CONTEXTE : l’augmentation du nombre de passages aux urgences conduit à s’interroger sur le recours direct à ce service plutôt qu’à une autre offre de soins de premier recours. OBJECTIF : déterminer la place de l’accessibilité au médecin généraliste dans le recours direct aux urgences et les motivations de recours aux urgences plutôt qu’à la médecine générale. MÉTHODE : nous avons mené une étude prospective observationnelle descriptive monocentrique aux urgences du centre hospitalier d’Aurillac du 15 au 31 janvier 2024. Nous avons recueilli et analysé 275 questionnaires remplis par les patients venus aux urgences par leurs propres moyens. RÉSULTATS : 76,7 % des patients n’ont pas été examinés par un médecin généraliste avant leur venue aux Urgences. Parmi ces patients non examinés, seulement 27,7 % ont contacté un médecin généraliste alors que 92,5 % d’entre eux déclarent avoir un médecin traitant. Ces patients recourant directement aux urgences sans avoir consulté un médecin généraliste sont significativement plus jeunes, décrivent un niveau d’urgence ressentie plus faible et des symptômes plus récents. Parmi les patients ayant contacté un médecin généraliste un délai de rendez-vous de plus de 24h apparait comme un frein à la consultation. Le fait d’avoir un accident et de pouvoir bénéficier d’examens complémentaires apparaissent comme étant les motivations principales des consultants aux urgences. CONCLUSION : le principal frein au recours à la médecine générale chez les patients consultant aux urgences d’Aurillac est l’absence de contact d’un médecin au préalable. Il faudrait donc les sensibiliser à appeler un médecin avant leur venue aux urgences. Aussi, les délais de rendez- vous paraissent trop longs pour la population en regard de symptômes d’apparition récente.