La dermatite atopique (DA) est une maladie inflammatoire avec un réel enjeu de santé publique. Dans la majorité des cas, les patients présentent un terrain atopique en lien avec une prédisposition génétique qui perturbe le système immunitaire et modifie la structure de la peau. La fragilisation de la barrière cutanée favorise ainsi le passage d’allergènes de l’environnement, ce qui contribue à entretenir l’inflammation locale. De plus, la DA est souvent associée à un phénomène de dysbiose du microbiote cutané. Le caractère chronique et inflammatoire de la DA impacte la qualité de vie des patients. L’eczéma atopique est rythmé d’épisodes de poussées avec les lésions érythémateuses, prurigineuses et parfois suintantes ; entrecoupées de périodes d’accalmies avec une peau qui reste néanmoins très sèche. Le diagnostic est essentiellement clinique avec des tests permettant d’apprécier le degré d’intensité de l’eczéma et son impact sur la qualité de vie des patients. Les dermocorticoïdes (DC) occupent à ce jour une place majeure dans la prise en charge ; ils constituent le traitement de référence pour les poussées d’eczéma atopique. Leur efficacité est augmentée lorsqu’ils sont associés à des règles d’hygiène et d’hydratation strictes. En effet, l’application quotidienne d’un émollient, adapté à l’état de sécheresse de la peau, permet d’espacer les crises et diminuer l’intensité des lésions d’eczéma. Cependant, la méfiance autour des DC, appelée corticophobie entraîne une diminution de l’efficacité et de l’observance des traitements. Elle est principalement due à une méconnaissance, comme nous avons pu le constater au travers d’une enquête réalisée auprès des pharmaciens et préparateurs, alors que la pathologie est familière à ces professionnels de santé qui par ailleurs connaissent les conseils à donner sur les règles d’hydratation et d’hygiène comme l’utilisation quotidienne d’un émollient adapté. Des efforts de communication s’avèrent nécessaires auprès des patients mais également de tous les acteurs de santé pour une meilleure observance des traitements. Le pharmacien d’officine se place au coeur de la prise en charge avec un rôle central d’accompagnement du patient.