Contexte : en France, un suivi médical de grossesse inclut une échographie par trimestre de grossesse. Si ce dépistage s'avère positif, le dossier de la patiente est traité en réunion de CPDPN, qui indiquera une échographie de référence et en de cas de confirmation du point d'appel, une IRM fœtale. Notre objectif principal a été d'établir un état des lieux de notre pratique de l'IRM fœtale au CHU d'Amiens, pour s'assurer qu'elle correspondait aux nouvelles recommandations de l'ESPRF, qui a édité respectivement en 2021 et 2022 la liste des indications en IRM fœtale pour le système nerveux central (SNC) et pour le corps foetal hors SNC. Notre objectif secondaire a été d'évaluer l'impact diagnostique et pronostique de l'IRM fœtale. Matériel et méthodes : il s'agit d'une étude rétrospective monocentrique incluant de façon exhaustive les 239 patientes ayant bénéficié d'une IRM fœtale au CHU d'Amiens entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2022. Ont été recueillies des données épidémiologiques maternelles, le terme de réalisation et les comptes-rendus de l'échographie et de l'IRM, ainsi que les comptes-rendus de la réunion du CPDPN et le devenir du foetus. Les imageries n'ont pas fait l'objet d'une relecture. Résultats : les principales régions explorées en IRM étaient l'encéphale, puis la région ORL, puis le thorax. L'IRM réalisée sur point d'appel échographique au niveau encéphalique a un impact majeur sur le pronostic de la grossesse, notamment dans l'analyse des ventriculomégalies et des anomalies de la fosse postérieure à V4 ouvert. En revanche, l'exploration des kystes périventriculaires isolés et des aspects inhabituels du cavum pellucidum ne semblent pas constituer des indications pertinentes. En dehors de l'étude du SNC, l'IRM est intéressante dans l'étude des hernies diaphragmatiques, des anomalies complexes des voies urinaires ou encore dans la caractérisation de masse tumorale. Son impact pronostique est faible dans l'étude des fentes labio-alvéolaires et dans le domaine urologique ou des malformations pulmonaires. Conclusion : en somme, cette étude d'auto-évaluation illustre la diversité des indications d'IRM anténatale et détermine son apport diagnostique et pronostique par rapport à l'échographie obstétricale, en fonction de celles-ci. Nos indications posées par le CPDPN d'Amiens semblent correspondre à celles proposées par l'ESPRF. Cette étude offre aussi pour d'autres CHU un point de comparaison de la pratique de l'IRM fœtale.