Antibiotiques et médecine générale : perception du phénomène de résistance bactérienne et pistes d'amélioration de la prescription antibiotique. Étude observationnelle dans le département de la Somme
Résumé
Introduction : le département de la Somme est un grand consommateur d’antibiotiques. Notre objectif était de connaître la perception de l’antibiorésistance chez les médecins généralistes (MG) et dégager des pistes d’amélioration de la prescription. Matériels et méthodes : un questionnaire anonyme a été envoyé à 450 MG de la Somme. Résultats : 107 questionnaires ont pu être exploités. Lors d’une abstention thérapeutique et lors du choix d’antibiotique, respectivement 84,1% et 87,8% des MG étaient confiants. Les recommandations et l’expérience influençaient plus de 80% des MG. Parmi les MG, 80,4% ont été confrontés à l’antibiorésistance. Les plus de 55 ans ne connaissaient pas les Bétalactamases à spectre étendu (p<0,001) et ceux effectuant moins de 3 formations médicales continues (FMC) par an ne connaissaient pas le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (p=0,041). La mauvaise hygiène des mains était peu considérée comme cause de l’antibiorésistance. Les MG étaient favorables à 75,7% à la disponibilité d’un infectiologue, à 73,8% à l’instauration de durées uniques dans les recommandations et à 72,9% à la dispense des médicaments à l’unité. Discussion : les MG sous-estiment la gravité du problème de l’antibiorésistance. La décision de prescription d’un antibiotique prend pleinement place dans la relation médecin malade. Elle pourrait être entravée par l’expérience des MG. Un minimum de 3 FMC par an paraissait être nécessaire pour contourner le problème. Au côté des mesures facilitantes plébiscitées, des mesures contraignantes pourraient être envisagées. Conclusion : la sensibilisation auprès des MG doit être renforcée afin de promouvoir le bon usage des antibiotiques.
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Mourichon Charles. Thèse d'exercice médecine générale (UPJV).pdf (1.61 Mo)
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