les défauts de notre système de soin ne permettent plus de prendre en charge de façon optimale cette transformation des pratiques et d'avoir une approche centrée patiente. C'est pourquoi je propose un score permettant d'identifier les femmes avec un risque de regret important et de les orienter vers des centres dédiés en vue d'améliorer le parcours pour ces femmes et de diminuer le poids de la décision chez les médecins réalisant des ligatures tubaires.