Le fonds Ohya du Musée des Beaux-Arts de Rennes est l'un des ensembles d'estampes japonaises les plus importants de Bretagne. Il se place parmi les plus beaux témoignages de l'art japonais moderne dont nous disposons en France. Son contenu, sa forme et son histoire représentent des objets d'histoire de l'art d'une grande richesse. Le fonds Ohya n'ayant encore quasiment jamais été étudié, il est encore nécessaire de se pencher sur ses gravures afin d'en dévoiler les secrets.
L'estampe japonaise, c'est-à-dire le résultat papier d'une xylographie polychrome à la manière japonaise, a connu des fonctions très diverses au cours des siècles : affiche, publicité, trac ou encore objet de décoration ou de collection. Elle est ainsi un médium longtemps resté mystérieux pour les Occidentaux. Son iconographie est riche, variée et porteuse de nombreuses significations. Elle est l'image de la société qui l'a produite et reste aujourd'hui un témoignage d'une grande richesse historique et artistique. Elle marque ainsi un moment important à la fois dans l'histoire de l'art et dans l'histoire du Japon. Aussi bien illustration urbaine, de paysage ou figurative, l'estampe nippone manifeste notamment le lien important qui existe dans la culture japonaise entre l'homme et la nature, cette dernière étant pour les Japonais et selon Masaharu Anesaki (écrivain et Professeur) : « la mère bienveillante de l'humanité ». Selon Charles Peter Swann (ancien Directeur du département d''art asiatique à l'Ashmolean Museum d'Oxford), à propos de l'estampe : « sa fécondité, sa complexité et sa qualité éblouissent ceux qui l'étudient (...)