"Agresseur - agression - agressé" et pathologie pulmonaire : essai sur les mécanismes de défense de l'appareil respiratoire et sur les facteurs de l'agression - UFR de Médecine Accéder directement au contenu
Mémoire D'étudiant Année : 1973

"Agresseur - agression - agressé" et pathologie pulmonaire : essai sur les mécanismes de défense de l'appareil respiratoire et sur les facteurs de l'agression

Résumé

Un titre comme "agresseur-agression-agressé" sous-entend un sens de lutte permanente pour la vie ou la survie ; et c'est bien cela que nous avons tenté d'exposer dans notre travail sur un sujet qui pourrait être qualifié de sans début et sans fin. Se déroule devant nous la compétition entre l'appareil broncho-pulmonaire protégé par un ensemble de moyens de défense et des agresseurs innombrables exogènes ou endogènes, connus ou non, insidieux ou manifestes dont nous n'avons présenté que les plus fréquemment rencontrés sinon les plus typiques. Dans les conditions habituelles de santé, le résultat du conflit est la protection ; dans d'autres, s'installera un équilibre précaire tellement instable que le moindre micro-organisme inhalé ou venu par voie sanguine, ou la moindre altération de l'état général, précipitera le sujet dans la maladie. Le poumon est un organe très particulier puisque directement au contact du milieu extérieur. Dans des constituants gazeux, des fumées, des particules minérales ou organiques inhalés, le poumon devra puiser les éléments indispensables à sa fonction d'hématose tout en se protégeant contre les autres constituants qui auront tendance à l'agresser en permanence. Et nous avons montré combien ceux-ci avaient un effet nocif pour notre organisme par les dépressions permanentes qu'ils entraînent sur notre système de défense. Ce sont essentiellement la qualité du mucus bronchique, les immunoglobulines de défense sécrétées localement et les macrophages alvéolaires qui font l'objet d'études actuelles les plus intéressantes, tant pour leur connaissance, leurs aptitudes défensives que pour les moyens préventifs permettant d’éviter leur altération. Du point de vue clinique, cela nous conduit à plusieurs constatations dont la première est le nombre croissant de personnes qui souffrent de bronchopathie chronique ou de cancer bronchique. La seconde est la progression évidente de la quantité de tabac inhalé à tous les âges et dans toutes les couches de la population. Quand sur nos villes nous voyons de véritables couvercles de pollution, qui progressent en densité, en nombre de nuisances, en altitude, nous ne pouvons qu'être inquiets. Cet accroissement est d'ailleurs jugé "critique" de manière permanente. Les intérêts contradictoires qui s'agitent à son sujet, ont une traduction en pneumologie par deux possibilités : ou bien de façon imagée, laisser respirer les macrophages au lieu de les déprimer, c'est-à-dire que l'air inhalé soit le plus pur possible et donc œuvrer pour qu'il le redevienne. Ou bien à l'inverse, notre système de défense n'a plus qu'à s'adapter à ce phénomène irréversible dit de civilisation au prix de désordres, de sacrifices et surtout de conséquences inconnues. Plus qu'un problème respiratoire, il s'agit en définitive du bien-être de notre organisme dans son élément la nature ou de la compromission de ce bien-être dans un milieu devenu contre-nature.

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Citer

Alain Perdrix. "Agresseur - agression - agressé" et pathologie pulmonaire : essai sur les mécanismes de défense de l'appareil respiratoire et sur les facteurs de l'agression. Médecine humaine et pathologie. 1973. ⟨dumas-04467984⟩
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