Introduction :
L’entorse de la cheville est une des pathologies de l’appareil locomoteur les plus fréquentes, elle représente 6000 cas par jour en France. Mal prise en charge, elle expose à différentes complications. L’objectif de cette étude était d’étudier l’impact de la CPU chez les patients victimes d’entorse de la cheville, sur le délai de retour à l’activité professionnelle.
Matériel et Méthode :
Étude de cohorte, descriptive, menée entre le 15 avril et le 15 aout 2024 aux urgences du CHU de Rouen, incluant les patients de 18 à 62 ans victimes d’un traumatisme de la cheville avec pour diagnostic final une entorse de la cheville. Les données démographiques, les examens complémentaires réalisés, l’atteinte ligamentaire et son stade ainsi que les prescriptions de sortie, ont été recueillis de manière rétrospective. Les patients étaient ensuite rappelés à 6 +/- 2 semaines afin de recueillir le mode de suivi (CPU du CHU ou autre mode de suivi) et le délai de reprise de l’activité professionnelle et sportive. Après description de la population, une analyse comparative a été réalisée selon le mode de suivi.
Résultats :
Entre le 15 avril et le 15 aout 2024, 445 patients de 18 à 62 ans ont consulté pour un traumatisme de la cheville avec pour diagnostic de sortie, une entorse de la cheville. 386 patients ont présenté les critères d’inclusion et 205 patients ont pu être recontactés à 6 +/- 2 semaines. Le sex ratio était équilibré. 9 patients sur 10 présentaient une entorse latérale de la cheville. Deux entorses sur trois étaient considérées comme bénigne (65,8%). L’entorse de la cheville faisaient suite à un accident du travail dans un cas sur cinq. Un patient sur deux a été pris en charge par un médecin en formation (interne). L’immobilisation préférentielle était l’orthèse semi-rigide (77,8%). Une prescription de kinésithérapie était réalisée dans moins de 4 cas sur 10. 29 Le délai médian de reprise de l’activité professionnelle était de 15 jours [IIQ 10-30], plus élevé dans le groupe CPU (30 jours [IIQ 15-42] vs 15 jours [IIQ 7-24], p=0,01). Le délai médian de reprise de l’activité sportive n’était pas significativement différent entre le groupe CPU et non CPU (28 jours [IIQ 21-45] vs 21 jours [IIQ 15-30], p=0,12). La prescription de kinésithérapie était plus importante dans le groupe non suivi en CPU (44% vs 13,9%, p=0,0005).
Conclusion :
La CPU n’a pas d’impact sur le délai de retour à l’activité professionnelle des patients victimes d’une entorse de la cheville. Néanmoins, elle permet de réévaluer, déterminer le stade de l’entorse et d’organiser la suite de la prise en charge. Elle aide également à redresser les diagnostics erronés et à renforcer la prescription de kinésithérapie.