La prolifération dans le cancer du sein est actuellement admise comme facteur pronostique et prédictif et on constate depuis plusieurs années une tendance à des taux d'index de prolifération (IP) plus élevés. L’objectif de l'étude est de mettre en évidence une variation des valeurs de l’IP en IHC entre 1994 et 2014 et d’étudier les facteurs étiologiques possibles : cancers plus agressifs, impact de perturbateurs endocriniens ou artefact technique. Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur 890 patientes analysées sur 3 périodes discontinues : la population I entre 1994-1996, II entre 2003-2004 et III entre 2012-2014. Les critères d’analyse se répartissent en 4 groupes : éléments épidémiologiques de la patiente, critères anamnestiques de la tumeur, caractéristiques anatomopathologiques et prise en charge thérapeutique. La comparaison des 3 groupes a mis en évidence une augmentation significative des taux de l’IP entre 1994 et 2012 et entre 2003 et 2012 avec des moyennes respectives pour les populations I, II et III de 14,5, 12 et 25,7%. Il est retrouvé une relation entre les taux de prolifération et le type d’anticorps utilisé ainsi qu’une différence significative selon l’anatomopathologiste. Ce travail souligne donc l’importante variabilité dans la technique d’obtention de l’IP à plusieurs niveaux : pré-analytique (techniques de préparation, technique d’IHC, type d’anticorps) et analytique (techniques de lecture et d’interprétation des résultats). Il serait souhaitable de définir un cadre standardisé pour sa détermination et un système de validation interne, inter-laboratoire puis national avec une calibration des anticorps et un contrôle qualité à chaque étape.