La LMMC est une pathologie rare du sujet âgé dont l'incidence va probablement croître dans les années à venir en raison du vieillissement de la population. Cette hémopathie est une entité nosologique particulière puisqu'elle se caractérise par une dualité à la fois myélodysplasique et myéloproliférative, se traduisant par une hétérogénéité tant sur le plan biologique que clinique. Le but de ce travail est de présenter les résultats d'une analyse descriptive rétrospective sur 10 ans, d'une cohorte de 85 patients diagnostiqués au laboratoire d'hématologie du CHU de Rouen. Nous avons analysé dans cette cohorte les caractéristiques cliniques, biologiques ainsi que les survies. Puis nous nous somme posés la question de la pertinence des différentes classifications diagnostiques et des outils pronostiques applicables à ce groupe de patients à travers ces caractéristiques. L'étude de cette cohorte montre que la LMMC est peu symptomatique sur le plan clinique et biologique : médiane du taux de l'hémoglobine à 11g/dl, des plaquettes à 115 G/L, des leucocytes à 10G/L et des monocytes à 2G/L. Au niveau des myélogrammes : 95% présentent une dysgranulopoièse et la médiane des blaste est à 6%. La cohorte a une médiane de survie de 40.2 mois et un une proportion d'acutisation de 21%. La classification FAB permet de différencier deux groupes distincts sur le plan biologique et en termes de survie alors que la classification OMS ne donne qu'une distinction dans la survie. Les scores pronostiques telles l'IPSS, le MDAPS, le CPSS alternatif et le Mayo Clinic nous ont tous permis de discriminer des différents groupes pronostiques à l'exception des groupes pronostiques les plus sombres. Enfin l'analyse multivariée montre que : la classification en LMMC-2 selon l'OMS, une thrombopénie < 100G/L, une leucocytose ? 15G/L ainsi qu'une anémie < 10g/dl constituent des facteurs pronostique indépendants dans cette cohorte.